Nuit au mazet

J’habite enfin le mazet. C’est une grande joie pour moi car j’en rêvais depuis longtemps. Six mois que je contemple ce chantier en construction, et maintenant que les nuits sont bien froides, je m’y love et m’y réchauffe.

A mon retour de Paris, début décembre, nous avons bien nettoyé l’intérieur et l’extérieur, avons placé le vieux poêle et rangé le bois à ma manière – c’est-à-dire de manière un peu bordélique.

J’y ai installé un sommier près de la fenêtre, un matelas et quelques couvertures en laine. Ce lit a une particularité, presque volontaire : il est un peu penché, de sorte que les pieds soient plus élevés que la tête, ou inversement, que la tête soit plus haute. Comme je suis un fervent croyant dans les trucs asiatiques qui veulent que le sang circule bien quand on fait le poirier, je m’endors ainsi, non pas en position du poirier, mais légèrement incliné. Dans la nuit, j’aime bien changer de position et laisser le sang refluer de l’autre côté.

Nuit au mazet ! J’ai recouvert les murs de couvertures, à la fois pour l’isolation et pour mettre des couleurs, de la laine, de la chaleur visuelle. J’ai enfin posé des tapis au sol. C’est superbe et il fait bon.

Dehors les nuits sont glaciales. Tout gèle, même le gaz de la cabane. Le matin, impossible de faire chauffer l’eau sur la cuisinière, alors je fais mon café à l’aide de mon bon vieux poêle. Mes feux durent donc des journées entières.

Le soir, dans mon lit, je contemple le mazet éclairé par des bougies posées sur un vieux chandelier, bonheur de gosse. Il fait doux, le feu ronronne, je goberge.

Les bougies éclairent d’une lumière tremblante comme mon âme, le feu crépite lui aussi comme mon âme, et je contemple avec satisfaction le jeu des couleurs des couvertures. La guitare prend son éternelle place dans les intérieurs que j’investis.

J’aimerais lire, ne serait-ce que pour frimer, pour le dire à mon lectorat, mais je suis trop heureux pour cela, incapable de me projeter dans un temps et un espace différents de ceux où je baigne.

3 commentaires sur “Nuit au mazet

  1. C’est malin j’ai envie d’essayer le poirier __
    Mais mon lit est trop droit me voilà contrariée
    J’veux mon lit à Venise pas pour me remarier
    Mais le tiens m’a conquise j’ai envie d’essayer__

    (Curare au chant, Guillaume à la guitare et au chaud dans le lit..)

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