Papillons

Il y a paraît-il des années à papillons. Cet été, le terrain en est habillé par des millions.

Parfois, le sage précaire quitte une terrasse pour une autre, afin d’arroser quelque plante ou de mettre un tuteur à un plant de tomate, et il reste sidéré par la beauté des papillons qui sont de véritables miracles de papier virevoltant au soleil.

Ils se laissent approcher. Ces bêtes-là n’ont jamais eu à se plaindre du comportement des hommes, ils n’en ont jamais tellement vu, à part le sage précaire, à moitié nu et mal réveillé, furtivement admiratif.

Ce que la sagesse précaire aime beaucoup (si l’on peut dire que la sagesse « aime », ou qu’elle soit sujette à une forme d’inclination), c’est la couleur cachée des papillons. Immobiles, certains sont noirâtres, zébrés de blanc, et dès qu’ils ourent leurs ailes, ils font apparaître des lueurs orangés et ocres.

Darwin dirait que ces couleurs ont pour but d’effrayer des prédateurs éventuels. Darwin, ce n’était pas la moitié d’un con, mais enfin, il ne nous est pas interdit de nous interroger : qui peut bien être effrayé par ces magnifiques couleurs d’étincelle, déployées par les êtres les plus gracieux et les plus légers de la création ?

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