La voix d’un défunt

Qu’on me pardonne de mettre en ligne des échanges épistolaires privés. Je prends soin d’ôter tout ce qui peut relever de l’intime ou de l’inapproprié. Je les mets en ligne car je les trouve intéressants et souvent poignants. Ce n’est pas un hasard si j’ai carrément publié un livre constitué de lettres à mon père. Quand on s’adresse à une personne précise, on évite le bla bla, les clichés, les effets de style inutiles. On s’inscrit dans la matérialité d’une relation spécifique et cela rend la correspondance vivante. Le lecteur extérieur à cette relation peut se sentir exclu d’un certain point de vue, mais il sait projeter assez de fiction pour comprendre l’enjeu principal des paroles échangées, et il est en capacité d’apprécier des voix singulières.

Je vais mettre en ligne quelques messages signés par Germain Malbreil pour cette raison. En ce jour de cérémonie funèbre à l’église de Conhilac-Corbières, j’ai à cœur de faire entendre la voix et le style aisément reconnaissables de mon vieil ami défunt.

Paix à son âme.

2 commentaires sur “La voix d’un défunt

  1. C’était un enseignant qui essayait de penser en cours, sans se laisser aller à la facilité, aux grands mots ou aux idées toutes faites, avec sa pointe d’originalité qui perçait notamment dans sa manière d’évaluer le travail de ses étudiants.
    Moi je me souviens aussi de son petit sourire, visiblement ironique mais qui me semblait aussi parfois ému à l’occasion de témoignages du respect que ses élèves pouvaient lui vouer et de l’intérêt qu’ils pouvaient prendre à ses propos.
    Une pensée pour sa famille si tu as l’occasion de la lui exprimer.
    D’ailleurs, que sont-ils devenus, les Beaune, les Cariou, les Ginisti, les Guery d’antan ? Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
    de ta jeunesse ?

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    1. Merci Ben. Je transmets ton message aux enfants de Germain. Tu as raison, il avait un sourire énigmatique, mais quand même toujours bienveillant.
      Les autres professeurs ont continué leur carrière quand ils ne sont pas morts. Guery écrit dans un tas de trucs. Denis Forest est devenu un ponte dans un domaine que personne ne connaît, des revues scientifiques publient des numéros spéciaux autour de son œuvre.

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