Ce colloque, à la Sorbonne, figurait un peu comme l’apogée universitaire de la sagesse précaire.
Un sage précaire était invité, officiellement, à participer aux agapes des grands spécialistes français et francophones de la littérature des voyages. Il faut le noter car cela ne se reproduira peut-être jamais : logé dans une résidence en plein quartier latin, entre la rue des écoles et le bd Saint-Germain, j’avais quasiment vue sur le Panthéon. Jamais un sage précaire n’avait été aussi proche des grands hommes de la nation.
Je devais donner une conférence sur Jean Rolin, non parce que je suis un fan (c’est la première fois qu’une de mes conférences traite de lui depuis le début de mon doctorat), mais parce que j’imaginais que ce n’était qu’avec un écrivain contemporain que je pouvais apporter quelque chose à une communauté de chercheurs qui en savait bien plus long que moi sur le récit de voyage.
Alors j’en ai profité au maximum (car le sage précaire a de l’appétence), et c’était pour moi une véritable fête. J’étais si volubile que j’eus l’air d’un savant fou, m’a-t-on dit.
C’est surtout ça qui est bien dans le métier de chercheur, ces quelques moments d’enthousiasme.
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Ah tu en connais un rayon de bicyclette, toi, des joies de la vie de chercheur.
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J’ai hésité à venir, le programme me tentait, mais il a semblé trop spécialisé pour la philistine que je suis : j’ai eu peur d’être larguée par ces conférences savantes. Enfin, du coup, je regrette, c’est malin.
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Que n’avez-vous franchi le pas, Alix ? Il n’y avait aucune raison de se sentir largué. Même moi, je n’étais pas largué. La prochaine fois, je tiens à vous y voir.
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Entendu, je ne ferai pas tant de manières!
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Ouf, il revient, le sage précaire !
J’espère qu’après sa thèse il continuera son blog, n’est-ce pas, Guillaume ?
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On verra, ma chère Nénette. Là où je vais vivre, il n’y a pas trop d’électricité.
Enfin, la thèse n’est pas terminée…
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