Il a séduit l’électorat en parlant autrement, en utilisant un langage proche de celui des gens, un langage de vérité et de franchise qui tranchait avec la logorrhée des politiciens professionnels.
Il s’agitait beaucoup, on le voyait partout, alors les gens croyaient qu’il agissait beaucoup et qu’avec lui, le pays allait durablement se réformer.
Les gens qui le supportaient le plus étaient ceux qui avaient mis le travail au centre de leur vie, et qui croyaient que l’on faisait trop d’efforts pour ceux qui ne travaillent pas. Ceux qui le soutenaient auraient bien voulu qu’on cesse de financer un système de redistribution des richesses « archaïque » et improductif.
Il avait un rapport fusionnel avec les médias, à tel point que des journalistes mal intentionnés émirent l’hypothèse qu’il en avait le contrôle.
Au final, les lois qu’il a réussi à faire passer étaient des mesures qui n’affectaient que les plus riches, dans le pays, et qui n’ont pas eu pour effet de relancer l’économie nationale.
Il a plusieurs fois été embarrassant lors des sommets internationaux. Il a eu des gestes et des paroles qui ont choqué et qui n’étaient certes pas à la hauteur de ce peuple, à la culture raffinée et à l’histoire prestigieuse, dont il était le principal dirigeant.
Il n’a pas été reconduit aux affaires, mais il a goûté au pouvoir et il veut le reconquérir. Il a des méthodes pour cela, il pense pouvoir séduire à nouveau les Italiens.
Monsieur le Sage Précaire, vous n’êtes pas le premier à avoir remarqué que Sarkozy s’écrit avec les mêmes lettres que Berlusconi. Vous le faites avec malice, soyez-en remercié. Mais vous qui êtes si loin (j’ai cru comprendre que vous habitez Shangaï, ce qui tout de suite vous situe fabuleusement pour moi, à mi-chemin entre Tintin et Malraux, plaignez-vous !), sachez qu’il ne s’agit pas simplement d’une comédia dell’arte, malgré les apparences, et qu’il convient aussi de compatir. Pas exagérément, je suis d’accord avec vous, mais compatir quand même. Ce joug-là a les dents brillantes, acérées et dangereuses, sous leur bonhomie, et nous sommes dessous, nous qui restons ici. Et les clandestins tombent des balcons enjambés…
Bien à vous (avez-vous retrouvé votre vélo ? Connaissez-vous les « vélib » de Paris ?)
Clopine Trouillefou
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En ces moments où le monde entier commence à ne plus définir notre pays que comme étant d’extrème droite, et moi avec le reste du monde, il y a, oui, de quoi compatir pour qui est sur place.
Quant à savoir si il ne faut pas compatir trop…il y a toujours plus aml loti que soi, c’est une évidence, mais notre pays est quand même tombé en bien peu de temps du côté obscur de la force…
Et il reste beaucoup trop de temps encore pour lui causer des dommages peut-être irréparables.
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Oui, j’ai retrouvé mon vélo, recouvert d’une couche de poussière car je suis allé le chercher quelques jours après ma nuit épuisante. Les vélib’, je connais d’autant mieux que je viens de Lyon et que j’ai pu expérimenter, un été, les vélov’.
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On pense tout de suite à Sarko, la chute Berlusco tombe à pic.
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La comparaison avec Berlusconi est tentante. Mais je ne suis pas d’accord. Les deux se sont faits eux-mêmes, Berlusconi probablement en partant de plus bas. Mais on a d’un côté un milliardaire (qui a beaucoup volé, mais seulement des hommes d’affaires) pour qui l’argent n’est plus un problème, de l’autre un nécessiteux (je veux dire qu’il possède et gagne beaucoup moins qu’il voudrait dépenser pour lui-même), un homme qu’on peut acheter. Ca me fait un peu peur d’avoir ça à la tête de mon pays. Il y a un précédent: Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la 2e république, qu’on persuada de devenir Napoléon III, car il n’avait pas envie de se retrouver aussi bas après son mandat qu’avant d’être élu (il y a d’autres explications, certains disent qu’il avait un grand projet pour le pays, et d’ailleurs sous son règne impérial la France a un peu ressemblé à la Chine de maintenant; je tiens à mon explication).
Même Chirac avait des convictions. Il acceptait volontiers des cadeaux, et accordait des faveurs. Mais à ma connaissance cela n’a jamais changé ce qu’il faisait en politique. Bon, pour l’instant notre Nicolas n’a pas fait grand chose, sauf remuer la mare en pagayant. On verra.
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« Même Chirac avait des convictions »…ca aussi c’est trés discutable. Disons qu’il a remué la mare en évitant de trop se salir , l’autre il aurait plutot tendance a vouloir en faire un max , a la remuer encore plus (la mare et la merde)histoire de dire « je mets les mains dans le camboui moi , je vais de l’avant ,je me léve tôt je suis motivé et grand travailleur , alors faites en autant bandes de faineasses « , un vrai modéle pour la France vraiment ? je ne crois pas. Moi c’est son coté névropate hystérique qui me fait peur , je ne sais pas si on peut l’acheter ou quoi , mais si il finit son mandat sans faire un infartus ou un accident cardiaque je reconnaitrai son grand talent de super président (Gotlib nous avait prévenu déjà avec sa BD Super Dupont il y’a vingt ans déjà, la on a la version télévisuelle ,les moustaches et le beret en moins , mais le coté bonaparte y est ça c’est vrai). Je ne trouve pas si fausse la comparaison avec le Berlusconisme , sauf que c’est..du sarkozisme (un truc nouveau et effrayant dans le même style typiquement français et dont j’epère que mon pays se relévera un jour sans sombrer vers un autre extréme , mais sérieusement c’et mal barré )
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La différence, d’après moi, vient d’ailleurs. Sarkozy vient à un moment de l’histoire de France où un certain nombre d’intellectuels, d’historiens, d’écrivains, ne se sentent plus en phase avec la gauche française, et dont le trajet intellectuel les ont conduits à développer une sorte de conservatisme, au nom des grands idéaux républicains. Des gens comme Finkelkraut, Glucksmann, Ferry, Renault, Gallo, ça fait plus de 20 ans qu’ils dénoncent les dérives issues de la « pensée 68 », qu’ils se font une place dans les médias, dans l’université, dans la société, et préparent le terrain pour une politique de rupture. Si Sarkozy n’agit pas trop bêtement, il peut bénéficier d’une légitimation intellectuelle, alors que Berlusconi, me semble-t-il, n’a personne derrière lui que des boutiquiers, des fans du Milan AC et des chefs d’entreprise.
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