On entend souvent dire que les chômeurs sont un peu complaisants. Qu’ils ne cherchent pas activement du travail, car l’Etat providence leur octroie des allocations, des aides et des prestations.
Un contre exemple à cette grande logorrhée stéréotypée, je l’ai rencontré en Irlande. L’Irlande était le pays le plus pauvre de l’Europe de l’ouest pendant la plus grande part du XXe siècle. Tous mes amis étaient au chômage dans les années 80. Tous étaient précaires dans les années 90. La jeunesse n’avait aucun espoir de trouver un bon boulot, et les enfants étaient élevés par des parents eux aussi au chômage.
Soudain, en quelques années, l’Irlande a connu un boom économique, on le sait, et on sait pour quelles raisons. Je n’y reviens pas. Ce à quoi je voudrais attirer l’attention, c’est que le taux de chômage s’est alors effondré et que le pays a connu le plein emploi de 1995 à 2008. Les Irlandais, qui étaient la risée de tout le Royaume-Uni, accusés d’être englués dans leur catholicisme misérabiliste et rétrograde, sont devenus des travailleurs modèles, parce qu’ils ont eu du boulot. Les paresseux, les profiteurs, les incapables, s’il y en avaient encore, étaient attirés par le monde de l’emploi.
Vers 1960, les instituteurs disaient aux élèves les moins performants « l’agriculture manque de bras », ce qui évoquait assez bien le plein emploi régnant à l’époque.
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Où sont les neiges d’antan !
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Et où sont les plombiers quand on en a besoin d’un ?
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