Dans le bon quartier de la Croix-Rousse, à Lyon, les libraires ouvrent et ferment chaque année. Rue Jacquart, un libraire va bientôt mettre la clé sous la porte. Quel dommage, dira-t-on.
Oui, le sage précaire le dit aussi, quel dommage.
Il se trouve juste en face d’une école, et quand les mamans viennent lui demander les livres proposés par les professeurs, il ne les a pas et n’est au courant de rien. Il n’a pas cherché à établir de contact avec l’école. Il a aménagé un petit espace enfants, très sympathique, mais n’est pas allé plus loin dans le marketing.
Il aurait pu être un lieu de rendez-vous, d’échanges pour les parents d’élèves et les enfants. Un lieu de vie pour les gens du quartier. Il a préféré être seulement un amoureux des livres qui attend le client.
Même le sage précaire n’osait pas entrer dans sa boutique, lui qui aime traîner n’importe où.
J’ai fréquemment croisé ce genre de libraire. Je ne les trouve pas dépourvus d’un charme désuet.
Un d’entre eux, Martin Flinker, un très vieil Autrichien de Paris, avait tenté un jour de me dissuader de commander une thèse devenue livre, en m’expliquant que la plupart des thèses sont inintéressantes à consulter. Par la suite, je lui offris la mienne, mais il ne m’a jamais dit de qu’il en avait pensé.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Flinker
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Lui, encore, il a une personnalité, c’est un personnage.
J’ai un faible moi aussi pour les commerçants qui ne font aucun effort pour plaire aux clients. Et surtout pour les librairies foutraques où l’on trouve tout et n’importe quoi. Il y en a une comme ça à Lyon, poussiéreuse et étouffante, rue Royal, en face du fameux restaurant La Mère Brazier.
Ce sont eux qui peuvent résister à la crise du livre, parce qu’ils offrent un lieu à part dans le quartier.
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Elle était où cette librairie? En face de l’école d’application? J’ai habité des années dans cette rue et j’ai même emmené un gamin dans cette école au moins 2 fois par jour, je n’ai jamais vu de librairie. En fait elle devait être relativement récente (moins de 15 ans). C’est fou comme le temps passe. On va bientôt être des vieux, on ne s’en sera même pas rendu compte.
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Tu as habité rue Royale, Ben ? Tu es bien le Ben que je connais, ou bien un autre Ben ? C’est une rue en sandwich entre le parc de Croix-Paquet et le quai du Rhône, aux pieds des pentes de la Croix-Rousse.
Cette librairie n’a pas de nom, dans mon souvenir, sa devanture est verdâtre et elle vend plein de lyonnaiseries. A mon avis, ce libraire survit grâce à deux choses : parce qu’il vit au-dessus et qu’il possède sans doute le fonds ; et parce que les clients de la mère Brazier sortent bourrés du restaurant et achètent plus facilement des livres, plus ou moins comme souvenir de l’expérience gastronomique.
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Ah, pardon Ben, tu parlais de la librairie du billet, pas de celle du commentaire. Oui, tu as raison, tu as bel et bien habité rue Jacquard. Et oui, il s’agit bien de l’école de ton fils aîné. Cette librairie s’est installée là il y a peut-être cinq ans.
En y repensant, je me souviens lui avoir téléphoné pour lui proposer une animation autour de mon livre sur les Travellers irlandais. Il m’a conseillé d’aller voir ailleurs.
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Les libraires sont des planeurs, c’est pour cela qu’on les aime…
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