La précarité de ma situation professionnelle est assez limpide. J’ai signé un contrat d’un an, j’ai deux employeurs qui s’accordent à peu près pour me faire travailler alternativement, et aucun d’eux ne peut, ou ne veut, s’engager sur le long terme avec moi. Cela tombe relativement bien, car je ne suis pas certain de vouloir m’engager avec eux, sauf le respect que je leur dois.
Virtuellement, donc, je suis sans emploi le 30 juillet prochain. Je devrais peut-être m’en inquiéter, mais c’est trop loin pour que je puisse véritablement y penser. La précarité de notre existence sociale m’a habitué et appris à ne pas me projeter dans l’avenir. Quand on me demande ce qu’il en sera de moi à 60 ans, à 70 ans, je ne peux pas répondre et je trouve extraordinaire que d’autres gens puissent répondre. Quand on me demande comment je m’en sortirais si je tombais malade, je suis tout aussi démuni.
En revanche, de savoir que je serai libre de tout devoir dans dix mois, cela m’ouvre des perspectives de rêveries. Pourquoi ne pas prendre tout le pécule gagné cette année et aller me promener, pendant un an, en Inde ou en Asie centrale ? J’aurai peut-être de quoi vivre un an, ce n’est pas certain. Je pourrai trouver des petits boulots, dans des universités, des écoles ou des restaurants, me rendre utile, me faire oublier.
Ou alors, je pourrais aller à Taiwan, traverser l’île à pied, dormir dehors et y travailler à nouveau six mois plus tard.
Ou alors, je pourrais faire le pari de vivre un an dans une cabane, dans les Cévennes, sans électricité, comme mon ancêtre Thoreau l’a fait jadis, en Amérique.
Ou alors je pourrais traîner mes guêtres au Vietnam, au Laos, au Cambodge, passer de longues semaines à ne rien faire. Sur les îles de Malaisie, et apprendre une langue étrangère.
L’idée de perdre son emploi provoque une explosion de richesses, de couleurs, de plages, de siestes, de souvenirs et de désirs.
C’est aussi cela, être précaire, c’est être toujours au bord de la grande vacance.
Titre du journal 20 Minuites: »
La troisiéme économie du monde s’accomoda !! Le prottetionisme français aux agriculteurs que jusqu’alors déjà ne fais plus nécessaire a tué l’épaules des oeufs d’or.
Le paternalisme d’état a fait tout cela et les nouvelles technologie demandent chaque fois plus employés spécialisé et devant cet scenário l’avenir ne sera beaucoup intéressant.
Même l’enseignants a besoin de se recicler,car les méthodes de enseignemments d’aujourd’hui sont déjà tant archaîque et doivent direccioner pour les nouvelles exigence de la technologie et d’entreprise.
Quand c’est plus intéressant être retraité qu’être actif,c’est signal d’alert,mais,la France s’accomoda…! Regrettablement, un pays de privilégiés et la France dors…!! La France de Simone de Beauvoir,Marcel Proust,Andrés Maulraux,Antoine de Saint-éxupéry,Georges Duhamel n’aime plus de lire…!!
Tony do Brasil (Le garçon que sait des choses)
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Titre du journal 20 Minuites: La France compte 1,8 millions de salariés illétres.
Tony do Brasil
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Ecoutez, Tony do Brasil, avec ces millions d’illettrés, je crains qu’en effet on se démette les épaules des oeufs d’or. Alors pour remédier à cela, pourquoi pas recycler Georges Duhamel en powerpoint pour direccioner les nouvelles pédagogies dans le sens de l’entreprise.
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Votre réflexion est intéressante, et d’une certaine manière j’y adhère…. Mais nous ne devons pas oublier qu’elle provient d’une privilégiée…
Je m’explique: pour la majorité des habitants de notre jolie planète, ne plus travailler signifie ipso facto ne plus bouffer, ne plus alimenter ses enfants, ce qui est pire. Pour la majorité aussi, travailler dans des conditions lamentables signifie pouvoir à peine bouffer! Donc l’idée de voyages exotiques avec un euro fort permettant ce minimum qui pour les populations locales est un luxe pourrait paraître d’une certaine manière provocante pour ces mêmes personnes à qui vous pourriez aller rendre visite.
