Mon colocataire pakistanais n’a pas de bonnes nouvelles à m’annoncer. Sa famille reste bloquée dans la vallée Swat, et les Talibans menacent toujours.
Je note chez mon colocataire un changement de vocabulaire. Avant les événements, il était relativement favorable aux talibans. Il disait que les Américains faisaient d’eux des terroristes, mais que lorsqu’ils combattaient les Soviétiques, ils les appelaient les moudjahidines (combattants). Il rappelait avec fierté que ces gens n’avaient jamais été vaincus, de toute leur histoire.
A présent, il dit d’eux qu’ils sont des terroristes, ou à tout le moins que la loi islamique qu’ils veulent imposer dans le pays n’est pas le vrai Islam. Il dit qu’ils veulent obliger les gens à porter la barbe mais que nulle part dans le coran cette obligation n’est écrite. Mon colocataire s’énerve un peu mais il ne veut pas parler longtemps de cela. Il disparaît dans sa chambre où il écoute de longues chansons pakistanaises.
Quoi! C’est juste pour des questions de look que les Talibans posent problèmes!!!!!
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Et vous, Guillaume, est-ce qu’il vous arrive de chanter ? Bel canto ? Chanson française ? Rap ? Slam ? Mélodies ?
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WD : il faut comprendre mon colocataire, il ne peut ou ne veut parler davantage, il sort ce qui lui passe par la tête sans prendre conscience que ce n’est qu’un détail.
Nénette, oui, je chante, bien sûr. Et parfois, comme Confucius, je suis tellement touché par une musique que je ne mange plus de viande pendant une semaine.
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Tu te rend compte Guillaume! A plus de 10 000km de là et pourtant terrorisé! Je le comprend très bien ton coloc, je connais ces réflexes par cœurs!!!
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Je ne sais pa s’il est terrorisé, en fait. Quand je le croise, j’évite de lui parler automatiquement des événements dans son pays, car j’ai perçu chez lui une gêne à ce propos. J’ai l’impression qu’il attend et prend des nouvelles des siens, en essayant de réussir ses examens.
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