Voyez cette image d’arbre, comme il est désolé, comme l’image est grise et humide. Un mec normal couperait ce truc, mais le sage précaire n’est pas un mec normal. Le sage précaire est pire qu’un mec normal. Il se sent sombrement attiré vers ce châtaignier inculte, sauvage et stérile. Un châtaignier qui ne produit même pas de châtaignes comestibles.
On juge un arbre à ses fruits, dit-on. Le sage précaire, comme ce mauvais arbre sans charme, ne produit pas de fruits, ou alors ils sont peu comestibles. Ou alors ils sont toxiques.
Alors je vais me servir de cette souche pour y bâtir ma première cabane. Je pense garder les troncs principaux, qui partent en étoile, et de m’en servir d’espace de base pour mon plancher.
Je couperai, à la va comme je te pousse, les autres branches et autres troncs rachitiques qui imposent leur présence inopportune. Une fois qu’un plancher sera installé, à un mètre ou deux du sol, je bricolerai des murs et un toit.
Ne me demandez pas comment je vais m’y prendre. Je vais, sans aucun doute, commettre des erreurs de débutant ; des pierres pour le toit, des feuilles mortes pour élever des murs, des branches mortes porteuses.
Qu’importe. Ce qui compte, c’est de trouver l’arbre. Trouver le nid du sage. Et je n’ai rien dit de la situation géographique de cet arbre. Au-dessus de la source, à quelques mètres de la belle terrasse où poussera mon verger, ma cabane sera postée à la frontière ouest de mon terrain, d’où je pourrai surveiller les mouvements ennemis.
C’est que ça rejette très sec de la souche, quand on le coupe, un châtaignier! D’autant plus fort que l’on a coupé fort.
« Le châtaignier aime le fer », se plait à dire le sage cévenol.
Bref, faudrait peut-être mieux pas couper trop fort, ni trop vite…
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Merci du conseil, narvic, mais que voulez-vous dire par couper ni trop fort ni trop vite ?
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Vu la taille des parties aériennes, c’est un vieil arbre, qui doit avoir des racines importantes. Si on coupe tout cet hiver au ras de la souche, ça va lui donner un très gros coup de jeunesse et il va rejeter de façon très très vigoureuse dès le printemps.
Si on laisse quelques troncs en l’état, ils serviront de tire-sève et les rejets seront moins vigoureux. Si tu veux couper vraiment beaucoup de bois sur cet arbre, essaye de le faire en deux fois, cet hiver et l’hiver prochain.
Sinon, attention pour la cabane. Le châtaignier n’est pas réputé être ce qu’il y a de mieux pour ça, car il tend à être cassant. Il vaut donc mieux éviter les porte-à-faux trop lourds sur des branches trop petites, et préférer les systèmes de serrage sur des troncs verticaux : deux madriers horizontaux prenant le tronc en sandwich et reliés par des tire-fonds boulonnés serrés. On peut mettre du vieux pneu entre le tronc et les madriers, pour éviter de blesser l’arbre.
D’où l’intérêt de conserver plusieurs troncs, qui serviront de support pour la plateforme de la cabane…
Un site « de référence » sur le sujet, avec pleins de conseils et d’idées : le forum des cabanes http://www.les-cabanes.com/forum-cabane/
Bon courage. 😉
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Merci pour ces info et ces conseils précieux. Je ne pensais pas couper tous les troncs mais justement en garder quatre ou cinq, les plus gros et les plus « porteurs ». Dans mon esprit, les troncs qui s’écartent en étoile ne seront pas coupés mais serviront au contraire de base à la plateforme, à l’aide de madriers comme tu dis.
De plus, je n’ai pas l’intention de faire un gros truc, mais juste un petit nid, protégé de la pluie et doté d’un lit.
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Il m’en souvient : ma vie était un arbre en fleur
Et des rêves joyeux lui donnaient sa couleur.
Un lièvre m’apportait les plantes du bocage
Et la douce senteur de leur naissant feuillage.
Mes jours se déroulaient dans ce cercle embaumé,
Étant d’heureux instants, pour la plupart, formés.
Mais, comme dans l’hiver se meurent les abeilles,
Ainsi ont disparu ces floraisons vermeilles.
http://paysdepoesie.wordpress.com/2014/01/13/il-men-souvient/
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Je suivrai avec attention la construction de votre nid.
Une question cependant, avez vous bien respecté une distance suffisante entre vos cerisiers? la photo laisse un doute.
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Vous avez raison, la distance entre les deux cerisiers n’est pas immense. Deux ou trois mètres. S’ils vivent tous les deux, ce qui serait formidable, ils s’embrasseront à la maturité, comme un vieux couple qui a longtemps attendu avant de s’unir.
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Tu sais le sage,
Tu me fais penser à 1 être lumineux,
Tu sais le sage,
Tu me fais penser à 1 mage flamboyant,
Ta cabane Cévenesque naîtra,
Que je n’aurais toujours rien compris à ma vie –
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Trois mètres, Guillaume, c’est bien trop peu, surtout pour des cerisiers.
Les racines du cerisier s’étalent plus qu’elles ne s’enfoncent, ils se causerait un tord considérable, également en se disputant la lumière.
Si la taille de votre terrain le permet, replantez plutôt l’un des deux arbres, il ne devrait pas en souffrir car il n’a pas encore commencé à s’établir.
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C’est environ à dix mètres l’un de l’autre qu’ils ne se « causeraient » aucun tord
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Merci Xiao-bob, j’ai bien noté votre conseil. j’y suis retourné pour éloigner les deux arbres, puis finalement, je n’ai rien fait. Je les ai laissés comme je les avais plantés la première fois, car leur distance est exactement celle de ma taille quand je lève le bras. Quand je m’allonge, je peux les toucher tous les deux, de la pointe du pied et de la pointe des doigts. C’est bête, mais cela me plaît. J’espère qu’ils vont quand même se débrouiller pour pousser si près l’un de l’autre. Ils symbolisent deux frères, qui ont besoin de distance et de proximité en même temps.
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Oh la la très cher quelle aventure …dûr dûr d’être un précaire dis-donc…
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Très cher , il y aquelque temps déjà un bel air nous fredonnait »il y aura de la pluie pour Noël ! de la pluie surgeler… » Bin aujourd’hui c’est la catastrophe cette pluie pour Noël et plus personne n’a envie de fredonner l’air en question; de la pluie le 24 décembre c’est l’enfer comme on dit ici; les routes sur le verglas et l’embrun du fleuve nous emprisonne complètement; je vis ici dans ce lieu perdu depuis le 1er juin; c’est beau beau beau mais impossible d’y vivre sans geler tout rond l’hivers dans une vieille maison de cent ans impossible à chauffer correctement;bonne nouvelle année …
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