« Libéralisme »

Les Français ont un gros problème avec le mot « libéralisme », et c’est un vrai problème. La responsabilité en est largement attribuable aux hommes politiques de gauche. La plupart d’entre eux sont et ont toujours été libéraux, mais ils préfèrent prétendre le contraire parce que ça fait de droite de le dire.

Or historiquement, le libéralisme est de gauche et peut tout à fait le rester, attendu que la différence entre gauche et droite n’est pas réductible à des choix de gestion économique, et que le libéralisme devrait combattre l’idée qu’une classe sociale s’octroie tous les bénéfices des richesses d’une nation. Le libéralisme promeut au contraire l’idée d’une mobilité à l’intérieur des classes, et considère la lutte contre les privilèges comme un préalable à toute bonne gouvernance.

C’est le conservatisme et la reaction qui s’opposent au liberalisme, pas le social, alors que l’idéologie ambiante française semble mettre dans le même sac l’idéologie qui veut protéger les privilèges et l’idéologie qui veut les annuler.

A cause de ce rejet indigne de l’histoire de la pensée française, on se trouve dans un système où la société est doublement fossilisée. Pétrifiée par en haut, à cause de privilégiés qui surfent sur le néo-conservatisme et l’accroissement des salaires les plus élevés. Pétrifiée par en bas à cause d’une population salariee qui croit être protégée alors qu’on lui retire progressivement toute protection et qu’on l’empêche d’agir et d’entreprendre à sa guise.   

Victime de cette double fossilisation : les précaires qui, eux, vivraient mieux dans un monde liberal, ou on trouve du travail rapidement et ou on le perd rapidement aussi.

Il faudrait retrouver l’esprit de nos grands penseurs libéraux, qui étaient clairement de gauche quand ils pensaient. A l’époque, comme aujourd’hui, la différence entre la droite et la gauche étaient avant tout une question de perception et de philosophie. La droite pense que les inégalités actuelles sont non seulement inévitables et naturelles, mais qu’il faut aller dans leur accroissement pour le bien être de tous. La gauche voit de l’injustice dans ces inégalités. Les gens qui votent à droite mais qui pensent que notre monde est injuste à cause des inégalités, sont en fait de gens de gauche.  

Le monde idéal du libéral, c’est une anarchie tranquille et nomade. Le monde ideal du conservateur, c’est une société soumise a un ordre qui lui soit favorable a lui et à sa famille. Le monde idéal de la gauche, que je sache, n’est pas le salariat amélioré, mais une forme d’anarchie ou les hommes ne s’exploitent pas et ne sont pas dépossédés de leurs moyens de productions. Je ne vois pas pourquoi le libéralisme – le mot lui-même – ne pourrait pas sortir des malentendus dans lesquels on l’a fourré. 

33 commentaires sur “« Libéralisme »

  1. Oui, on pourrait peut-être ajouter à ton commentaire que le pendant des « gens qui votent à droite mais qui pensent que le monde est injuste », ce sont les gens qui se disent de gauche mais qui sont profondément conservateurs. C’est ainsi qu’une partie de l’électorat du PS s’est vidé en 20 ans de ses ouvriers et employés les plus modestes au profit de salariés de la fonction publique (que je ne mets pas tous dans le même panier) et de professions dites libérales par exemple.
    Il y a une position libérale qui me plait et qui va à contre-courant de l’attitude conservatrice de Bush, c’est celle de Warren Buffet qui milite pour une taxation maximale sur les successions. C’est assez rafraîchissant dans un monde ou mondialisation et renchérissement (parce que raréfaction) des matières premières provoque une explosion du nombre de rentiers, une division du monde entre actionnaires et actionnés.

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  2. Ca fait du bien de lire ça , puisque c’est ce que je pense depuis un petit bout de temps. La droite a vampirisé le mot « libéral »,le terme étant de Benjamin Constant et ‘autres collégues poétes romantiques, qui est (il n’est pas mort, non ,non) un vrai homme de gauche, je ne trouve pas d’autres termes. Avant , je pensai « monopoliser », mais c’est « vampiriser » le bon terme. C’est important les mots, la droite l’a bien compris depuis qu’elle a fait une OPA sur beaucoup d’idées et de gens de gauche, on est en plein dedans actuellement en France avec le rachat de citations Jaurés, Blum and Co et des contrats de réinsertion embauche pour Kouchner (que je continue a considérer comme un homme de gauche, mais bon) ,Attali etc…Je ne comprend pas tout à fait cette vision « anarchique » de la gauche que tu as, il faudra que j’y réflechisse, c’est une idée interessante.

