En sortant de chez moi, je tombe sur Zaha qui me cherchait. Zaha, c’est l’Omanais qui m’avait conduit sur les hauteurs des « montagnes vertes » (Al Jabal al Akhdar). Il avait envie de me revoir et se demandait quel était mon appartement.
Je ne lui donne pas le numéro de ma porte mais j’entre volontiers dans son vieux 4*4. Il me propose une virée, gratuite, dans les montagnes, car il a été touché la première fois par l’intérêt que j’avais prêtée aux paysages et aux villages, et par l’émotion que j’avais ressentie par moments. Il voulait me montrer le village de ses grands-parents, où, éventuellement, nous prendrons le thé.
Trente kilomètres plus loin, à deux mille mètres d’altitude, nous arrivons à un premier village, où des terrasses de cultures sont en construction. Je crois comprendre que les terrasses ont la double finalité de dégager des espaces plats pour jardiner ainsi que de stabiliser les côteaux afin d’éviter les éboulements.
Beaucoup de jolies chèvres au poil long nous saluent à notre passage. Les chèvres m’ont l’air beaucoup plus heureuses en Oman que les chats et que les bovins qui sont vendus au souk de Nizwa. Elles paissent tranquillement un peu partout, même dans la plaine, autour de nos maisons. Je suppute qu’elles se nourrissent de nos poubelles en plus des accacias frêles qui égaient le désert.
Zaha m’amène à un très bel endroit, sur une roche noire, coupante comme une lame de couteau. La vue est spectaculaire : un village de l’autre côté de la vallée et des terrasses descendant sur des centaines de mètres.
C’est grâce à ces villages que l’on appelle ce massif la Montagne vertes. Ce sont eux qui créent des touches de verdures dans un paysage de canyons désertiques, escarpés et tranchants.
Ce qui est encore plus beau, c’est le dégradé du vert au beige le long des terrasses en descendant vers le fond de la vallée. C’est beau mais on ne saurait dire si c’est triste ou pas : ce dégradé indique que les terrasses ne sont cultivées et irriguées que sur une portion restreinte, et que le reste est possiblement abandonné à la sècheresse. Je m’ouvre de cette question à Zaha, il me répond qu’il n’y a plus assez de paysans pour s’occuper de toutes ces terrasses, et que les légumes aujourd’hui, on les importe davantage qu’on ne les produit.
Alors oui, c’est bien un peu triste quand même, malgré la beauté visuelle.
Ca m’a pas l’air mal du tout cet Oman
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Pour ce qui est de faire vivre une terrasse, tu peux te proposer à eux comme instructeur (même si le climat n’est pas celui des Cévennes).
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Cher Sage précaire, il ne te manque plus qu’un pinceau, quelques godets d’aquarelle et un peu d’eau pour nous décrire ses paysages dont les couleurs transparaissent souvent dans tes textes…
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