Le sarkozisme m’amuse parce que les décisions prises, les lois et actes sont pris dans une danse où plus personne ne se repère. La politique actuelle ne peut que déstabiliser, ébranler, secouer, et c’est ce qui est réjouissant.
Il n’y a que les fanatiques et les dogmatiques qui sont capables de tout rejeter ou de tout accepter. Je me méfie autant des uns que des autres.
Il faudra attendre que Sarkozy lâche le pouvoir, ou qu’on l’en détache, qu’il disparaisse d’une manière ou d’une autre, et attendre que toute cette précipitation se dépose, comme dans les éprouvettes des chimistes, pour qu’on puisse analyser à froid et poser des jugements. On voit assez clairement ce qui est bon et ce qui désastreux, mais il est impossible de se faire une idée de l’action globale.
Moi qui ai milité (enfin, milité) contre lui lors des élections présidentielles, je suis dans l’impossibilité de juger si ce qui se passe aujourd’hui aura plutôt des effets positifs sur la France.
Un exemple qui me plaît. La fin de la publicité sur les chaînes de télé publique. C’est une mesure lancée comme ça, sans réflexion, dans une improvisation foireuse. D’abord, on se dit que cela avantage son copain Bouygues, et que c’est une mesure anti-service public. Puis les débats ont lieu au sein des chambres, des médias, des foyers et des commissions. Le législateur construit son projet de loi et au final, les gens de gauche ne savent plus quoi opposer à cette loi.
Sarkozy a dit qu’il voulait des opéras à 20h30, « et si ça ne fait pas d’audience, tant pis! » Il veut aussi une vraie émission littéraire à une heure de grande écoute. Cela ressemble à un voeu pieux et pourtant, cet été, la direction de France Télévision cherchant à devancer la loi, à satisfaire les désirs du Prince, j’ai pu voir le Faust de Gounod à 21h00. Cela m’a fait plaisir.
Pas besoin du financement des publicités, pour tout cela (opéras, émissions culturelles). Les contestataires sont donc embarrassés. On les entend dire, par exemple : « Il vaudrait mieux augmenter la redevance, plutôt que ce financement bla bla bla. » Qu’est-ce que cela peut foutre ? Le débat devient poussif et inintéressant.
On verra ce que cela donnera, mais moi qui suis pour la frugalité baroque, ça me convient bien, une télévision qui ne cherche plus à imiter TF1, qui abandonne ses programmes merdiques sans imagination, et qui crée, avec trois bouts de ficelle, des émissions inventives. On n’a pas besoin d’argent pour être intelligents, séduisants, sympathiques, drôles, charmants. Si nous n’y arrivons pas, eh bien crevons, que voulez-vous que je vous dise ? Il vaut mieux pas de télé publique du tout, que la télé publique qui a été la nôtre depuis 20 ans.
On me dit : je ne peux pas croire que Sarkozy veuille faire le bien du service public. Je suis d’accord, il s’en fiche certainement. Mais ce que veut Sarkozy m’est indifférent. L’histoire nous montre souvent des résultats éloignés, voire opposés à l’esprit dans lequel les actions ont été entreprises. On veut sauver les âmes, et on se retrouve tortionnaire. On veut purifier une population, et on se retrouve criminel. On veut se cacher et se protéger et on se retrouve catapulté héros de guerre. On veut du clinquant et on finit par recréer une télé vertueuse. On méprise la culture et, sans le faire exprès, on crée les conditions politiques et matérielles pour que la culture redevienne centrale dans les médias.
Ah, que de ruses et de blagues l’histoire du sarkozisme nous réserve-t-elle encore ?
Oui tout cela est vrai, le temps dira ce qu’il faut penser de tout ce qui se fait, se détruit , se construit actuellement…J’ai rien compris à la polémique autour de cette réforme sur la télé publique, des gens plutot a gauche m’ont expliqué mais ils étaient eux même peu convaincus et eux même conscients qu’ils parlaient comme des perroquets dogmatisés par les discours anti-sarko provenant de pluseurs partis de la gauche… moi, j’ai un autre exemple a mettre au crédit du « sarkozisme » : le rsa, ce nouveau rmi provenant d’une taxation sur les marchés financiers. Quand je pense que j’ai passé mes années d’étudiants a militer, faire chier mes potes , ma famille avec cette histoire de taxe (au départ une idée née du monde diplomatique et suivie par le groupe Attac) et que c’est Sarko qui met ca en place devant les yeux ébahis du PS complétement dépassé…moi je ne peux qu’approuver et dire bravo c’est vrai, c’est une mesure juste, indiscutablement. Parfois je me dis que peut-etre ça cache quelque chose aussi,tu parles de « ruses »je suis aussi de cet avis mais pour l’heure je ne vois pas en quoi et ca m’a fait plaisir comme ton Gounod a 21h00 cette histoire de taxe. Peut-etre que l’erreur vient d’une focalisation trop accrue contre le personnage lui -même (sarko) au détriment des idées, en tout cas on a pas fini de rigoler avec lui d’une certaine maniére…l’histoire dira…sur ce bling-bling il est l’heure et bonsoir
J’aimeJ’aime
Pour ce qui est du RSA, j’attends encore plus que pour la télé tellement je suis peu au courant, et tellement l’idée que les plus riches seraient exonérés de ladite taxe (si cela est vrai) me paraît intenable sur le long terme. Il semble y avoir un tel scandale que tout le projet peut capoter. Mais là encore, c’est mon côté pessimiste qui remonte.
J’aimeJ’aime
oh quel rabat joie ce sage précaire !
J’aimeJ’aime