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  3. Libéralisme, liberté d’agir et de penser, fluidité sociale, etc. C’est vrai, un homme de gauche devrait se sentir à l’aise avec ces idées « libérales ».
    Mais à la base de la version française – péjorative chez les gens de gauche – du concept de « libéralisme », il y a quand même aussi l’idée que le marché libre n’assure pas tout seul la redistribution et la solidarité – ce qui est un fait objectif – , et que l’Etat doit donc s’en mêler. Or l’intervention de l’Etat, c’est l’inverse du « libéralisme » tel que l’entendent les Madelin et les conservateurs américains.
    Libéralisme est un de ces mots qui ont connu des dérives sémantiques telles qu’ils ne veulent plus dire grand chose. On devrait le remplacer par « non intervention de l’Etat ».

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  4. Allons plus loin encore et disons que l’homme de gauche -reste à le définir, c’est la panade pour le faire aujourd’hui oui oui- devrait se questionner et se pencher sur la notion encore plus philosophique et en même temps basique de « liberté » plus que « libéralisme » complétement récupéré , désincarné et avalé par la droite actuelle européene, pour ne pas dire occidentale, quitte a finir de déprimer ceux qui se disent de gauche . « Libéralisme » que beaucoup de gens continuent a assimiler à l’idée de « liberté » d’ailleurs ce qui est plus que faux et largement discutable. Ca a l’air basique et en même temps extrémement prétentieux évidemmment de dire çà mais a mon avis le véritable enjeux est là, « redéfinir la liberté » (notre génération post soixante huitarde en a largement les capacités quand elle ne s’avachit pas dans des conneries depressives houellebcequiennes ou néo mondaines). Pour ceux qui veulent se lancer dans la politique évidemment , ou que la question interesse.

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  5. Le « conservatisme », cela ne peut pas être la conservation d’un ordre social favorable au conservateur lui-même, sans quoi il ne pourrait pas être une idéologie politique acceptable par des gens qui ne font pas partie des élites. Aujourd’hui, tout le monde se dit « progressiste », surtout les gens de droite qui sont le plus attachés à leurs privilèges. Cela devrait nous mettre la puce à l’oreille Alors, de même manière qu’on peut dénoncer un faux libéralisme, on devrait retrouver le sens du vrai conservatisme. Il faut se tourner vers l’Amérique. Mc Cain incarne cette méfiance vis-à-vis du progrès obligé des gens qui ont passé quelques années au goulag. La clé du conservatisme, c’est, depuis Burke et la critique des ideaux révolutionnaires qui ont amené la Terreur, une sorte de pessimisme devant les innovations politiques de l’humanité qui conduisent généralement à la catastrophe. Arendt y oppose « la gratitude pour ce qui est »: une sorte de sentiment conservateur métaphysique.
    Symètriquement, il faut sortir de la méfiance irraisonnée à l’égard du libéralisme, y compris économique, et commencer à s’interesser aux gens qui en sont les penseurs, comme Hayek et Friedmann. Si nous les laissons aux idéologues du sarkozysme, c’est là qu’on perdra sur tous les tableaux: nous resterons les ennemis d’un simulacre du liberalisme et d’un bon conservatisme. Double erreur tactique. On ne gagne rien, ni à attaquer des fantômes dans le brouillard, ni à se tromper d’ennemis.

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  6. Oui, le conservatisme a bien sur ses lettres de noblesse, je visais en fait l’esprit reactionnaire. Y a-t-il des lettres de noblesse a al reaction, qui ne soit pas posture litteraire d’anar de droite ?
    Finalement, c’est de la philosophie qu’il faut faire, et qu’il faut faire faire, pour que nos concitoyens ne perdent pas completement le sens des mots, ou qu’ils continuent a s’en mefier (des mots), a les aimer et a reflechir a leur sens.
    Maintenant, dire que « le liberalisme c’est l’inverse de l’intervention de l’etat », cela doit se discuter, justement, et parmi les gens de gauche, car c’est caricatural. On devrait en effet dire « non intervention de l’etat » lorsque c’est ce que l’on veut, mais continuer a accueillir la pensee liberale dans la gauche pour sortir de cette aporie petrifiante solidarite et etatisme contre injustice et croissance economique.

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  7. Caricature ou non, je crois quand même qu’on peut schématiser les choses ainsi :
    1) Quand l’Etat intervient pour assurer la solidarité, il prend de l’argent aux riches pour le donner aux pauvres.
    2) Les gens de gauche sont ceux qui veulent que cet effort soit plus important, ceux de droite qu’il soit moins important
    3) le transfert de richesse riches/pauvres diminue la richesse des riches, et donc leur capacité d’investissement, et donc la création de richesse globale
    4) un raisonnement libéral met l’accent sur le fait que plus on ponctionne les riches, et moins il y a de richesses à distribuer pour les pauvres.
    5) un raisonnement anti-libéral met l’accent sur les limites X et Y du raisonnement 4)

