Suite du déroulement de la vie professionnelle de mon père. On arrive à une partie dont j’ai quelques souvenirs : le ramonage.
Dans les années 1980, je devins donc ramoneur, pas tant par sacerdoce que comme une opportunité de créer ma propre entreprise et donc d’avoir la LIBERTE d’entreprendre, de découvrir de nouvelles choses en étant totalement responsable et conscient du risque que cela impliquait. J’avais la quarantaine, plein d’énergie et d’enthousiasme… J’étais prêt pour une nouvelle aventure!
Je n’avais pas conscience de la réputation qu’avait le ramoneur auprès du ramoné ! Je découvris rapidement que ce dernier, le client, considérait l’opération de ramonage avec appréhension, comme un mal nécessaire et rendu obligatoire par les compagnies d’assurance. Moi qui pensais que le ramoneur disposait d’un certain capital de sympathie auprès du public, je fus bien déçu ! Elle était bien loin l’image d’Epinal du petit ramoneur savoyard qui chantait son amour dans le calme du soir près de sa bergère au doux regard, étoile des neiges, etc.
En fait, le client s’attendait à voir arriver chez lui un bougnat auvergnat livreur de charbon, noir de la tête aux pieds, seuls les yeux et les lèvres ressortant de sa tête mauresque, et laissant derrière lui un sillon de suie qui s’éparpillait partout sur son passage.
Je m’évertuai donc à modifier cette image suicidaire en changeant le comportement du personnel et en utilisant des outils performants comme aspirateurs industriels puissants, des vêtements de travail et véhicules adaptés et propres.
En quelques mois, le regard des clients sur le ramoneur changea et je m’honore d’avoir participé à ce changement.
Afin de développer l’entreprise, il me semblait judicieux de fidéliser la clientèle en lui proposant quelques prestations simples liées plus ou moins au ramonage : vente de bois de chauffage, vérification de l’état de la toiture : cheminée, tuiles, nettoyage des cheneaux et gouttières, nettoyage des toitures, etc. En règle générale, cette offre était la bienvenue car ces petits travaux n’intéressaient guère les maçons ou les couvreurs.
Bref, les affaires marchaient plutôt bien, et j’étais assez content de moi. Et puis…
Et puis, peu de temps après ma prise de fonction, j’eus la maladresse de me fracturer le poignet droit. Même pour un ambidextre, ce que je ne suis pas, il est difficile d’effectuer des travaux manuels dans ces conditions!
J’embauchai donc un ouvrier supplémentaire pour seconder mon associé et mis à profit mon handicap pour prospecter. Je repris contact sans vergogne avec certains de mes anciens employeurs avec qui j’étais resté en bons termes. De fil en aiguille, de réseau en réseau et grâce aussi au côté misérabiliste de ce pauvre homme obligé de travailler avec un bras dans le plâtre, une nouvelle clientèle apparut!
Ah c’est bon ça le bras dans le plâtre, l’embarras sincère.. Ça pourrait être un bon exercice pour tester le talent d’un commercial! 🙂
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Et puis cela permet un joli jeu de mots :
« Je vous présente mon bras droit, pour l’instant il est dans le plâtre. »
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Pas mal du tout, Cochonfucius, mon père serait fier de toi, s’il lisait ce blog. je vais lui rapporter ta blague, il va regretter de ne pas l’avoir faite lui-même.
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