Le maire de Lyon : tout pour Charlie Hebdo

Grand salon de l'Hôtel de ville de Lyon, 07 janvier 2015

Hier, les représentants de la presse étaient reçus à l’Hôtel de ville de Lyon pour le déjeuner des vœux du maire. Tout le monde s’attendait que l’on parle de La Précarité du sage, qui avait fait tant couler d’encre en 2014. Gérard Collomb passa entre nous, me serra la main sans me regarder, ce que je pris pour une confirmation qu’il ne pensait qu’à ce blog qui dérange, et prit la parole sur son estrade.

« La tragédie qui a eu lieu ce matin à Paris change bien sûr le contenu de notre réunion. »

Quelle tragédie ? On chuchote dans l’auditoire. J’entends des bribes. Charlie par-ci, Kalash par-là. Evidemment, pas un mot sur la sagesse précaire, qui était a priori le sujet incontournable. Coïncidence ? A mon avis c’est un complot. Ils ont bon dos, les terroristes.

Nous prenons place, chacun à notre table. Moi, j’étais à la table dite « La Confluence », en compagnie de l’adjoint à l’urbanisme. Personne n’était au courant de l’attentat puisqu’il avait eu lieu autour de 11.00 et que nous avions rendez-vous à l’hôtel de ville autour de midi. Nous étions tous en chemin quand l’événement fur relayé par la presse.

C’est en mangeant que nous avons appris le décès de Cabu, de Charb. Les nouvelles venaient petit à petit, et, bien sûr, tout le monde ne parlait que de ça. Tout le monde, sauf le sage précaire et son voisin qui discutaient du prix de l’immobilier dans la ville de Lyon. Quand le maire reprit la parole, entre l’entrée et le poisson, pour nous informer qu’un rassemblement serait organisé sur la place des Terreaux, nous nous transformâmes tous en reporters de guerre.

Descendant verres de Saint-Joseph après verres de Saint-Véran, nous étions suspendus à nos portables, à la pointe de l’info, à échanger des opinions sans pertinence particulière. Pour ma part, je me demandais ce qu’était devenu le dessinateur Luz, que j’ai connu autrefois. Lui aussi est-il une victime ?