Un commentateur nous dit que les librairies traditionnelles sont quand même préférables pour faire des découvertes. Je suis entièrement d’accord avec cela et j’en profite pour déclarer publiquement que je reste un grand amoureux des livres classiques, de ceux qui les vendent et de ceux qui les promeuvent en bibliothèque.
Quand un nouveau média apparaît, il n’est pas nécessaire qu’il évince les autres. Le cinéma n’a pas tué le théâtre. La photo n’a pas tué la peinture. Le disque n’a pas tué les concerts. De la même façon, rien ne tuera le papier, et rien ne tuera la librairie « en dur ».
Quelle que soit la progression de la lecture numérique, qui va s’accentuer énormément, nous continuerons de publier et d’acheter des livres en papier. Mais on peut espérer qu’ils seront de meilleure qualité, que seuls les produits inventifs sauront se faire une place. Les mauvais romans, par exemple, qui pullulent chez nos éditeurs et nos librairies, quelle nécessité de leur faire l’honneur d’un papier délicat et d’une reliure de qualité ?
Quelles librairies souffrent vraiment de la concurrence des librairies numériques ? Les grandes chaînes, comme la FNAC ou Virgin. Au Royaume-Uni, les grandes chaînes ferment les unes après les autres, il est vrai, mais la sagesse précaire n’a pas à pleurer la disparition des supermarchés de la culture.
En revanche, ce qui continuera d’exister, ce sont les vraies bonnes librairies, qui font un travail de rencontres et de découvertes. Quand je me promène à Lyon, je ne manque pas de faire un tour dans la très belle librairie Le Bal des Ardents, au n° 17 de la rue Neuve (dans le 1er, entre l’opéra et la bourse). Et si j’en sors sans achat, c’est que je me suis lié les mains dans le dos, tel Ulysse séduit par le chant des Sirènes.
Aux dernières nouvelles, Le Bal des Ardents est une affaire qui marche, et qui est moins menacée par Amazon qu’elle ne l’était par les grandes enseignes du centre ville. Même chose pour la librairie Le Passage, que je connais moins, ou pour Raconte-moi la terre, qui me déçoit pourtant un peu dans ses choix et son offre.
Les libraires, aujourd’hui, doivent avoir les reins solides, mais ils doivent surtout avoir du talent. Ils ne peuvent se contenter de poser des livres neufs sur des tables. Ils doivent apporter un supplément d’âme, et ceux qui réussiront à créer des espaces chaleureux, accueillants et stimulants, résisteront.
Comme cette librairie du Vigan dont tu nous parlais naguère : le Pouzadou.
http://laprecaritedusage.blog.lemonde.fr/2012/08/09/la-librairie-du-vigan/
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Dommage pour ceux qui n’ont pas de liseuse car ils vont se priver de la lecture des « Lettres du Brésil » : un texte attachant qui a su maintenir un père en vie jusqu’au retour de son fils , c’est quelque chose , me semble-t-il !
Quant au débat sur le livre numérique , ce seait encore un « sujet » ?? (comme on dit bêtement )
Comme beaucoup d’adeptes du livre numérique , je continue à acheter du livre-papier et je traite de la même façon l’un et l’autre objet en appliquant les « droits imprescriptibles du lecteur » tels qu’édictés par Pennac en son temsps .
Oui , il faut du talent aux libraires indépendants et j’en connais qui savent faire de leur librairie un lieu où on a envie d’aller pour ce « supplément d’âme » dont il est question . Dans mon vlilage breton cette librairie porte le joli nom de « Lectures vagabondes » .
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sans commentaire –
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Sauf erreur de ma part, il s’agit de Tchernobyl… Non ?
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This post is very nice and very worth to read
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Encore un cimetière de mots, Curare ?
Merci marie pour cette lecture encourageante.
Cochonfucius, la librairie du Pouzadou combine les vices et les vertus des espaces de ventes actuels : lieu chaleureux et attirant, mais personnel grognon et hautain.
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Tchernobyl je ne sais pas – ( http://www.tineye.com/ )
Je n’ai pas eu le réflexe de prendre en photos
des centaines de livres dans des conteneurs près de chez moi
1 fin de journée de braderie –
1 autre jour après 1 vide-grenier
des livres abandonnés sur l’asphalte aux pieds des arbres
Comme pour vouloir germer et retrouver leurs racines d’antan ?
Jusqu’où irons-nous ?
l’un se gausse de lecture
l’autre sur la technologie de pointe,
Je vous lis –
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