De retour sur le terrain, j’allume les feux dans le mazet et sous la baignoire.
Je mange des légumes en bouillons, du pain et du fromage.
Vers 21h30, je me baigne dans une eau chaude qui me donne, jour après jours, toujours plus de réconfort. La lune éclaire la nuit, et joue à cache-cache avec les nuages. La nuit est si claire que je vois toutes les vallées, et les masses de brume qui donnent à ces montagnes des apparences d’encres chinoises. Les paysages montagnes et brouillards sont des classiques chinois, et la lune est l’astre préféré des âmes sensibles en Extrême-Orient. Je regarde la lune en pensant à celle qui pense peut-être à moi.
Quand je suis dans l’eau, un bien-être puissant comme une douleur s’empare de tout mon être. Immobile et inerte, je deviens un véritable légume. Je ne pense plus à rien, je ne ressens plus rien, le temps ne passe plus, je suis hébété comme un gamin débile.
C’est quand l’eau refroidit que je commence à ressentir le besoin de sortir. Combien de temps cela prend-il, une heure, deux heures, trois heures ? Davantage encore ? Je n’en sais rien. Je me suis peut-être endormi, mais de cela non plus je ne suis pas sûr. J’ai été littéralement absent, en extase, ou dans une idiotie sans repères.
Précaire gentil, je t’envie de pouvoir mettre en terre tes graines de semence aussi tôt dans la saison car moi ici en ce moment je fais des couches-chaudes; je mets en terre des graines dans un espace protéger de la bise et de la brise sous un auvent transparent tant que le véritable soleil de juin ne se sera pas montrer le bout du nez et que le temps doux ne reviendra pas; notre toît plat accueille déjà une végétation intemporelle; il ne nous manque que le soleil…ici la nuit on gèle encore.
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Courage Mildred. Ton travail rendra la venue des fleurs et des légumes plus jouissive encore.
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Des heures de méditation amniotique… pas mal.
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