Selon un article du Monde, l’apparence de ce musée donne l’image d’un accident d’avion. Belle intuition de journaliste. Le nouveau musée de Lyon incarne en effet une chute et une carlingue froissée, comme si un météorite était tombée sur la vieille capitale des Gaules.
Encore un nouveau musée dans une ville de province. C’est ainsi, toutes les villes se dotent d’infrastructures impressionnantes pour attirer les touristes. Le miracle qu’a connu Bilbao, avec son Musée Guggenheim ouvert en 1997, tout le monde rêve de le connaître. La sagesse précaire ne saurait dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose.
Il y a une chose que le sage précaire aime, c’est la géographie. Et Lyon est une des villes françaises les plus excitantes, du point de vue de la géographie, de la topographie et de la géologie. Deux cours d’eau principaux se rejoignent au centre ville, la Saône et le Rhône. Une bande de terre se rétrécit inexorablement, sous l’attraction du fleuve et de la rivière, jusqu’à disparaître dans l’eau, au moment où les deux voies s’épousent. On appelle « le Confluent » cette bande de terre.
Le musée des Confluences s’appelle ainsi parce qu’il célèbre cette géographie, mais pas seulement. Il s’agit aussi d’un musée scientifique qui voit se réunir plusieurs disciplines de recherche. Sciences naturelles et sciences de l’homme mêlent leurs eaux pour proposer des salles d’exposition spectaculaires, qui racontent l’origine des choses, l’évolution de l’humanité ou les explorations d’anciens savants.
L’architecture est assez folle. Le but de ce monument, semble-t-il, est d’être vu, de faire parler, d’impressionner et, si possible, de créer de la conversation. Un cabinet d’architectes autrichiens a remporté le concours et incarne aujourd’hui la modernité lyonnaise.
Les Lyonnais étaient impatients de visiter enfin ce mastodonte. Dès le premier d’ouverture, les entrées font le plein. Nous verrons si cela tient la route dans le temps.
Pour le moment, le sage précaire y est allé voir de ses yeux. Une première fois avec la femme qu’il aime, une deuxième fois déguisé en journaliste, pour les voeux du maire aux élus du Grand Lyon.
Bilans de ces agapes : vins rouge de Saint Joseph et excellents petits fours. On parlera une autre fois de ce qui se visite à l’intérieur du Musée des Confluences.
Les musées méritent souvent plusieurs visites, ne serait-ce que parce que leur librairie propose chaque fois des titres différents.
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Tiens, la librairie je n’y suis même pas allé, après deux visites. Omission d’autant plus étrange que c’est la salle la plus accessible, au rez-de-chaussée.
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Les musées sont des cimetières
comme les blogs
Des cimetières de mots
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Ah, les blogs ne sont pas des cimetières, Curare. On peut toujours revenir sur des articles publiés des années auparavant. Non, mais les livres en papier sont des cimetières, ça oui.
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Un livre en papier, avec ce qu’il faut de marge blanche au bord des pages, est un cimetière cultivable.
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Très juste. Et on peut aussi dessiner par-dessus le texte d’un livre, en jouant avec les mots imprimés. Une amie fait une véritable oeuvre d’art avec un vieux livre de contes lyonnais. J’aimerais tant qu’un de mes livres connaissent ce destin, grimé et recouvert du génie d’une femme artiste.
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J’ai très envie de visiter Lyon maintenant! Merci.
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Merci à vous Sally.
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Et si un autre musée avait vu le jour à Lyon : http://www.conisme.com/musee/musee_accueil
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Merci Jean-Noël, très belle idée de détournement de projet. J’apprécie tout particulièrement la page d’accueil du site, digne du Gorafi.
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Cimetière de mots –
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Je reste très rêveur devant cette architecture, on a visiblement recherché tout ce qu’il y avait de compliqué, c’est du rococo contemporain.
Le trou, paraissant l’oeuvre d’un météore sur le toit, est semble-t-il le symbole du gouffre financier qui a présidé à l’accouchement de ce monstre (au sens étymologique)
Ledit gouffre n’étant presque rien comparé au cout prévisible d’entretien de l’édifice.
Il faut louer le courage de ceux qui devront utiliser les espaces intérieur,s qui pâtissent évidement des contorsions extérieures, avec force angles incongrus, autant de problèmes passionnants.
Je ne sais pas si Le Corbusier aurait appelé cet espace une « unité muséographique conforme «
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A la librairie, feuilleté un livre d’un jésuite espagnol, parti en Chine au XVIIIème. Le prix m’a retenu de l’acheter… Une relation passionnante, et des dessins…
Mais aussi les inévitables « objets dérivés », mugs, papiers à lettres, etc…
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Jésuite espagnol, voir
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/cortes.html
« Adriano de las Cortes rédige alors l’histoire de cet infructueux voyage, assortie de nombreuses observations sur la vie quotidienne du peuple chinois. »
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C’est bien lui, je vais voir votre blog, Cochonfucius
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