Cela fait quelques jours que je ne parle plus qu’avec les serveuses des cafés. Le matin, je ne mange pas, je bois du café sur le zinc, en lisant le journal. Rien ne me plaît davantage.
Après quelques semaines riches, avec des amis et de la famille, je fais une purge où je ne m’ennuie pas une seconde. Les sages précaires sont des gens qui aiment la compagnie. Puis, quand la compagnie manque, ils n’aiment rien tant que l’absence de compagnie.
Pour l’alcool, c’est la même chose. Il m’est très agréable de ne pas boire une goutte de vin ou de bière depuis le temps où ne me parlent que quelques serveuses parisiennes chaleureuses.
Et puis cet été est riche en actualité, c’est rare. D’habitude, les étés sont tellement mornes qu’il faut inventer des histoires de pédophiles belges pour remplir les pages des canards. Cette année, avec la crise de l’euro et des finances occidentales, avec les émeutes en Grande-Bretagne, avec la fin de la guerre en Lybie et les rebondissements de l’affaire Strauss-Khan, le flâneur de la presse ne s’ennuie pas.
Et je ne parle pas du bonheur qu’il y a à être en France lorsque l’olympique lyonnais joue tous les trois jours.