Une nuit avec Flore

Flore a voulu rester dormir chez moi. Je lui ai donné une serviette de bain, un t-shirt pour la nuit. Elle m’a rejoint au lit, les jambes nues sous le t-shirt noir bien trop grand pour elle. Elle était adorable, ses jambes étaient la douceur même.

Il fallait que la nuit reste chaste. Coucher avec Flore revenait à mettre le doigt dans un engrenage de relations qui menait soit au mariage soit à des déceptions inutiles. N’étant pas vraiment amoureux d’elle, et encore moins intéressé à l’idée de lui passer la bague au doigt, je passerais nécessairement pour un salaud. Plusieurs fois, dans la nuit, je me réveillais et sentais son corps près du mien. 

Au réveil, nous ne pûmes empêcher quelques caresses de circonstances ; il est humain de se souhaiter une bonne journée. Pour ne pas me laisser tenter, je me levai, m’habillai et sortis chercher le petit déjeuner.

Ensemble au réveil, ensemble au petit déjeuner, Flore dans ma salle de bains, mes sandales aux pieds, elle évoluait comme si elle était chez elle. Nous répétions une vie de couple, nous prenions nos marques, nos distances. Nous avions des gestes que nous reproduirions plus tard si la vie nous fait vivre ensemble. Elle regardait la télé au salon tandis que je lisais au lit. Je corrigeais des copies pendant qu’elle menait sa vie chez moi. Notre présence l’un à l’autre était naturelle. C’est l’enseignement de cette nuit avec Flore : notre amitié peut se transformer en relation amoureuse, si besoin est, ou si le hasard nous y conduit.

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