Appelez-moi Précaire, Docteur précaire

J’ouvre une petite parenthèse dans mon récit cévenol pour annoncer la fin de mon itinéraire doctoral : ma soutenance de thèse vient d’avoir lieu et tout s’est passé comme sur des roulettes.

Je suis revenu à Belfast en début de semaine, ai retrouvé mes amis et mon costume des (grandes) occasions. Le matin dudit événement, j’étais assez nerveux, mes examinateurs m’attendaient dans une salle de classe banale. Il n’y avait aucun public, si tant est que cela pouvait intéresser du monde, car au Royaume-Uni, les soutenance se déroulent à guichet fermé.

Il y a en réalité deux examinateurs actifs et un président de séance qui est censé être neutre et ne pas peser dans les délibérations, mais qui est le garant du respect des règles et du bon déroulement du truc. L’examinateur interne (appartenant à la faculté de français de mon université) était professeure Margaret Topping, grande proustienne devant l’éternelle, spécialiste de Nicolas Bouvier et des rapports entre le texte et l’image dans la littérature des voyages, ainsi que de la littérature des migrations. Et l’examinateur externe était François Moureau, éminent professeur de la Sorbonne, directeur et fondateur du Centre de Recherche sur la Littérature des Voyages, et spécialiste de tant de choses que je préfère ne pas commencer à énumérer ses compétences.

Comme je l’espérais, ce dernier possédait un point de vue très dégagé et chargé d’histoire (si l’on peut dire cela d’un point de vue), ce qui donnait à ses commentaires une dimension érudite et pleine d’allant ; ses contextualisations historiques et théoriques rejaillissaient sur ma thèse et donnaient l’impression que j’avais fourni un profond travail, alors que je m’étais amusé pendant trois ans et demi.

Je plaisante, bien sûr. J’ai effectivement beaucoup travaillé pour cette thèse, et cette soutenance est venue à point nommé pour m’en donner la confirmation, et même pour en être le révélateur. La vie est courte, les compliments dispensés par la hiérarchie sont bons à prendre, car ils ne dureront pas.

L’étape suivante est autrement plus imprévisible : il s’agit de publier cette thèse chez un éditeur et dans une collection, si possible, auxquels mes recherches feraient écho.

7 commentaires sur “Appelez-moi Précaire, Docteur précaire

  1. On t’a examiné intérieurement et extérieurement et te voilà Docteur ! C’est quand même formidable , l’Université . Félicitations et bon séjour cévennol .

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