La fabuleuse cartographie des montagnes d’Arabie par Harry St John Philby

La carte des montagnes d’Assir, entre Arabie saoudite et Yémen, réalisée par Philby dans les années 1940

C’est le roi Ibn Saoud qui a demandé à Harry Philby de cartographier la région montagneuse du sud ouest du royaume d’Arabie Saoudite. Personne ne savait exactement ce qui s’y trouvait et, comme c’était une région peuplées de peuples guerriers et autonomes, les géographes ne s’y étaient guère aventurés avant que le nouveau pouvoir impose son ordre.

Sur cette vidéo que j’ai faite de la carte, vous voyez la ligne rouge surmontée de la mention « Philby 1936-1937 », qui trace le trajet exact des allées et venues de l’explorateur pendant ces deux années.

On note que Jazan y est écrit Qizan, que Najran y figure comme une oasis, non une ville à proprement parler. Le site archéologique d’Okhdood y est bien identifié mais nulle trace de celui de Bir Hima, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO il y a quelques années.

Je ne sais pas vous, mais moi, cette carte me procure une émotion qui ne se tarit pas depuis la jour où je l’ai dépliée, à Munich. Je crois même avoir été le premier lecteur de ce livre, édition originale de 1952.

Je lis sur cette carte et entre les pages du livre où elle est collée, la personnalité rigoureuse et sensible de Philby. La marque d’un administrateur zélé, scrupuleux, pas génial mais soucieux de faire un travail utile à tous les administrateurs qui vont le succéder.

L’Atlas de Sibérie, de Semyon Remezov, 1697

Début du feuilletage

J’ai découvert le fac simile de ce vieil atlas du XVIIe siècle à la Bibliothèque nationale de Munich, dans la salle des cartes.

Ce qui m’émeut le plus, c’est la manière dont les tracés de cours d’eau ressemblent à une écriture. On dirait des encres d’Henri Michaux.

Au-dessus de ce superbe atlas, deux bouquins incroyables qui trônent dans cette même bibliothèque : La Pluralité des Mondes, du sage précaire, et le premier numéro de la revue Imago Mundi, daté de 1933.

À la fin du livre, on suit les courbes de fleuves jusqu’à l’océan final. Le lecteur est soudain pris de rêveries de fin du monde. D’ailleurs, le vent souffle très fort à Munich aujourd’hui.

Fin du feuilletage