Caroline Yadan, députée de la 8ème circonscription des Français établis hors de France, interpelle Dominique de Villepin en lui posant la question suivante : Votre positionnement politique et vos jugements anti-israéliens, vos attaques contre Israël, ne sont-ils pas propices à alimenter la haine des juifs en France ?
Ici Caroline Yadan fait un amalgame entre Israël et les juifs. Tout un peuple, des gens qui ont une certaine confession, et les actions d’un État qui par définition est critiquable. Donc critiquer Israël revient à être antisémite. C’est précisément cet amalgame entre un régime et une religion qui est propice à créer des confusions intellectuelles. Car ceux qui aujourd’hui alimentent le plus une image négative, ce ne sont pas ceux qui critiquent mais ceux qui soutiennent les actions d’Israël. Des crimes de guerre à répétition, des massacres.
La députée Caroline Yadan participe, avec ses interventions, à l’opération mondiale de manipulation qui vise à intimider toute personne qui voudrait toucher à Israël. Mais cette stratégie qui vise à se faire craindre ne fonctionne plus et se retourne contre elle-même.
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Voyons quelques analogies dans l’histoire. Qu’est-ce qui a donné la pire image des Allemands ? Les actions des Allemands pendant la deuxième guerre mondiale. Pourquoi la langue allemande est une langue aujourd’hui peu populaire ? Parce que dans le monde entier, les gens continuent d’associer, même inconsciemment, les Allemands à Hitler. Et aujourd’hui encore, pourquoi personne ne se revendique nazi ou fasciste ? Non pas parce qu’il y a eu des anti-allemands, des anti-fascistes et des anti-nazis qui disent des choses désagréables sur le fascisme ou sur le nazisme, mais parce que les nazis ont commis des crimes horribles.
Pourquoi l’anticommunisme est beaucoup plus fort que le communisme ? Non pas à cause des anticommunistes, mais parce que des gens qui se sont autoproclamés communistes ont commis des actes répréhensibles. Donc Staline a beaucoup plus fait pour alimenter l’anticommunisme que tous les anticommunistes réunis.
Pour continuer sur l’amalgame que l’on fait trop souvent entre l’idéologie de certains et tout un peuple, prenez par exemple la haine des musulmans qui est très nette en France aujourd’hui. La haine des musulmans n’est pas seulement due aux islamophobes d’extrême droite, mais elle est due en première instance à des assassins qui ont commis des attentats en criant Allahu Akbar en France. Ce faisant, ils donnent la sensation aux simples gens que l’islam égale violence, intolérance, attentats.
Il faut donc absolument, pour pouvoir clarifier les choses, empêcher l’amalgame entre une idéologie, un régime politique, et un peuple. En l’occurrence donc, dans le contexte actuel donc, il faut réussir dans le même temps à critiquer Israël sans nuance, tout en chantant l’amour des juifs dans certains aspects de leur production culturelle.
Caroline Yadan, malheureusement, n’appartient pas à ceux que l’on peut louer, car toute son action montre un soutien actif à une action génocidaire. Donc Caroline Yadan fait plus pour alimenter la haine des juifs que tous les militants pro-palestiniens.
L’identité juive ne devrait être ni religieuse, ni sioniste, mais simplement culturelle.
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Ce qui est bien dans tout ça c’est que Villepin, qui était un des plus gros ennemis libéraux tendance irresponsable du droit du travail en 2005 avec le CPE, est en train de devenir un héros de la gauche républicaine.
Le problème de l’identité juive est peut-être un peu différent des autres cas que tu mentionnes. En l’absence de territoire national jusqu’en 47, la question « qui est Juif ? » (מיהו יהודי) a toujours été compliquée. Même le caractère matrilinéaire est limité, de nombreux exemples de couples mixtes père juif -mère non juive apparaissent dans la Bible comme Joseph ou Moïse, et Josué ou Rachel sont de mère non juive. C’est semble-t-il les Pharisiens qui ont imposé le critère matrilinéaire. Quant à la religion, le judaïsme n’est pas de même nature que l’islam ou la catholicisme. On peut être juif et athée, il ne faut pas oublier tout ce que des Juifs ont fait pour l’athéisme, de Spinoza à Freud en passant par Marx. Il ne suffit pas d’être athée pour devenir non-juif. Et dire que la « judéité » est une culture est un peu indéfini. Les Juifs allemands qui ont été déportés par les nazis étaient souvent de culture allemande, de religion chrétienne, de nationalité germanique..
Du coup, si l’identité juive n’est ni un sang, ni une terre, ni une religion, ni une culture, elle devient plutôt une adhésion à un projet ou un même juste une réaction (?) au regard porté sur toi par l’antisémite, comme disait Sartre. Il y a peut-être un besoin d’amalgame, si je puis dire, ou une colère, pour coaguler une identité. En tout cas, je pense que ça pourrait expliquer une solidarité plus profonde qu’on ne croit ou qu’elle ne devrait l’être entre l’identité et le gouvernement actuel de l’Etat d’Israel qui en est la seule réalité tangible actuelle. Bien sûr, ça n’excuse rien et je ne voudrais pas trop m’avancer sur des questions que je ne connais pas bien.
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