Comment reconnaître une mauvaise idée politique ?

Visuel générée par une banque d’images libres de droit quand j’ai saisi « Bien commun »

Toutes les idées politiques ne se valent pas. Si la liberté d’expression garantit à chacun le droit de s’exprimer, cela ne signifie pas que toutes les idées doivent être considérées comme équivalentes. Certaines idées sont nocives pour le corps social, et il est crucial de les identifier pour protéger la santé collective.

Une analogie avec la santé du corps

Les idées, comme les états du corps, peuvent être saines, bénignes ou malades. Et les maladies peuvent être vues de manière plus ou moins négative :

Une maladie immuno-dégénérative sans traitement est un enfer sur terre.

Un corps atteint d’un cancer peut retrouver la santé mais après une épreuve terrible.

Une gastro-entérite peut faire mal mais ça passe et ça permet de se purger au bout de quelques jours.

Ses maladies sont naturelles et inévitables, elles témoignent d’un mauvais état du corps, tout comme une société traversée par des idées destructrices. Ces idées, chacun de nous peut en être atteint, comme des maladies citées plus haut ; il n’y a pas lieu ni de les respecter, ni de les interdire.

Il existe aussi des états de santé, des conditions, qui ne sont en rien handicapante mais qui reflètent un dysfonctionnement. Une calvitie par exemple, bien que non pathologique, ne représente pas un idéal de santé. Ainsi, une idée politique peut être problématique sans être immédiatement toxique.

Les idées nocives : un diagnostic

Une idée peut donc être qualifiée de médicalement dangereuse, de saine, de temporairement malsaine, ou de discutable, comme un cancer, un état de forme rayonnant, une gastro ou une calvitie.

Lorsqu’elle prône l’exclusion ou la persécution d’une partie de la société, l’idée est cancéreuse. Le racisme, l’antisémitisme ou les théories comme le “grand remplacement” en sont des exemples. Ces idées envisagent le corps social comme malade, identifiant un groupe comme une “tumeur” à extraire pour retrouver une prétendue pureté. Historiquement, ces visions ont conduit à la violence, à la division, et à la destruction de la paix sociale.

En 1572, l’idée selon laquelle les protestants sont une maladie qui rongent la santé de la France, est répandue dans le royaume, et elle est parfaitement naturelle. Elle est aussi naturelle que la maladie. Mais la prendre pour boussole de l’action est aussi absurde que si l’on prenait l’état fiévreux comme l’état idéal d’un corps, auxquels tous les corps devaient tendre.

Le bien commun comme boussole

Les idées saines visent le bien commun, l’inclusion et la justice sociale. Une société ne peut prospérer que si elle rejette les logiques d’accaparement des richesses et d’exclusion. Par exemple, défendre l’existence de milliardaires toujours plus riches est une idée nocive. Cela ne signifie pas qu’il faut persécuter les milliardaires, mais leur situation doit être réformée pour favoriser une meilleure répartition des richesses et une cohésion sociale.

L’importance du « bien commun » dans la réflexion du sage précaire signe son inscription dans la philosophie des Lumières, donc dans le libéralisme de droite que j’assume. Ceux qui défendent la présence de milliardaires, comme Sarah Knafo et Éric Zemmour, ne défendent pas un modèle liberal, mais une idée anti-républicaine. Du point de vue du bien commun, il est sain que des gens soient plus riches que d’autres, dans la mesure où leur fortune provient directement de leur activité, mais il est nocif que quelques individus accaparent des ressources colossales, les fassent disparaître dans des paradis fiscaux, et empêchent à la « richesse des nations » de circuler dans le corps social.

Par conséquent, le libéral bon teint que je suis souhaite la saisie en douceur de tous les biens de nos milliardaires et l’installation de chacun de ces anciens milliardaires dans une maison modeste et confortable de la province de leur choix, où ils pourront couler des jours heureux, entourés de leur famille, et dans la beauté sans tache d’un potager. Leurs milliards, eux, serviront à financer nos services publics.

Le rôle de la liberté d’expression

Être attaché à la liberté d’expression, comme un libéral peut l’être, ne signifie pas renoncer à critiquer des idées toxiques. Laisser les idées s’exprimer ne signifie pas les valider. Le débat démocratique exige de distinguer les idées constructives de celles qui fragilisent le tissu social.

En somme, reconnaître une mauvaise idée politique repose sur un principe simple : est-elle bénéfique pour la société dans son ensemble, ou engendre-t-elle des divisions et de la misère ? Les idées racistes, exclusives ou concentrées sur l’intérêt d’une minorité fortunée ne peuvent que nuire à la santé d’une société ou d’un pays.

3 commentaires sur “Comment reconnaître une mauvaise idée politique ?

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