J’entre aujourd’hui dans le septième jour de symptômes du Covid 19.
C’est une maladie assez pénible car on ne sait pas comment en parler. Les effets que le virus produit sur le corps ressemblent un peu à une grippe mais il y a beaucoup de sensations d’inconfort qu’on ne sait pas comment décrire. Et puis ça change beaucoup d’un patient l’autre. Moi c’est beaucoup la tête qui tourne, une sensation désagréable au niveau de la cage thoracique mais sans réelle difficulté pour respirer.
Tout a commencé mardi matin. Il n’y avait plus de café à la maison, mon épouse me propose que l’on sorte pour prendre un petit-déjeuner dans le quartier piéton d’Al Mouj avant de commencer nos cours en ligne. Je lui annonce que je ressens un début de fièvre mais je mets cela sur le compte de l’absence de café. Je suis tellement intoxiqué que lorsque je bois mon café noir, je pense aller mieux. Le lendemain, mercredi dernier, je comprends que j’ai la grippe. C’est jeudi matin au réveil, à cause d’un mal de gorge qui vient d’apparaître, que je soupçonne le Covid. Nous allons faire le test dans le Drive Thru de l’aéroport de Mascate. Cela coûte 19 rials (40 euros).
En fait, je pense à mon ami Asim qui a été malade avant moi et qui m’a raconté comment ça s’était passé. Je compare ce qui m’arrive avec son récit, et c’est sous son influence que je pense avoir été infecté. Il me dit que pour lui ça a duré 16 jours.
Mon ami Ben aussi l’a eu, mais Ben habite au Congo, alors je me dis que le virus n’est pas le même. Nous devons avoir des variants différents en Oman et au Congo.
J’ai pris un petit carnet et ai couché mes principaux symptômes ainsi que les étapes principales de ce qui m’arrivait. Je notais aussi les heures où j’avalais un comprimé de Paracetamol pour évaluer l’évolution de la maladie, je ne voulais pas dépasser les 3 grammes. Je voulais savoir aussi combien de temps l’effet d’un cachet durait sur moi. Jusqu’à présent, en ce qui me concerne, ce sont des périodes de 5 à 6 heures.
Quand le verdict tombe, nous transformons notre vie quotidienne. Je me confine dans la chambre d’amis tandis que mon épouse, qui, par chance, n’est pas contaminée, désinfecte le reste de notre appartement.
Tous les jours, malgré la fièvre et les vertiges, je sors me promener soir et matin en m’assurant de ne croiser personne.
Jour cinq, on croit tenir le bon bout et sortir du tunnel quand la maladie repart dans une phase plus profonde. Sensation que le virus vous travaille intérieurement, en lâchant des étages différents de sa fusée. Asim m’avait dit que la période la plus critique avait débuté pour lui à partir du cinquième jour. C’est vrai que les nuits 5 et 6 sont assez pénibles, sans beaucoup de sommeil, et avec pas mal de toux et de transpiration, et un grand inconfort.
Heureusement, cette maladie ne m’a pas empêché de travailler, car c’est la période des examens finaux pour certaines classes. Il faut corriger des centaines de copies, et envoyer les notes aux administrations.
Aujourd’hui, jour 7, je ne suis pas en bonne forme, j’ai des courbatures, la tête qui tourne et un dos douloureux, mais j’ai vaguement la sensation que c’est le début de la fin, que j’ai passé le moment le plus difficile la nuit dernière. Attention, c’est peut-être une ruse de ce virus. En effet, ce n’est pas la première fois que j’ai cette sensation d’en avoir bientôt fini. Il est préférable de se mettre en tête que je n’en suis qu’à la moitié et qu’il faut repartir au combat pour une deuxième semaine.
Allons, il est encore loin le jour où l’on entendra du Josquin des Prez résonner dans les travées d’une église de Lyon.
J’aimeAimé par 1 personne
Ah comme tu me fais plaisir. Tu te souviens donc de ce choix musical pour mes funérailles. Cela m’a donné envie de réécouter du Josquin Després.
J’aimeJ’aime