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  8. On peut schématiser les choses comme on veut , on peut faire appel à la notion de néo conservatisme de droite ou de gauche, se prendre pour un anar de droite (ou de gauche aussi, jamais vu mais pourquoi pas) , faire appel à tous les idéologues possibles et imaginables du libéralisme pour mieux le comprendre et par la suite mieux le détourner ou le controler ou le transformer , il n’en reste pas moins que c’est une réalité et un impératif que de dire que oui « c’est de la philosophie qu’il faut faire, et qu’il faut faire faire ».Archi d’accord mais facile à dire me direz vous , surtout que c’est pas vraiment l’un des objectifs de notre cher président que de dévelloper l’enseignement de cette chére matiére. Je connais des collégues qui l’enseigne avec plaisir mais se plaignent du manque de considérations que le gouvernement a pour cette matiére, qu’il n’y a pas de politique nationale d’envergure a ce sujet. Mais vous revez les gars ou qoui ? .Aprés tout le sarkozisme c’est peut-être ça : un travail de sape et extremement sournois de l’enseignement philosophique tel qu’il a pu se pratiquer dans les classes de lycée, le seul endroit véritablement populaire ou peut éclore la passion pour cette matiére.En témoigne la diminution de poste inquiétante (et révélateur).Si quelqu’un a d’autres idées pour le dévellopement de l’enseignement philospohique ailleurs que dans une salle de classe , qu’il le dise. Et que l’on ne me parle surtout pas des cafés philosophiques, cette ineptie, ce mirage débile qui est bien plus un appel à l’alcoolisme pour sage précaire en herbe qu’autre chose.On y apprend a bien parler, bien discuter, faire brillant et intelligent tout en picolant, une nouvelle idée qui n’arrange pas nos affaires. Une sorte d’assomoir des temps modernes : le peuple picole tout en se croyant intelligent, les sarkozistes se frottent les mains en pensant que ces braves gens qui discutent en citant Derrida, Platon et Hume tout en se torchant la gueule au moins ils ne viendront pas penser à nous emmerder sur ce qu’est vraiment le sarkozisme : l’une des plus grosses imposture politique française, une boursouflure abjecte, une sorte de comédie politique grotesque et hélas permanente qui n’est pas vraiment un appel à la réflexion et au vrai sens des mots.

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  9. En France, il n’y a pas que l’enseignement de la philosophie qui soit « sinistré », comme disent ces profs qui, de toute façon, ne sont jamais contents: il y a aussi les sciences économiques. Comment qualifier le fait qu’une discipline aussi importante ne soit pas obligatoire? Tout le monde fait un an de philo; Un an d’éco, en plus, en terminale, avec 2 ou 3 heures prises sur les maths, c’est ça qui serait jouissif.
    Pour ce qui est du libéralisme, je pense qu’il y a, fondamentalement, autre chose qu’un refus plus ou moins rationnel, plus ou moins interessé, de l’intervention redistributive de l’Etat. Il y a une opposition moins évidente, mais peut-être plus importante, entre keynésiens et monétaristes; entre partisans de l’augmentation des bas revenus pour relancer la demande, du maintien de taux d’interet faibles pour favoriser l’investissement, etc…le gauchisme économique; et les « néo-libéraux », pour qui c’est l’offre qui crèe la demande ( la « loi des débouchés » de Jean Baptiste Say, le célèbre Lyonnais.)
    Cette loi implique qu’une politique qui vise à augmenter la demande au détriment de l’offre conduit à la récession. Seule en effet l’épargne active des riches peut mener à un investissement bénéfique à la production et donc, à l’offre; redistribuer, c’est au contraire favoriser la consommation, c’est à dire la demande ( les pauvres n’investissent pas en actifs, ces cons ) sans que l’offre suive; d’où rarefaction des produits et/ou spéculation, hausse des prix, inflation. Pour éviter l’inflation, il est nécessaire de maintenir des taux d’intérets relativement élevés.
    Deux remarques: 1- c’est donc bien la théorie de l’offre et de la demande qui commande au moins en partie la politique économique de redistribution. 2- on retombe toujours sur le rôle des banques centrales.
    Moi, je ne crois pas vraiment au rôle positif de l’investissement financier moderne pour l’économie « réelle »: c’est devenu un lieu commun de souligner ses dérives. Par contre, il y a dans cette idée selon laquelle l’offre détermine la demande quelque chose qui me plaît bien, quelque chose de dangereux. C’est en effet enfoncer une porte ouverte que de montrer la légitimité du systeme capitaliste par l’utilité qu’y ont le travail et la technique pour la satisfaction des besoins de l’homme, comme si le capitalisme était le seul à même de rationaliser complètement l’existence humaine. Or, la loi de Say a aussi une acception nihiliste et réactionnaire au sens que j’aime: en vérité, sous-entend-elle, le système de production capitaliste ne satisfait que les besoins qu’il crèe, des besoins qui sont donc parfaitement artificiels et éminemment dispensables.
    On pourrait dire que le néo-libéral a une conscience claire de l’artificialité complète de l’économie, de sa contingence. Par opposittion, le keynesianisme mou dont on nous abreuve, à gauche comme à droite, paraît naïf et nuisible,, il contient encore une demi-croyance en la bienfaisance du système; quant à ses doutes, il préfére se les cacher à lui-même. Il y a un fond de cynisme là-dedans: créez le plus possible de besoins chez les peuples, redistribuez, vous en ferez des esclaves repus et heureux, mais au fond, que demandent-ils d’autre ?

