
Depuis le quartier de la Confluence, qui se trouve, comme son nom l’indique, à la toute fin de la Saône, juste avant qu’elle ne se fonde amoureusement dans le cours viril du Rhône, le non moins viril Sage Précaire se prépare à remonter la Saône pour aller retrouver la féminine Cécilia, du côté de Vaise.


Mais il fait beau, nous sommes au mois de mars, c’est le début du printemps. Et le plaisir de revoir ma ville natale au soleil rasant de fin d’après-midi me donne envie de marcher.
Le plaisir de revoir Cécilia aussi, qui est en train d’enregistrer de nouveaux audio-guides pour le musée des beaux-arts de Lyon. Le studio d’enregistrement se situe Quai Arloing. De là-bas, nous irons manger sur les pentes de la Croix-Rousse et nous irons chez elle, car elle est ma grande bienfaitrice lyonnaise.

Les côteaux de Saône m’ont toujours paru féériques, mystérieux. Ces clairières en terrasse, ces constructions suspendues, cette verdure et ces arbres. Il y a derrière ces espaces mélancoliques des histoires et des musiques déchirantes.
Il se trouve que j’ai ramoné les chaudières de certains de ces internats/couvents. Quand mon père garait la voiture dans la cour, qui donnait sur la Saône, il prenait toujours des minutes et des minutes pour trouver le gars qui avait la clé de la chaufferie, et moi, j’allais me rouler une clope sur un de ces murets.

Un jour peut-être, il me faudra vivre dans une péniche. La vie en péniche me fait penser aux romans d’André Dhôtel, et c’est le métier de marinier que j’ai voulu faire quand j’ai quitté Lyon, dans les années 90. Finalement, j’ai choisi d’émigrer en Irlande, mais c’est passé de peu.

Sous les saules pleureurs du Quai de Saône, chaque Lyonnais a laissé des souvenirs amoureux, a emmené une belle étrangère et s’est permis des acrobaties inavouables.
Pour ma part, une jeune Finlandaise me faisait découvrir l’Europe du nord et cherchait à me persuader qu’il ne fallait pas la juger, que les quais de Saône étaient une exception dans sa vie.

Ce que Cécilia a envie de faire, avant d’aller manger, c’est de prendre « l’apéro ». Ah, cela fait si longtemps qu’on n’a pas pris l’apéro, tout simplement, sur une terrasse.

A partir d’ici, la lumière est si belle sur les façades et sur le fleuves que je vais me taire. Je laisse les images parler de cet après-midi de mars.







Merci d’avoir partagé cette belle escapade!
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Oui, c’est trés rafraichissant ce billet d’un retour au pays natal. Surtout quand il y’a pas trop de bla bla et beaucoup de photos comme j’aime…Avec tes rêves de péniches et tes citations de Barthes tu es un peu un Cidrolin en fait…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Fleurs_bleues
Par contre, il n’ya pas de photos de Cécilia, et çà , c’est pas bien…
(c’est la meuf avec des chiards sans chiens sur « La Saône à Lyon 8 » maybe ? bof…)
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C’est calme, Lyon. Pas stressés, les lyonnais. Personne dans les rues, à part quelques survivers d’un conflit postatomique.
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Je n’ai pas mis de photo de Cécilia car il faudrait qu’elle me donne son accord au préalable, et elle n’aime pas trop les blogs « et toutes ces choses-là », alors.
C’est vrai que Lyon est une ville calme, mais c’est moi qui ai cadré les prises de vue pour qu’elles soient sans personne. Mais en réalité, les quais, à Lyon, ont souvent cet air d’éternité, qu’on le veuille ou non.
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C’est marrant comme tu passes des acrobaties avec une finlandaise sous les saules pleureurs à l’apéro avec Cecilia de Varines et à l’Afridisiak kuizine. Il doit y avoir une sorte d’association d’idées.
Sinon, j’aime bien l’idée d’une « déstabilisation » des artistes européens par l’art islamique ou par un truc dans ce genre. Mais le fait de se laisser déstabiliser n’implique pas forcément une remise en cause de l' »écrasement » impérialiste. C’est parce qu’on est déstabilisé qu’on écrase. Arendt parle de ces boers qui étaient tellement perdus en Afrique du sud qu’ils inventé le racisme. L’impérialisme est un symptôme de faiblesse et de décadence morale et culturelle.
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Je n’avais pas pensé à une telle association, Ben, mais tu as raison, elle est bien là, et d’autant plus qu’elle est involontaire. Comme quoi, Lyon est une ville sexy.
D’ailleurs elle l’était au XVIe siècle, il est logique qu’elle le redevienne avec l’abaissement des frontières européennes qui lui permet de reprendre sa respiration transalpine.
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Et moi qui pensais en lisant les propos de Ben, que c’était moi qui était sexy…
Bon, merci quand même pour ce très beau billet dont le titre me touche particulièrement. Pour avoir arpenté le Confluent du Rhône et de la Saône pendant de nombreuses années… avec un appareil photo avec moi.
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Bien sûr que c’est toi qui es sexy Cécilia.
C’est vrai qu’il y a tout ce travail que tu as fait aux Confluences (je ne sais jamais s’il faut écrire cela au singulier ou pluriel, au masculin ou au féminin), avec les retraités d’un côtés et les immigrants de l’autre. On en parlera dans un autre billet.
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En face du Café de la Mairie, il y a les Enfants gâtés, où on peut manger des glaces aux parfums incroyables. Vivement l’été
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Oui Nénette, mais ces glaces sont arrivées après les années 90 qui furent mes années d’errances lyonnaises. Donc il n’y a pas de glacier dans ma nostalgie.
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