
Le média décolonial Parole d’Honneur (PDH) a invité Rima Hassan, député européenne pour un entretien de plus de deux heures qui a tourné autour de son engagement militant et politique.
C’est une réunion assez émouvante où les activistes français d’origine africaine profitent de la présence de Rima Hassan pour lui témoigner de la reconnaissance et de l’affection. Ils ont vécu comme une divine surprise l’émergence de cette figure politique qui défendait les Palestiniens sans jamais s’excuser et surtout en faisant face, avec le sourire, à l’extrême hostilité des journalistes qui n’avaient de cesse de la provoquer.
Dans cette émission de PDH, Rima se comportait comme une jeune femme de son temps, sans chercher à jouer un rôle.
À la fin de l’émission, elle a sorti une boîte dans laquelle se trouvaient des objets qu’elle avait ramassés dans les prisons où elle a séjourné en Israël, lors de l’arrestation de la Flotille de la Liberté.
Ces quelques objets, abandonnés par d’anciens prisonniers palestiniens, sont pour la plupart des mots d’amour et de dévotion. Un chapelet constitué de noyaux d’olives, des élastiques de pantalons recouverts de noms et de paroles, et des médailles faites en mie de pain durcie, frappées des noms de celles et ceux qui peuplaient l’imaginaire des prisonniers.
Ces petits trésors intimes, Rima Hassan va les donner à une galerie de Lausanne pour en faire une exposition. Quand j’ai vu cela, mon cœur de muséographe s’est serré. Je me suis senti spontanément, personnellement, concerné par cette idée de musée : une galerie faite d’une collection infâme d’objets adorés par des hommes maudits, des femmes rejetées. Je vois d’ici le musée que l’on pourrait créer : la dévotion des prisonniers.
En attendant c’est une simple exposition. Très belle idée d’exposition qui, je l’espère, sera itinérante pour que je puisse la visiter quand elle se trouvera dans une de mes villes de passage.









Rima a passé du temps dans une prison israélienne pour nulle raison spécifique. L’injustice dont elle a été victime, elle ne s’en drape pas pour émouvoir le chaland ; elle préfère informer, se battre et rigoler. Dans la même période, l’ancien président Nicolas Sarkozy a publié un livre auto-complaisant sur ses jours passés à la prison de la Santé. Lui est coupable de corruption et de collusion avec un terroriste et un dictateur libyen. À chacun ses héros.
Du pur point de vue artistique, la Sagesse précaire choisit Rima Hassan.