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  10. Ben, votre opposition politique de l’offre vs de la demande est un vieux schéma complètement dépassé à cause de la mondialisation. Ca n’a plus de sens de relancer la demande en France par exemple, car ça fait travailler les usines chinoises.

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  11. Pour comprendre le pourquoi du comment de l’idéologie libérale, il faut en revenir à Adam Smith et à sa théorie de la « main invisible » : en bref, l’interaction libre et spontanée des actions individuelles conduit au meilleur des mondes possibles.
    C’est ce « libre »-là qui est à l’origine du concept de libéralisme.

    Ce qui a fait du libéralisme une véritable pensée politique, c’est l’émergence de la pensée politique inverse, à savoir le marxisme.
    Techniquement, le marxisme, c’est la planification étatique : si l’état donne a chacun selon son besoin et son mérite, on arrive au meilleur des mondes possibles.

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’opposition actuelle libéraux/anti-libéraux demeure pour une très large part une résurgence de ce vieux débat. Les uns se méfient de l’intervention de l’Etat comme de la peste, les autres se méfient du libre marché comme de la peste. C’est une question d’antipathie plus que de conviction rationnelle.

    Il y a en effet un élément presque religieux derrière l’attitude de chacun face aux théories respectives de Smith et de Marx. C’est inconscient, et c’est pourquoi c’est si difficile à combattre. Dans un monde rationnel, où cet élément inconscient et quasi religieux n’existait pas, il n’y aurait plus de libéraux et d’anti-libéraux. Il n’y aurait plus que des disputes de techniciens qui s’opposeraient sur le degré le plus pertinent d’interventionisme étatique.

    Ce n’est pas le cas. Regardez les hommes politiques parler d’économie, et vous verrez immédiatement affleurer cet élément irrationnel dont je parle. Que ce soit Lamy, Guaino, le facteur ou Fabius, ils sont tous adossé à un fond d’idéologie inconsciente et religieuse.

    Après, il y a des variations nationales. Aux EU, l’Etat n’a pas tenu le même rôle qu’en France. Aux EU, la grandeur est individuelles – c’est le cow boy, le self made man, etc. En france, elle est surtout collective – c’est Napoléon, Louis XIV, la Révolution, etc.
    Les rapports symboliques à l’Etat et au libre marché ne sont donc pas les mêmes aux EU et en France. On peut même dire qu’ils sont largement opposés. Cela se retrouve dans le contenu de ce substrat inconscient et religieux dont je parlais. C’est pourquoi le concept de libéralisme n’est pas le même des deux côtés de l’Atlantique.

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  12. D’abord moi je trouve normal que des profs (de philo et de sciences eco puisqu’on en parle) dans le secondaire ne soient jamais contents : il n’y a qu’à voir les conditions de travail et la façon dont ils sont relégués dans les médias comme d’odieux privilégiés et d’infames profiteurs du systéme, oui, qui vivent dans le luxe et l’opulence sur « l’intervention redistributive de l’état ». Bien sur , il y’aura toujours deux trois glandus qui n’en ont rien a foutre et qui profitent du systéme, mais, dans l’ensemble , oui, c’est normal que les profs gueulent et manifestent et disent ce qu’ils pensent. Qui le faira aprés ? Alors on n’est pas content parce qu »ils » sont pas contents mais on est quand meme bien contents de savoir qu’ils sont là pour garder les petits toute la journée et garants d’un certain savoir, d’un « capital culturel » plutôt. Cette image du prof jamais content que véhicule avec brio les tenants du sarkozisme est tellement ancré dans les esprits que c’est à coup de buldozzer conceptuel qu’il faudra décrasser les cerveaux, c’est desesperant ce discours, surtout venant de gens apparemment intelligents et ayant deux trois bonnes idées comme la revalorisation des sciences éco en classe de terminale ou des maths. Evidemment ce serait le paradis ce genre de truc, mais ce n’est pas vraiment le chemin suivi par la politique gouvernemental, je parle comme un syndicaliste oui ok mais quand même et alors ? Pourquoi ne pas songer alors à une ecole qui saurait en Terminale par exemple , comme pour mieux récapituler le tout et bien préparer le bac apprendre à jongler avec les différents savoirs sans tenir compte des vieilles étanchéitées (lettres, sciences, sciences éco, philo etc…), oui , voila un vrai programme pour l’avenir, une sorte d’abbaye de théléme post-post-moderne généralisé et obligatoire dans tous les lycées de France, un « fais ce que vouldras » jouissif et unique adapté à l’ére moderne avec toute la panoplie numérique qui va avec pour rendre jalouses toutes les écoles du monde entier, voila ce que ce serait que de revenir aux « fondamentaux » de l’école française monsieur Darcos. Tout ça pour dire qu’il faut crée des ponts , des relations entre philo et science éco par exemple, oui, c’est une bonne idée. Surtout, briser l’étanchéité des savoirs, redonner du flux a la pensée, du plaisir de penser, de vivre, de sentir les choses.  » Il y a un fond de cynisme là-dedans: créez le plus possible de besoins chez les peuples, redistribuez, vous en ferez des esclaves repus et heureux, mais au fond, que demandent-ils d’autre ? » oui, Que demandent-ils d’autres hein ce peuple d’esclaves repus et fiers de l’être, vautrés dans sa betise crasse hein hein ? La question est de savoir comment sortir de ce cynisme amabiant en effet (on en revient aux chiens dis donc !) ?

