Fin décembre, j’ai assisté à ce service de la tradition anglicane. Les neufs leçons, c’est un pot-pourri de lectures de la bible et de chansons composées pour l’occasion, chansons que les Britanniques appellent des « Carrols ». On dit aussi les « Christmas Carrols » car c’est une façon de fêter la naissance du Christ.
C’est Jonny qui m’a parlé de cela, quelques jours auparavant. Jonny est un jeune thésard en linguistique, beau gosse et joueur de rugby. Il demande parfois, quand la semaine tire à sa fin, si les gens ont « any plans for the week-end ». C’est une façon de faire la conversation. Quand je lui ai demandé s’il avait, lui, « any plan for the week end », il m’a répondu qu’il irait à son église pour les neufs leçons. Qu’il appréciait ce rite car il y avait des cierges allumés et de la belle musique.
Le dimanche suivant, je suis donc allé dans la cathédrale anglicane de Belfast, Sainte Anne. J’avais espéré voir une communauté nombreuse et fervente, l’église était loin d’être pleine. Je m’étais attendu à des choeurs qui me ravissent l’âme, j’ai eu droit à des chansons nunuches. Mon voisin connaissait tous les chants par coeur et il chantait trop fort pour que j’entende la chorale.
Déjà que noël me déprime, si en plus on me fait subir ce genre de supplice…
Je n’ai pas osé sortir avant la fin. En revanche, je me suis vengé sur les Irish coffee que j’ai bus après le service, dans un bar à cocktail un peu décadent.
Joyeux Noël quand même !
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La fête de noel est profondément déprimante pour quiconque n’a plus quatre ans et est agnostique; mon dernier vrai noel date de cette vie-là.
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J’ai une belle phrase toute prête de Charles Dickens là-dessus : Noël quand nous prenons de l’âge. « Il fut un temps, pour la plupart d’entre nous, où le jour de Noël, entourant comme d’un cercle magique tout notre univers limité, ne nous laissait rien à regretter ni à rechercher ; où ce jour rassemblait tous nos plaisirs, toutes nos affections, tous nos espoirs familiaux, groupait tout, choses et êtres, autour de la flambée de Noël et rendait complète la petite image qui se reflétait dans nos jeunes yeux étincelants. »
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