Vacances obliques

En vacances, il est bon de ne rien prévoir pour sauter sur des occasions qui, parfois, se présentent.

Je végétais depuis une semaine, peut-être deux, content de vivre au ralenti pour récupérer et me soigner. Beaucoup de sommeil et de promenades, de rangement paresseux pour guérir de l’absence de certaines sensations dues à des êtres chers. Une hibernation d’été qui ne demandait qu’à continuer.

Et soudain, une machinerie s’est emballée, et je me suis retrouvé sur les routes dans une incessante fugue, pasant d’un endroit à l’autre, d’une maison à l’autre, d’une activité à l’autre.
En une grosse semaine, j’ai visité des lieux et rencontré des gens comme personne n’aurait pu le faire en organisant son temps de manière rationnelle. De la famille, des copains, des copains de copains, de la famille de copains, des copains de la famille, des inconnus, et ce sur des territoires aussi étrangers les uns aux autres que le Vercors, Montélimar, Roanne,  la  campagne roannaise, Angers, Blois, les bords de la Loire, Saint-Etienne, Lyon.

J’ai appris le métier de charpentier, celui de déménageur, celui de guide touristique.

Sans avoir rien décidé par moi-même, j’ai pu visiter trois ou quatre châteaux de la Loire, ce qui constituait pour moi un vieux rêve que je n’avais jamais réussi à actualiser, par manque de temps sur le territoire français. Par la grâce du hasard, j’ai enfin posé mes yeux sur Chenonceaux, Blois, Chambord (qui est plus beau que tout ce que j’avais imaginé, plus extraordinaire, plus étrange).

Et j’ai fait une traversée de la France rurale, d’est en ouest, et oblique, du nord-ouest au sud-est. Une France que j’ai trouvé bien molle, pour dire le vrai. je me disais, n’y a-t-il que moi, pour avoir la niaque, dans ce bled ?

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