Les vieux Chinois pratiquent encore l’art du cri. Il faut voir ces vénérables dames aux cheveux blancs, la tête tournée vers le ciel, la bouche grande ouverte et laissant passer un vieux râle qui vient de la nuit des temps. Le cri ne se distingue pas par sa puissance sonore, il y a des cris très proches du silence, du chuchotement, c’est du moins ce que j’ai appris en Chine. Le cri se définit autant par une attitude entière du corps que par le son qu’on dégage. Autant par ce qui se libère, par la voix, que par ce qui s’entend.
Artaud a cherché à recréer un art du cri, génial mais trop isolé dans l’histoire, à la différence des opéras chinois. Nos musiques populaires, le blues, le rock, le rap, varient à leur manière sur la voix qui se perd dans le cri. De grandes réussites, certes.
Mais promenez-vous dans les parcs avant 7h00 et vous verrez des gens crier, de toutes les façons envisageables, et c’est pour moi un événement considérable.
Je repense au cri de Munch forcément à la lecture de votre billet.
Cet art du cri que cultivent encore les chinois me fascinne
l’idée du cri qui nettoie l’âme , sans forcément hurler , que le gestuel du corps accompagne
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Il en est même qui paie très cher pour se remémorer leur cri primal, lors de sessions dirigées par quelques gourous initiés.
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Il y a bien des choses que les Chinois font gratuitement et que des gens bien intentionnés nous proposent de faire chez nous en payant assez cher. Le taichi, l’acupuncture, la calligraphie, et même le cri… Dans nos parcs, il n’y a que les enfants qui osent crier.
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Et oui, diversité des cris.
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