Homme au foyer

Mon ambition en cette rentrée universitaire est d’être homme au foyer pour soutenir mon épouse dans sa nouvelle aventure professionnelle.

Je vais essayer de faire le ménage et de préparer à manger tous les jours de manière satisfaisante. C’est mon projet.

Les réactions de mon entourage ne sont pas très positives. J’en ai l’habitude, mes projets sont en général reçus avec un certain scepticisme. Je n’y coupe pas cette année. Les réactions obtenues se regroupent en deux catégories opposées :

1. On me dit que je n’en serai pas capable.

2. On m’explique que ce n’est pas un bon projet. Que ce n’est pas sérieux.

La première catégorie me fait de la peine mais j’en partage le doute quant à mes capacités.

La deuxième catégorie me met en colère car j’y vois beaucoup de mépris et un grave conditionnement à une idéologie mortifère de la postmodernité.

16 commentaires sur “Homme au foyer

  1. Salut Guillaume,
    Mon message n’a pas pour unique but de te rassurer mais ton billet m’inspire quelques réflexions.
    Pourquoi pense-t-on qu’une femme est plus capable qu’un homme dans le domaine du ménage et de la cuisine ? C’est quelque chose qui m’étonnera toujours. Et je suis certaine que tu excelleras dans ces tâches, qui peuvent être épanouissantes – la cuisine davantage que le ménage, d’après moi.
    Ensuite, je trouve ta démarche admirable et très moderne. Hajer a beaucoup de chance de t’avoir pour époux car tu es bienveillant et tu sais ce qui est bon pour elle.
    Mes amitiés à tous les deux et tous mes vœux de bonne rentrée !

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    1. Merci Sophie, c’est adorable. Je répondrai à ta question dans les billets à venir car c’est en effet une réflexion qui m’est venue dans mes discussions du mois d’août. Je considère comme extrêmement noble de s’occuper d’un foyer, et plus les tâches semblent degradantes, plus la noblesse de la personne en charge me paraît évidente.

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  2. Salut Guillaume.

    Si ton parcours peut-être qualifié d’atypique, il n’en demeure pas moins que tu a mené ton chemin de manière brillante, sans gêner qui que ce soit, sans être dépendant de quiconque. Alors, je t’invite à ne pas trop écouter les discours qui ne t’encouragent pas, à de poursuivre ta vie telle que tu l’envisage. Jusqu’à présent, tu as très bien assumé tes choix. Et quand bien même l’expérience ne serait pas concluante, je ne pense pas connaître quelqu’un qui ne s’est jamais trompé une fois. Sauf peut-être ceux qui ne font rien de leur vie. En tous cas, tu possèdes une expérience rare du point de vue existentiel,et une ouverture d’esprit dont peu de personnes peuvent se prévaloir.
    Amicalement

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  3. Bonjour Guillaume. Il me semble que les tâches de la demeure sont répartis dans les monastères, de toutes les traditions, y compris dans les zaouias. Dans la dimension spirituelle, tout est bon pour se connaître et « grandir » intérieurement. Il me semble avoir lu que Al Ghazali avait nettoyé les toilettes durant dix années… Ce Ghazali qui avait été vizir de la culture en son temps… Un poste très élevé dans la hiérarchie. Je trouve que cette attitude est Traditionnelle et non moderne. Le Prophète Muhammad (sws) reprisait ses affaires et préparait son repas…

    Bonne continuation à vous deux.

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    1. Merci Béatrice pour ces belles références auxquelles je n’avais pas pensé. Ce qui est moderne dans ce que je raconte, si je peux me permettre d’interpréter la pensée de Sophie, c’est le rôle du mari dans le couple, car l’organisation bourgeoise (depuis son avènement à partir de la renaissance) de la famille avait tendance à pétrifier les rôles : les hommes au dehors et des femmes à l’intérieur. Par rapport au modèle bourgeois, ce que je propose peut paraître moderne. Mais je suis d’accord avec vous et me réjouis de communier avec tant de grands noms de la tradition musulmane.

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      1. De rien Guillaume et je comprends parfaitement ta réponse. C’est le mot « moderne » qui me gène. Non pas la réflexion autour d’une attitude « nouvelle » qui serait à voir le jour en France, ou ailleurs, du reste, concernant le rôle de l’homme ou de la femme au foyer. Et je peux t’assurer que même la femme au foyer est dénigrée, relayée aux oubliettes, comme si elle n’existait pas. C’est le fait d’être « autre », différent de ce que propose notre monde comme « norme » de vie qui nous interpelle beaucoup. Merci pour ta réponse.

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  4. « j’y vois beaucoup de mépris et un grave conditionnement à une idéologie mortifère de la postmodernité. » Je ne comprends pas très bien ta dernière phrase. Il me semble qu’au contraire, la postmodernité conduit à une sorte de fluidité des rôles, et que faire le ménage quand on est un homme est très « postmoderne », alors que ce qui était moderne était plutôt de travailler comme ingénieur, capitaine d’industrie ou intellectuel, non ? Qu’est-ce qui te met en colère ?

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    1. Tu as touché juste mon bon Ben. Ce que je visais dans l’idéologie postmoderne, c’était l’idée que tout le monde devait trouver son épanouissement hors du foyer, comme si l’émancipation ne pouvait se trouver que dans des tâches utiles au grand capital.

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