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  13. « Dans un monde rationnel, … il n’y aurait plus de libéraux et d’anti-libéraux. Il n’y aurait plus que des disputes de techniciens qui s’opposeraient sur le degré le plus pertinent d’interventionisme étatique. »
    C’est le probleme et cela rejoint ce que je disais a propos de la caricature. Reduire le debat economique a de la technique, ce n’est pas tout a fait serieux. J. Genereux le disait, les economistes devraient nous faire part de la vision de l’homme qu’ils se font et qu’ils promeuvent. Les hommes sont-ils des individus separes en competition les uns contre les autres ? Sont-ils uniquement des membres d’une communaute qui les depasse ? Leur but final doit-il etre le bonheur materiel, et si oui quelle image en a-t-on ? Recherchent-ils necessairement, naturellement, la croissance de leur biens materiels et de leur fortune ?
    Dans un monde rationnel, les economistes subordonneraient le discours technique aux pensees sur les fins de l’homme. Les philosophes de ce qu’on a appele plus tard le liberalisme le faisaient et on a tort de ne plus le faire.

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  14. 1- La « main invisible » de Smith ( 1723-1790 ), ça aussi c’est une vieille lune, encore plus vieille que la loi des débouchés de Say ( 1767-1832 ). Smith définit le « premier libéralisme », celui des « classiques » ( Ricardo, Mill, Malthus…). La théorie de Say a l’avantage d’introduire le « néo-libéralisme » ( Hayek, Friedmann, Lucas…) qui est bien celui auquel nous avons affaire.
    2- Relancer la demande, ce serait une idée keynesienne, « anti-néo-libérale »; celle que propose la gauche française, ainsi que Sarkozy lorsqu’il parle de « pouvoir d’achat » comme « moteur de la croissance ». Si l’augmentation du pouvoir d’achat a une incidence sur la croissance, c’est bien que le consommateur français achète des trucs qui font marcher l’économie française: des services, du fromage qui pue, que sais-je. Mais, justement, et en cela je me dirais « néo-libéral »: pour moi, relancer la demande est un programme idiot.
    3- Le marxisme ne propose pas un interventionnisme étatique: il veut au contraire la fin de l’Etat. Le levier du marxisme,c’est la collectivisation de l’outil de travail. De même que l’on se gourre lorsqu’on ne voit dans le libéralisme qu’une maniere de « liberaliser » le systeme économique, de même on se gourre lorsqu’on ne voit dans le marxisme qu’un programme égalitariste flou.

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  15. C’est exactement ça, Guillaume. Le problème, c’est que les économistes sont des gens qui croient vivre dans un monde de science et de noble objectivité. Non seulement ils ont une formation purement technique, mais ils n’ont généralement aucune affinité pour la pensée de type humaniste. Pire, ils la méprisent, au nom de leur appartenance à la science. Ecouter Trichet est édifiant, par exemple. Ce type parle comme un prof à des petits enfants. Il détient un savoir objectif qui ne peut contenir aucun jugements de valeur.
    Débusquer les jugements de valeur cachés dans les discours des économistes est à mon avis l’une des tâches les plus urgentes, les plus importantes et les plus chargées de sens politique qu’il soit possible de faire aujourd’hui.

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  16. 1) Le marxisme n’est pas un interventionnisme étatique ??? J’ai le goût des paradoxes, mais jusqu’à un certain point seulement.
    Qui dit gestion collective des outils de production dit Etat. Après on peut chipoter et dire que c’est pas l’Etat, mais la région, le kolkhoze etc. : peu importe, le principe est le même.
    2) la main invisible une vieille lune ???? Vous croyez vraiment queHayek et consort s’appuient sur autre chose ??? Non, ça s’appuie sur la même chose, si ce n’est qu’on l’appelle « optimum de Pareto ». Toute l’économie moderne s’appuie sur cette idée de l’optimalité au sens de Pareto.

