Bonne aventure en pays viganais

Le Caravage dans la rue de la Caisse d’épargne

Parmi toutes les toiles du Louvre qui sont accrochées dans le pays viganais, on a choisi celle qui représente une filouterie pour habiller la rue d’une grande banque française.

Jeux de regards et jeux de mains. La Diseuse de bonne aventure, 1595.

Au premier regard, on dirait que la bohémienne lit l’avenir dans les lignes de la main du jeune chevalier. Le spectateur est d’ailleurs plutôt incité à croire qu’une tension érotique s’allume entre les deux jeunes. Leur regard se croise, leurs mains se touchent, il se passe quelque chose.

Une attention plus précise révèle que la jeune femme floue le jouvenceau et lui dérobe sa bague. Si elle rougit, ce n’est pas seulement par attraction physique, mais son visage capte l’attention du garçon. Par ailleurs, la pression des doigts des deux mains sur celle du noble pigeon permet à la perfide de réaliser son forfait en toute discrétion.

Le Manuel de philosophie de l’éditeur Le Robert illustre avec cette peinture le chapitre sur « Le Bonheur ». Pour le philosophe, l’illusion d’un plaisir hypothétique peut rendre aveugle à la réalité du présent.

Quel message ont-ils voulu nous transmettre, ceux qui accroché cette toile dans la rue du Maquis ? Sur la grille de l’enceinte de la Caisse d’épargne ? Que le banquier était aussi un beau parleur ? Et qu’il nous plumerait comme une bohémienne en nous promettant monts et merveilles ?

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