Comparons le lycée Stanislas et le lycée Averroès

Deux lycées font la une de l’actualité française. Deux établissements privés, sous contrat avec l’État, religieux, obtenant des résultats excellents. Tous deux sont accusés de manquement à la laïcité et de dérives sectaires.

Dans l’émission de Pascal Praud sur la chaîne CNews, l’avocat Gilles-William Goldnadel déclare qu’on devrait faire un rapport d’inspection sur le lycée Averroès. Il soutient que nous, les libéraux qu’il désigne sous le nom de gauchistes, protégeons les musulmans et voulons nuire à l’élite catholique.

Eh bien d’accord, retournons vers les rapports d’inspection sur les deux lycées. Mais retournons-y vraiment. Car en novembre 2023, un rapport « accable » le lycée musulman mais sans être diligenté par les services compétents. Ce sont des élus locaux et nationaux (pour certains nommés par le gouvernement) qui donnent leur avis. Les médias proches de Zemmour et Bolloré se félicitent de ce « rapport » :

Ils mettent des photos de femmes voilées pour bien souligner qu’on n’est plus chez nous.

Quelques jours plus tard, on découvre que ce « rapport » n’est pas sérieux, comme le montre la presse indépendante d’investigation :

Alors qui croire ? Le sage précaire propose de suivre la requête de M. Goldnadel, salarié par le patron de médias M. Bolloré. Il demande qu’on aille voir de plus près ce qui se passe au lycée musulman. Justement, la presse centriste aux mains d’autres milliardaires nous informe qu’il y a bien eu des rapports d’inspection, et que ces derniers ont été tenus secrets par le gouvernement parce qu’ils étaient « extrêmement favorables ». Voici la preuve de ce que j’énonce dans cet article d’un directeur de Science-Po publié dans Le Monde :

Je passe directement au passage qui concerne le seul « rappport » qui doit faire autorité en matière de pédagogie et de gestion des lycées :

Enfin la conclusion de cette tribune que je trouve pour ma part poignante, car la montée du racisme et de l’islamophobie au sein de notre gouvernement, nos préfets et nos élus locaux, ne peut que mettre en danger la république dans sa devise de liberté d’éducation, d’égalité des traitements, et de fraternité entre les Français :