Elle m’offre un verre sur la terrasse de sa maison HLM, dans la banlieue d’une ville française.
Elle me dit alors comme ça la littérature du voyage. Je dis eh oui, c’est un peu ça. Elle me demande des noms, j’en cite deux ou trois, pas plus, ceux que je préfère. Elle se dit intéressée et qu’elle pourrait bien s’y mettre cet été.
Plus tard, je vois, dispersés dans sa bibliothèque, des livres comme Le désert des déserts, La route d’Oxiane, Un anthropologue en déroute. De plus en plus étonné, je vois des auteurs comme Théodore Monod, Bruce Chatwin, Ella Maillard, plus quelques Chinois et quelques Turcs. En tout et pour tout, une vingtaine d’ouvrages référence de la littérature du voyage.
Mon amie croyait ne rien y connaître alors même qu’elle connaissait de grands classiques. Elle n’avait jamais pensé qu’ils pussent avoir des liens les uns avec les autres, ni a fortiori, qu’ils constituassent un genre à part entière.
Un peu comme ce sage précaire qui pratiquait avec joie Platon et Leibniz, et qui s’émerveilla le jour où il découvrit que quelque chose qu’on nommait philosophie existait.
Et vous n’avez pas dit à votre jolie banlieusarde qu’elle faisait de la prose ?
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, j’aurais dû prendre cette image du bourgeois qui a fait de la prose pendant 40 sans qu’il en sût jamais rien. Elle est plus parlante et plus pertinente que celle du curieux philosophe.
J’aimeJ’aime