Vivre et travailler vieux

Il y a deux autres raisons au fait que je soutiens la retraite à 65 ans (ou même 67, comme les Allemands) : je déteste le jeunisme et je compte vivre très vieux.

Il paraît que dans les pays où la retraite est plus tardive, on licencie moins les seniors, et on embauche plus facilement les gens de plus de cinquante ans. Moi, cela m’arrangerait car je voudrais qu’on m’emploie encore de longues années. Mais pour cela, il faut que la société cesse de voir des vieux chaque fois qu’elle voit quelques cheveux blancs.

Je me souviens d’un copain qui, en regardant des épisodes de Dallas, série télé des années 80, était choqué de voir des acteurs aussi vieux. Paméla et Bobby, les deux demi-Dieux de nos samedi soir, juste avant Téléfoot, sont aujourd’hui dénigrés par un public qui est lui-même vieillissant.

Je me souviens aussi d’une fille qui se croyait infiniment plus jeune que moi, alors qu’elle n’était que trois ans ma cadette. Comme beaucoup de gens aujourd’hui, elle se voyait comme une fille de 17 ans, même à l’approche de la trentaine. Il faudrait une révolution intime, et parvenir à percevoir, comme image idéale de soi, un individu dans la force de l’âge, et non dans une immaturité informe. 

La vérité est que j’ai changé. J’ai pris la décision de vivre très vieux. Après mûres réflexions, je trouve la longueur de temps passionnante. J’espère pouvoir vivre très longtemps et voir les changements du monde. Je suis très curieux de savoir ce que va devenir le monde, et pour cela, il me serait plus agréable de vivre dans une société où l’on perçoit les vieux comme des gens qui sont en plein forme.

Et pour voir quelqu’un comme étant en pleine forme, il faut le voir actif.

Alors, les baby-boomers, au boulot, et pas seulement ceux qui ont un emploi gratifiant. Tous au turbin! Qu’on ne soit pas obligé de vous payer votre retraite, à vous qui avez noyauté et rendu inaccessibles tous les lieux de pouvoir, de savoir et de créativité.

Je sais, on va me taxer de contradiction, mais on me pardonnera plus que cela, quand j’aurai cent ans.

3 commentaires sur “Vivre et travailler vieux

  1. « J’espère pouvoir vivre très longtemps et voir les changements du monde. Je suis très curieux de savoir ce que va devenir le monde, et pour cela, il me serait plus agréable de vivre dans une société où l’on perçoit les vieux comme des gens qui sont en plein forme. »

    jE TE LE SOUHAITE de tout coeur sAGE pRECAIRE !!!
    et ce serait vraiment marant de voir ce blog -ou ces conversations réelles et/ou virtuelles- avec ses commentateurs habituels_durer encore jusqu’à ne je ne sais quand…et voir les autres vieux dépérir lentement dans leur sarkozisme minable pendant que nous on rigole hein ?! vindiou

    J’aime

  2. Sage précaire,
    en ce moment il y a Édith Piaf qui chante  »…mon dieu mon dieu laissez le moi encore un peu mon amoureux …le temps de commencer ou de finir …le temps d’illuminer ou de souffritr…encore…. »
    dans ma tête j’ai encore trente ans et la somme de travail que j’effectue est semblable sauf que , vaille que vaille, le corps d’une soixentenaine n’avance plus au même rythme…Paméla et Bobby étaient des vieux excréments américains d’extrème droite .by

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s