Je ne suis pas pour ma part un adepte du travailler plus pour gagner des clopinnettes en plus… Je crois même que le travail est de plus en plus aliénant. Mais je garde par ailleurs en esprit que le simple fait de pouvoir bouffer, me soigner, proposer un cadre plutôt sympa à mon fils est un privilège, même si ce devrait être la règle applicable à tous.
Voilà, c’est tout ce que je voulais dire en lisant votre note… qui iintroduit par ailleurs une vision à penser!
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Tout à fait d’accord avec vous Miradas. Je reviendrai sur, non pas les privilèges mais sur les possessions qu’il faut avoir, pour avoir les moyens de la sagesse précaire.
Je précise tout de même que je ne suis pas payé en euros mais en yuans RMB, que mes contrats sont « locaux », et que par conséquent je suis loin d’être un privilégié par rapport aux expatriés qui travaillent dans les grandes entreprises en Chine. Enfin, si mon traitement est un peu meilleur que celui de mes collègues chinois, je considère que cela compense la hausse des prix et des loyers que je rencontre du seul fait d’être étranger. Mes collègues, eux, ont des moyens d’arrondir leurs fins de mois, en plus, qui me sont interdits.
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J’aime beaucoup votre dernière phrase et son jeu de mots. Précarité et sagesse vous donnent un talent certain d’écriture !
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Tu ne sais pas ce que tu seras à 70 ans, quoi de plus normal? Quand j’étais au lycée, vers 1985, il y a une conseillere d’orientation qui était venue nous voir et nous avait fait passer un questionnaire dans lequel il fallait completer la phrase: » En l’an 2000, je serai… » Mon copain Armand, à ma gauche, avait répondu: « mort ». ( à ma droite, il y avait Leïla. Ah, Leïla, lumiere de ma vie, feu de mes reins, aurais-je pu dire à l’époque si j’avais connu Nabokov)
Ma question était: quel est donc ce Thoreau dont tu fais un de tes ancêtres? William David Thoreau? Est-il autant de ta famille que le sont Thor et Odin?
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Non, je voulais parler de Henry David Thoreau, Américain dont le père était normand. Il est autant de mes ancêtres que tous ceux dont le patronyme signifie en vieux norrois « la forêt de Thor ».
Merci Agnès. J’aime votre travail contre l’irrationnalisme.
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Parle-nous un peu de ce Henry David Thoreau. Je suis completement inculte en ce qui concerne le XIXe americain, mais je subodore une découverte grandiose.
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J’en parlerai mais un peu plus tard. Chaque chose en son temps. Thoreau est parfaitement adapté aux moments creux que vivront ce blog.
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Une étudiante en journalisme du Québec vient de m’écrire à propos de ce billet, c’est pourquoi je suis revenu sur cette époque de septembre 2007. Cette jeune femme travaille sur la question du chômage en ces temps de crise et elle est tombée là-dessus. Je peux comprendre que le discours qui y est distillé ne colle pas vraiment à ce qu’on s’attend à lire dans la presse, québécoise ou autre.
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Il est autant de mes ancêtres que tous ceux dont le patronyme signifie en vieux norrois “la forêt de Thor”.
com/com: Thoreau, et même Thor, pourrait tout aussi bien provenir de la Thora. la forêt de Thor serait alor la forêt des signes qui tels les mozarabes se cachant dans les coups-fourrés, font sens et contresens à y perdre le nord qui , c’est un fait avéré, m’en dit à thor et à travers. La forêt de Thor est l’alphabet. Rudes combats à mener, qui implique de prendre le thor par les cornes. (pour encore parler)
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Comme traqueuse de coquilles, je remarque qu’il manque -ent en désinence au verbe implique. Il ne faut pas m’en vouloir, j’étais prof avant d’être grand’mère
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Les Thoreau qui sont mes ancêtres: 6 ème et 5 ème génération respectivement , Henri Thoreau (1765-1841) et son fils Edmé Henri Thoreau (1797- 1866) sont tous deux originaires de Bernon dans l’Aube. J’aimerais savoir si cette branche de l’Aube est aparentée à celle de Normandie et à celle des Etats-Unis ( Henry David Thoreau, l’écrivain né en 1862)Si l’un d’entre vous peut me renseigner, je lui en serai reconnaissante.
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