J’ai des amis très diplomates qui, dans les conversations, savent ne jamais offenser. Mathieu est ainsi : cela fait vingt ans qu’il supporte mes saillies sarcastiques et mes critiques acérées, alors que lui commence toujours une réponse par un accord de principe avec eux. C’est très impressionnant à observer, sur la longue durée.
J’en discutais avec Pierre, l’autre jour. Lui-même, dans les pubs ou ailleurs, a toujours le réflexe de dire : « oui c’est ça » avant de continuer son argument, même s’il finira par contredire son interlocuteur. Moi, je fais le contraire : instinctivement, je dis non aux gens avant de me lancer dans une idée qui, finalement, sera peut-être en accord avec celle de mon interlocuteur.
Or, il ne faut pas imaginer qu’entre les deux attitudes, il y ait une trop profonde opposition. En effet, la ligne de partage ne se fait pas entre ceux qui disent « oui » et ceux qui disent « non », mais entre ceux qui veulent faire continuer la conversation et ceux qui veulent la clôre. Celui qui dit « non » ne dit pas : « tu as tort », mais plutôt quelque chose comme : « nous ne sommes pas complètement d’accord, il y a encore des choses à éclairer, continuons de discuter. » Mes amis diplomates, quand il disent « oui », ne veulent pas dire : « nous sommes d’accord », mais vraisemblablement ceci : « ne te braque pas, je te concède ce que tu veux, mais écoute-moi, tu vas voir, ce que j’ai à dire est intéressant. » Dans les deux cas, la réaction a pour but de faire persévérer la conversation.
Cela n’enlève rien au fait, connu et reconnu, que des gens comme Mathieu ou Pierre sont plus agréables à fréquenter que moi. Là n’est pas la question, si je puis me permettre de faire encore montre de l’esprit de contradiction décrit plus haut. En revanche, ce qui est fascinant à relever, ce sont ces gens qui ont pour objectif de casser l’échange. Certains « non » sont définitifs et sans réplique. Et certains « oui » claquent comme des coup de fouet et expriment une réponse en forme de porte qui se ferme : « C’est bon, j’ai dit que j’étais d’accord, il n’y a plus lieu de parler de cela. »
Tout le monde n’aime pas les échanges d’idées. Beaucoup trouvent que c’est une perte de temps, une prise de tête. Et surtout, beaucoup les considèrent comme des conflits, des discordes ou des affrontements.
Oui bien vu, mais je ne suis pas complétement d’accord avec ce billet.
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Une goutte d’huile dans les rouages, ou un grain de sable..
c’est selon, et les deux ont leur valeur, à mes yeux..Je crois que c’est lié à la confiance en soi de chaque individu, s’il ne se sent pas en danger confronté à des opinions différentes des siennes.
– la goutte d’huile : des points de vue qui s’additionnent, s’ajoutent, côte à côte, se complètent, s’enrichissent, parfois ronronnent en meublant le temps
– le grain de sable, voire la pelletée , qui peut faire accepter des points vue totalement différents , fait remettre à plat ou alors qui tout à coup grince, ,voire bloque, fâche , casse .. et finit, au mieux, par des noms d’oiseaux.. ou pire…
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Jeanne, vous prenez l’exact contrepied de ce billet. Vous n’avez pas tort, remarquez, mais moi, je préfère défendre la conversation. Je trouve que c’est trop facile de lui porter le chapeau soit du bavardage inutile, soit de la polémique stérile.
Et donc, dans les bonnes discussions, il peut y avoir deux façons de ne jamais en arriver aux noms d’oiseaux (ce qui, dans votre modèle, est le meilleur des cas) : l’attitude de mes amis diplomate, et la mienne, qui demande plus de grandeur d’âme de la part des interlocuteurs.
Car avec moi, sur le long terme, il n’y a pas de noms d’oiseaux. Quand ça en prend le chemin, je ne continue pas la conversation.
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Pourquoi l’art de la conversation? Je ne crois pas que tu voulais parler de la rhétorique. Si quelqu’un est vraiment sincère, spontané, volontaire de continuer la conversation, le non ou le oui importe peu.
Il y a des gens qui aiment les échanges d’idées, mais préfèrent surtout la forme du débat, de la réfutation mutuelle. Je me demande souvent ce que les invités retiennent, dans les émissions de débat, des propos de leurs adversaires? Certains ont de l’art, beaucoup d’art.
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Guillaume, je crois que je me suis mal exprimée, trop schématiquement je pense…
J’emprunte à Yuxia : « des gens qui aiment les échanges.. préfèrent .. la forme du débat… réfutation mutuelle »
c’est ce que je voulais dire : cela existe dans les deux « modèles » , avec des aspects positifs, leurs valeurs respectives, et aussi quelques risques, relatifs, pour la qualité des échanges.
Je n’ai jamais pensé qu’avec vous il y aurait le moindre risque de noms d’oiseaux..Sincèrement , j’estime beaucoup ce que vous écrivez, et j’apprends beaucoup à vous lire.
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et la drague, la séduction dans tout ça ? n’est ce pas le réel sujet de ce superbe billet comme le souligne cette charmante photo avec une délicieuse créature -irlandaise ?- (non pas la créature avec une casquette, celle avec un tee shirt rayé of course…)
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Oui elle est trés attirante cette petite;;;msn ? hotmail; témléphone ? adresse ?
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je veux dire, hum, je voudrais en fait les coordonnées privées du mec a la casquette bien sur…il est trop chou mhmm il ressemble à John Wayne dans « Les Naufrageurs des mers du sud » (Reap the Wild Wind) de Cecil B. DeMille …ouh la la
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La creature au t-shirt raye est irlandaise ? Elles ne sont pas toutes rousses les creatures irlandaises ? Par contre, la creature en casquette croise les bras, position favorite de ceux qui critiquent, desapprouvent et contredisent. Serait-ce le sage precaire ?
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La preuve en image : regardez bien a gauche, la ressemblance est plus que troublante , fascinante !

Le sage précaire dessere les bras et entoure un petite mignonne à rayure aussi pendant qu’un modeste troufion souriant l’écoute jacter à n’en plus finir en se demandant quand c’est qu’il va s’arreter c’est un vrai bavard ce mec…
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La preuve en image : regardez bien a gauche, la ressemblance est plus que troublante , fascinante !

Le sage précaire dessere les bras et entoure un petite meuf mignonne à rayure aussi pendant qu’un modeste troufion souriant l’écoute jacter à n’en plus finir en se demandant quand c’est qu’il va s’arreter c’est un vrai bavard ce mec…
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