
Le nomade se distingue du grand voyageur banal en ceci qu’il retourne toujours aux mêmes endroits. Il n’est pas un Globe trotter qui, fatalement, revient toujours chez lui pour préparer un nouveau voyage. Au contraire, il est un pasteur qui va de source en source, un berger qui chemine de pâturage en pâturage, sans avoir de lieu familier propre, où il se sent plus chez lui qu’ailleurs.
Il se distingue aussi du vagabond qui erre ça et là. Il y a de l’ordre dans les déplacements du nomade, même s’il apparaît parfois seulement a posteriori.
C’est pourquoi le nomade peut revoir Dublin à plusieurs époques de sa vie. Plusieurs époques de sa vie à lui et de sa vie à elle, à Dublin elle-même. Le peu que je sais de la capitale irlandaise est suffisant pour avoir un regard quasiment historique sur elle.
J’y suis allé la première fois en 1998, il y a plus de dix ans. Puis j’y ai vécu jusqu’en 2004. Depuis j’y retourne presque chaque année, car c’est un de mes pâturages. Je m’y sens autant chez moi que dans la bonne ville de Lyon où je suis né.
Avec le temps, on voit des choses qu’on ne peut pas voir lorsqu’on est un banal grand voyageur. On voit comment une nation se donne des images, des repères, des symboles. J’aime infiniment regarder les strates d’histoire qui cohabitent une même ville.
Comme l’Irlande a connu une période de grande excitation, avec le Celtic Tiger, un boom économique qui a passablement bouleversé les attitudes et les villes, le sentiment historique se renforce pour le nomade des années 2010.
Déjà, les écrivains invité au Festival franco-irlandais 2010, festival tenu au Château de Dublin en avril, parlent de cette période comme d’une chose ancienne. Il paraît que les pubs et les boîtes de nuit à la mode il y a encore deux ou trois ans sont devenus déserts aujourd’hui. Il paraît que le fameux Café en Seine n’a plus la cote, ce qui me désole, moi qui aime les atmosphères décadentes et sophistiquées. J’aimais boire de la Guinness dans des lieux où les talons aiguilles côtoyaient les sacs à dos.
Dans l’objectif
d’écrire
sur le thème
du nomadisme,
permettez-moi
d’honorer
votre blogue
par cette chanson
NOUS FUMES NOMADES CASSANDRE
nous fumes nomades Cassandre
nous fumes nomades Cassandre
hier j’ai dormi
dans la forêt du labrador
j’ai fait un feu
mais j’avais froid
sans toi dehors
nous fumes nomades Cassandre
Nous fumes nomades Cassandre
hier on m’avait
donne deux sandwichs au poulet
j’aurais aimé les partager
tu me manquais
REFRAIN
tes 19 ans Cassandre
c’etait la vie
avant l’barrage de Manic 5
c’etait l’mont Wright Cassandre
avant l’enfer
d’la mine de fer
en plein hiver
c’était surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle encore debout
c’etait surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle
vagabond fou
COUPLET 2
vieux mâle au doux regard
celui d’monsieur Bernard
qui s’est battu
pour sauver son chalet du feu
avec son fils
4 nuits sans fermer les yeux
c’est fascinant à voir
un bout d’forêt toute noire
y a des souvenirs de jeune femme
qui s’enflamment au fond de soi
se consumant tout comme
un ancien feu de joie
COUPLET 3
debout je marche la vie
debout je prie la vie
pour que la riviêre de tes rêves
soit aussi belle
que la petite Manicouagan
devant laquelle j’écris
la tendresse de mes cris
parce qu’une nuit
t’as pris l’bateau
qui t’a conduite
de Bécomo à Rimouski
Pierrot Rochette
vagabond céleste
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