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  17. « Le problème, c’est que les économistes sont des gens qui croient vivre dans un monde de science et de noble objectivité. Non seulement ils ont une formation purement technique, mais ils n’ont généralement aucune affinité pour la pensée de type humaniste. Pire, ils la méprisent, au nom de leur appartenance à la science. » C’est vrai pour Trichet et Gaillard, mais lisez les livres de Bernard Maris, ou des économistes de la collection « liber raison d’agir » vous verrez que cette affirmation est fausse et qu’il existe des économistes…à visage humain.Evidemment ils ne passent tous les soirs sur LCI ou Tf1 mais ils existent, c’est déjà çà.

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  18. C’est vrai, ils existent, notamment en France. Mais 2) ils ne sont pas très nombreux (dans le monde anglo-saxon ils sont même franchement rares) et 2) leur voix ne porte pas bien fort…

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  19. C’est bon c’est bon, ça sent le pont. Au fait si j’avais lu le commentaire précédent j’aurais pas envoyé mon commentaire.Vous expliquez d’ailleurs mille fois mieux que moi, j’ai pas finis la mienne pour répondre à Ben sur le problème du développement de l’économie en Chine, je me demande si ça ne vaut la peine, vue que vous avez tous bien compris ce système, apparamment..

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  20. Sans compter les profs de sciences éco jamais contents qui travaillent dans l’ombre pour expliquer d’une autre maniére à nos cheres petites tetes blondes que l’on peut tendre vers une mondialisation différente de celle d’aujourd’hui, que ce n’est pas une fatalité, que cette histoire de « main invisible » c’est un peu infantile finalement et dépassée,que c’est plus complexe que çà…

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  21. Mais mon bon Mart vous croyez qu’il y’en a beaucoup des Trichets et des Gaillards ?Si l’on doit juger aux nombres et à qui est le plus fort (comprende : le plus connu, qui passe le plus a la télé…) c’est décevant comme argument. « Franchement rares ». Heureusement quelque part, ça les rend encore plus interessant (il n’y a qu’un Kant, qu’un John Smith, qu’un Marx, qu’un Keynes, est -ce qu’on dit qu’ils sont rares pour autant ?) et puis détrompez vous c’est surtout dans les pays anglo-saxons qu’ils se dévellopent le plus ce qui n’est pas anormal en soi puisque le libéralimse est surtout une invention typiquement anglo-saxonne.Je vous renvoie a l’ouvrage de Keith Dixon : « lesévangélistes de marché »

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  22. Si on en reste à la croyance en une « main invisible » pour définir le libéralisme, on continue à considérer que les libéraux sont des méchants qui se cachent derriere une idéologie puérile pour assurer la protection des interêts de leur classe; ce qui n’est d’ailleurs pas forcément faux, mais qui ne permet pas de tenir compte de ce que l’idéologie néo-libérale a de rationnel. On continue donc à attaquer des fantômes dans le brouillard, tandisque les vrais libéraux nous gaussent en sourdine. Moi, j’aimerais bien entendre quelqu’un d’extreme gauche parler du néo-libéralisme en me donnant des moyens de comprendre et de m’en protéger, eventuellement. Sinon, on finit toujours comme ces gens de gauche qui finissent ministres de Sarkozy parce qu’ils se rendent tout à coup compte de la faiblesse des idées qui les menaient à s’y opposer.
    Par exemple, il est tout à fait faux de croire que les libéraux sont des techniciens de l’économie qui refusent toute discussion ouverte sur leur programme. on peut rappeler que le cercle du Mont Pelerin rassemblait Hayek , friedmann, mais aussi Karl Popper, qui n’est pas soupçonnable d’être un affreux sectaire arrogant. De plus, pendant 30 ans, de 46 à 74, les libéraux étaient considérés comme des clowns par la communauté des techniciens officiels de l’économie, pour qui le keynesianisme était la Bible.
    D’autre part, je ne crois pas que la finalité du néo-libéralisme soit l’appauvrissement de l’humanité au profit des minorités de financiers. la finalité du néo-libéralisme, comme celle du keynésianisme, c’est l’augmentation de la prospérité générale, mais les moyens diffèrent. Keynes voit dans la redistribution une maniere de relancer la production en créant de la demande. Les libéraux insistent au contraire sur sur le fait que c’est la production industrielle qui doit être favorisée par la facilitation de l’investissement productif qui permet la modernisation de l’industrie: donc, facilitation de l’épargne chez ceux qui en sont le plus capables: les riches,et nécessité de lutter contre l’inflation qui menace l’épargne.
    Est-ce le diable?

