La raison principale de mon séjour à Paris est la tenue du festival « Livres en liberté » à Vitry-sur-Seine, samedi 1er décembre. C’est à partir de cet événement que j’ai organisé ma semaine parisienne, et distribué mes rendez-vous de sage précaire entrepreneur.
Le directeur du centre culturel de Vitry était venu à la Sorbonne en mars dernier, assister au colloque sur le récit de voyage auquel j’avais participé modestement. Ma conférence avait consisté en une analyse des livres de Jean Rolin. J’avais parlé des récits de voyage en banlieue parisienne, des explorations de « non-lieux », ainsi que des « lieux de mémoire » et de leur articulation.
Ce monsieur ne m’a pas parlé lors du colloque mais m’a contacté plus tard, par mail. Au départ, il pensait à moi pour parler de l’idée de voyage en banlieue. Mais après échanges, nous sommes convenus de nous rabattre sur les Travellers irlandais. Après tout, un livre a été publié sur ces voyageurs, et eux-mêmes, les Travellers, peuvent être considérés comme des banlieusards, à leur manière.
Lorsque ma thèse sera publiée, et je croise les doigts pour que ce dossier avance durant mon séjour actuel!, je pourrai plus facilement proposer des conférences, des tables rondes ou des causeries de toutes sortes sur le sujet des récits de voyage.
Les choses sont bien organisées, à Vitry. Un « stand » est prévu pour moi, où je pourrai rencontrer les Vitriots possiblement intéressés par les opportunités et les débouchés de la sagesse précaire. Accessoirement, il me sera loisible d’exposer et vendre mes livres. Autour de 15h00, ce sera mon tour d’aller faire mon numéro de saltimbanque dans la « salle de lecture ». J’ai acheté une chemise africaine dans un quartier bigarré de Paris, afin d’être aussi chatoyant que mon livre.
Un signe : la chemise valait exactement 13 euros. Le prix de mon livre! C’est certes un signe, mais un signe de quoi ?
Des grands auteurs, que je ne connais pas, sont prévus au programme, ainsi qu’un concert de musique orientale. Une grosse journée en perspective, donc, qui ne fait qu’inaugurer les nombreux salons et les nombreuses foires auxquelle la sagesse précaire est prête à prêter main-forte.
Les treize euros sont le signe d’une synchronicité rhétorique potentielle :
d’un geste théâtral, il te sera possible de tirer sur l’étoffe de ta chemise en disant « pour ceux qui en feront l’acquisition, mon ouvrage n’est pas vendu plus cher que ce vêtement ».
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Oui, ou je pourrais la jouer comme Beckett : c’est vrai que c’est cher, mais regardez cette chemise, et regardez ce livre.
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Avant six heures je me demande toujours qui sera-là;aprrès je suis toujours un peu déçue; le nombre n’atteinds jamais le chiffre espérer et le repas s’étireras …
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J’espère que tu ne te contentes pas de te croiser les doigts en tirant sur ta chemise pour faire avancer la publication de ta thèse.
C’est quoi, une chemise africaine? Elle est noire?
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Une chemise africaine, c’est une chemise au goût des Africains, avec des couleurs qui seyent à la peau noire. Celle que j’ai achetée, par exemple, des Africains ont voulu la même et m’ont demandé où je l’avais trouvée. C’est bien la preuve.
Pour ce qui est de la publication de ma thèse, l’affaire est dans le sac.
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