Dans une époque normale, un écrivain ne devrait pas se relever d’une telle déculottée à la télévision. Aymeric Caron montre que le jeune auteur François-Henri Désérable a commis pour son premier livre un texte à la limite du plagiat. On comprend sans ambiguïté que le jeune homme a été malhonnête intellectuellement.
On voit aussi comment il a réussi à s’en sortir dans le milieu littéraire. Il suffit de voir comment, Dieu me pardonne cette perfidie, les autres journalistes défendent Désérable : l’un est du beau sexe, l’autre est homosexuel, et les deux sont sous son charme.
On va me taxer de jalousie. Il y aurait de quoi. Le sage précaire n’est ni aussi beau, ni aussi jeune, ni aussi athlétique, ni aussi successful que l’invité du soir. Or non, je ne ressens pas de jalousie. J’ai lu son récit de voyage en Iran sans déplaisir en soulignant, à mon habitude, sa dimension ethnocentrique, ignorante et néo-orientaliste. Je n’en veux pas à Désérable de profiter de la candeur des cons pour se faire une place dans le milieu. Au contraire, j’ai employé cette méthode bien avant lui, cela fait partie de la roublardise que la sagesse précaire a toujours préconisée.
D’ailleurs, quand je l’entends parler de sa profession de hockeyeur professionnel sur le plateau de télévision, je lui trouve un faux air de sage précaire se vantant d’être ouvrier ramoneur.
Au fond, je l’aime bien ce Désérable. Il est moins bon écrivain que moi, mais il ne pouvait pas tout avoir non plus. J’aime qu’il ait réussi à s’imposer dans le milieu littéraire sans réel talent. Il fonctionne comme un révélateur de la médiocrité des éditeurs et des journalistes. Il sait charmer son monde. Je le prends dans mon équipe.
Mon bon Guillaume, je pense que tu n’as pas lu son roman sur Romain Gary 😉 J’ aime Gary énormément et j’ai beaucoup admiré son livre: j’ai reconnu humblement que Désérable, en plus de tout le reste, était aussi bien meilleur écrivain que moi 😉
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Entendu djeannerod. Si l’occasion se présente je lirai ce livre. Pour le moment, c’est une question d’instinct et, jusqu’à présent, en littérature, mon instinct ne m’a pas encore trompé. Mais je ne demande qu’à me tromper. En réalité, je ne demande qu’à aimer lire ce que je lis, et reconnaître parmi mes contemporains des valeurs sûres.
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Oui c’est bien le mot: voici un livre extrêment aimable… Pas comme Caron, ce pion borné, ce flic, ce lourdaud… Je trouve qu’il ne ridiculise que lui, dans la vidéo que tu montres; En fait il rend un signalé service à Désérable…
https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Un-certain-M.-Piekielny
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Ah oui tu trouves ? C’est intéressant comme on peut ressentir les choses de manière si eloignée.
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Pas toi? C’est quand même Caron qui se fait huer, pas Désérable. Et quand on voit l’échange on comprend que Caron est complètement bouché et à la ramasse, et qu’il doit y avoir des troupeaux de boeufs plus littéraires que lui. Désérable lui apparait simplement comme un jeune écrivain plein d’avenir et qui ne se laisse pas impressionner par les méthodes de commissariat de l’autre.
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Je préfère ne pas débattre. Sur ce blog, on pense ce que l’on veut, que diable.
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déjà bien habitué à pérorer devant les caméras, ce jeune homme. C’est aussi un métier, paraît-il.
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Oui, pérorer, et aussi se victimiser quand on le met devant le fait accompli. Les plagiaires et les mythomanes que j’ai rencontrés ont cette sorte d’aplomb.
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Mais ce n’est pas une question d’opinion, c’est un fait ! Caron se plante, par ignorance. Regarde encore le passage sur Lamartine. Il est à côté de la plaque, et n’a pas l’honneté intellectuelle de le reconnaitre… Deserable n’est pas un plagiaire, pas plus que Borges.
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Je préfère ne pas discuter car nous sommes trop en désaccord sur tout, sur chaque détail. On va finir par s’engueuler.
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Oui on en reparlera de vive voix à l’occasion 🙂 Mais ‘est vrai ce que tu dis, désaccord sur chaque point; par exemple la journaliste ne défend pas Deserable parce qu’il est joli garçon, mais parce qu’elle est agrégée de lettres…
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