Un chaton sur le terrain

Un soir que j’étais sur le terrain avec des amis, Cécilia me hèle depuis la route. Je descends. Des vacancières me tendent une petite chatte qui, dans la nuit tombante, me paraît sale et possiblement galeuse. L’animal a suivi cette famille toute la journée et ne peut rester avec elle au gîte.

La petite fille de la famille a beaucoup pleuré : elle craint qu’on abandonne encore ce petit chat qu’elle a adopté toute la journée: « Tu vois, lui dit sa mère en me montrant du doigt, on a trouvé sa maman! »

Une autre dame me glisse tout bas que le chat a fait ses besoins et qu’il a « le derrière tout crotté ». Charmant. Je monte l’animal sur la terrasse où mes amis finissent le dîner, et dès qu’ils le voient, ils tombent directement amoureux du chaton.

Les jours suivants, je remarque qu’il est très propre et très beau.

Je joue le gros dur, je feins l’indifférence, et jette le bel animal à trois mètres lorsqu’il ose monter sur la table. Mes amis poussent des cris d’effroi et me traitent de bourreau.

Je proteste qu’un animal sur le terrain ne peut avoir sa place que s’il s’avère utile pour le sage précaire. Des poules, par exemple, seraient bienvenues, mais ce n’est pas un chat qui va me faire changer d’habitude. Devant mes défenseurs du droit des animaux, réunis en conclaves et me faisant les gros yeux, je maintiens que le chat devra apprendre à chasser s’il veut survivre au terrain.

Un peu famélique, le chaton prend vite ses marques et mange de bel appétit. Il se frotte à chacun, dispense avec prodigalité sa tendresse et son espièglerie.

Dès que mes amis quittent le terrain, mon coeur fond et je m’occupe de ce petit minou comme une midinette.

La bête sait comment s’y prendre pour vous désarmer. Il vient sur vous quand vous faites la sieste et pousse son museau contre votre bouche, il ronronne dans votre cou.

Très vite, il a conquis l’ensemble du terrain et est devenu le véritable maître des lieux. Nous nous entendons bien, nous sommes très indépendants l’un de l’autre, mais mon coeur craque quand je l’entends miauler pour attirer mon attention.

J’en ai honte mais c’est ainsi : il peut tout se permettre. Il n’hésite même plus à me marcher dessus et à me coller son trou du cul au nez.

6 commentaires sur “Un chaton sur le terrain

  1. Hey Renaud kes tu fous ? , j t’ai pas vu à la Coupole tout à l’heure…tu travailles sur ton dernier alboum ? (une nouvelle bonne reprise de chansons réalistes -album culte au passage- ça serait vraiment bien) ; laisse pas béton…

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  2. Hey Renaud qu’est ce tu’t dviens ? j’tai pas vu à la Coupole tout à l’heure…bof…sérieux j’adore ta reprise de chansons réalistes (hilarant)…disk culte…
    A Paris quand on s’aime on peut se le dire sans problémes…

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