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  23. La main invisible n’est pas une formule magique irrationnelle, c’est un fait objectif simple. Si tu possèdes un bien que je désire et qui ne te sert à rien, et que je possède un bien que tu désires et qui ne me sert à rien, alors le libre marché va nous permettre de vendre notre bien pour acheter celui de l’autre. Notre bien-être respectif aura augmenté et tout le monde sera content. multiplie ça à l’échelle de tous les agents et de tous les biens, et tu arrives à la conclusion qu’on marché libre qui fonctionne bien permet d’optimaliser le bien être de chacun et d’atteindre ainsi l’optimum de Pareto.
    Ce n’est pas de la magie et ce n’est pas la croyance dans les vertus objectives et réelles du marché libre qui est critiquable.
    Ce qui est critiquable, c’est quand on se base sur l’efficacité du marché libre pour disloquer la chose publique. Car il y a une chose que le marché, si libre soit-il, ne parviendra jamais à gérer de manière efficace, c’est le bien collectif.
    Par exemple, l’environnement. Par exemple, la culture commune. Par exemple, la sécurité alimentaire nationale. Par exemple, le système de santé solidaire.
    Pour gérer des biens collectifs par le marché, il faut diviser ce bien collectif en petits morceaux et vendre ou donner ces petits morceaux à des individus. Le privatiser en somme. Et alors le bien collectif cesse d’être un bien collectif.
    C’est ainsi, par exemple, que Thatcher a privatisé le parc de HLM anglais, le système de transport collectif, etc.
    Le libéralisme, en tant qu’idéologie, c’est essentiellement me semble-t-il cette conviction qu’il faut transformer les biens collectifs par des biens individuels pour que le marché les gère efficacement.
    Or non seulement la théorie, mais également l’expérience fournissent mille arguments rationnels qui permettent de dire que certains bien collectifs doivent être gérés collectivement (par l’Etat donc).

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  24. Oui, est-ce le diable ? Je ne sais pas, vous avez sans doute raison Ben, j’ignorai cette histoire de Mont Pélerin et j’aime bien Karl Popper donc c’est assez convaincant ce que vous dites là…Je ne sais pas quelle est la finalité du systéme néo-libéral aprés tout et je n’aime pas dans le discours d’extréme gauche le fait qu’il est toujours dans « l’anti » et jamais vraiment dans la force de proposition alternative (c’est surtout valable pour Besancenot çà…) mais des associations comme Attac avaient -ont toujours, ils ne sont pas morts je crois – récupéré l’idée de JamesTobin, Nobel d’économie plutôt centriste et modéré comme quoi , pour une redistribution des richesses plus justes -mais surtout nécessaire pour la bonne marche de la croissance mondiale- on pouvait imposer une taxe sur les flux des marchés financiers, une simple taxe de rien du tout qui permettrait de récuperer simplement quelques milliards a redistribuer aux plus pauvres pour qu’ils se modernisent et se lancent ainsi à leur tour dans l’investissement productif participant ainsi au bon fonctionnement de la machine néo-libérale. Quand à cette histoire de « main invisible » elle est utilisée aussi bien par des Trichets que par des Besancenots , ce qui n’arrangent pas nos affaires finalement. Je ne peux m’empêcher de penser qu’il faut faire des ponts entre économie et philosophie, ça peut devenir passionnant. En attendant, bonnes vacances !

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  25. ‘Le libéralisme, en tant qu’idéologie, c’est essentiellement me semble-t-il cette conviction qu’il faut transformer les biens collectifs par des biens individuels pour que le marché les gère efficacement. »
    Merci Mart de revenir sur ce que je voulais dire dans mon billet : cette vision-la, thatcherienne, du liberalisme, ne doit pas cacher le reste de la foret liberale, qui en tant que philosophie, peut tout a fait s’accommoder de la notion de bien public, si tant est que les penseurs de gauche ne pretendent pas que le liberalisme est une bete noire.

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  26. La main invisible n’est pas un fait. Ce qui est un fait, c’est l’existence de « marchés », pas celle d’une « allocation optimale des ressources » qui, elle, est une croyance en une augmentation des bien-êtres respectifs des libre-échangistes. Si, en effet, je suis un petit producteur et que je cherche à vendre mes fromages à une centrale d’achat de la grande distribution, ou si je cherche à acheter une maison en pleine bulle immobilière, il y a peu de chances pour que l’échange se fasse vraiment dans le sens d’une augmentation de mon bien-être; il y a d’ailleurs un théorème qui montre ça, le théorème de Sonnenschein, dans « do Walras identity and continuity characterize the class of excess demand functions ? » ( Journal of Economic Theory, 1973): l’augmentation des soldes demande/offre reste plus que vraisemblable dans le cas d’un marché de concurrence parfaite. L’équilibre du marché, la « main invisible », ça n’existe pas, et cette preuve de son inexistence est un « acquis » de la « science » économique la plus purement néo-classique. Un peu de lyrisme: Sonnenschein est au libéralisme classique ce que Löwenheim-Skolem est à la théorie des modèles ou ce que Gödel est au programme de Hilbert: une démonstration des limitations internes des fondements du formalisme néo-classique. Après Sonnenschein, le libéralisme ne sera plus jamais ce qu’il était.
    Bien sûr, ce que j’en dis, moi, hein.

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  27. Je ne suis pas d’accord avec votre analyse, Ben, mais il me semble qu’on entre là dans une discussion très technique qui n’intéressera que les férus de théorie micro-économique. Je m’abstiens donc d’argumenter.

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  28. Quelle analyse? je me contente de faire état d’un résultat « grand public » que tout le monde devrait connaître. Voir les développements de wikipédia sur ces notions et un article de Guerrien, « théories économiques et idées reçues », tres accessible, dans le « petit bréviaire des idées reçues » des Econoclastes.
    Cette réaction : c’est trop compliqué, vous pouvez pas comprendre, est le fondement de démarche mystificatrice des économistes libéraux et néoclassiques en particulier. Agiter des maths sous le nez des littéraires pour les faire reculer, ça, c’est pas beau. I
    Il y a un bouquin de Foucault sur l’école néolibérale de Chicago, « naissance de la biopolitique », je crois, le cours du Collège de France 1978-79. c’est là qu’il faudrait chercher

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  29. Je ne veux pas dire « c’est trop compliqué, vous pouvez pas comprendre », juste que c’est affreusement technique et incompréhensible pour l’immense majorité des gens. Moi, par exemple, j’ai beau avoir de longues études scientifiques, je suis incapable de suivre les raisonnements de Sonnenschein.

    Quoi qu’il en soit, le théorème de Sonnenschein parle de l’équilibre général d’Arrow Debreu. Il ne concerne pas les équilibres partiels et les analyses micro-économiques, qui forment le fond de 90% des études économiques actuelles.
    Votre histoire de vente de fromage, c’est de la micro, pas de l’équilibre général. Et l’on peut absolument parler d’équilibre de Pareto à son égard (ce qui ne veut pas dire d’ailleurs que ce soit intéressant de le faire…).

    Quoi qu’il en soit encore, je glosait simplement pour ma part sur l’incapacité du marché à gérer les biens collectifs, Sonnenschein ou pas Sonnenschein…

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  30. Je ne voudrais pas embêter le monde, mais la théorie de l’équilibre général, construite par Arrow et Debreu dans les années 50 ( il s’agit de la premiere formalisation axiomatique d’une économie définie par des listes de consommateurs ayant des preferences, de biens, et de producteurs ayant des technologies, dans lequel on peut démontrer qu’il existe un équilibre général de l’offre et de la demande qui est constitué par un systeme de valeurs de prix pour chacun des biens produits et convoités ), cette théorie est une branche de la micro-économie. La micro n’est-elle pas une généralisation à partir de modèles théoriques sophistiqués de transactions simples ( microscopiques, en somme) ? Evidemment, il manque des tas de paramètres aux exemples que j’ai pris. Mais, quoi qu’il en soit, le but de la microéconomie est de trouver l’équilibre de marché, et l’optimum de Pareto est un équilibre général où tout le monde est le plus content possible. Je crois qu’on peut comparer ce truc de Pareto avec le « meilleur des mondes possibles » de Leibniz, étant entendu qu’il y a des differences.
    Sonnenschein démontre précisément que les fonctions d’offre et de demande issues du modèle d’équilibre général d’Arrow et Debreu peuvent avoir une forme quelconque, c’est à dire qu’il y aura peut-être un reste, soit de producteurs n’ayant pas réussi à fourguer leur came, soit d’acheteurs frustrés n’ayant rien trouvé à acheter. Ce qui réfute le résultat de l’unicité et de la stabilité de l’équilibre général. Il existe bien un équilibre général, mais on peut tout aussi bien tomber sur le plus noir des déséquilibres dans un marché parfaitement libre.

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  31. Dites-moi où je me trompe, mais je vois dans ce théorème de Sonnenschein l’équilivalent d’un coup de marteau théorique sur les doigts conventionnels de la main invisible de Smith ( et des libéraux standard par la même occasion. On a beau faire la fine bouche, ça reste un spectacle virtuel mais enthousiasmant )

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  32. Ben, je ne veux pas être désagréable, mais je pense que ce théorème de Sonnenschein, tout le monde s’en fout aujourd’hui. Tout comme la théorie de l’équilibre général d’ailleurs (à cause de Sonnenschein peut-être…). Ils appartiennent l’un et l’autre à l’histoire de la pensée.

    Le libéralisme n’a pas besoin de la théorie de l’équilibre général pour se justifier sur le plan théorique.

    Et soit dit en passant, le concept d’optimalité au sens de Pareto est tout à fait indépendant des théories d’Arrow Debreu. C’est en réalité un concept assez simple et modeste qui dit simplement qu’un optimum est atteint quand le bien-être d’aucun agent économique ne peut être augmenté sans diminuer celui de quelqu’un d’autre. C’est une sorte de principe d »unanimité à la forme un peu sophistiquée.

    Vous faites fausse route : ce n’est pas par là qu’il faut aller pour trouver les failles du libéralisme.

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