Ce mois d’août marque ma réinstallation dans mon pays d’origine. J’étais parti célibataire, je reviens avec une épouse. J’avais quitté le territoire ouvrier ramoneur, je m’y rabiboche enseignant chercheur. J’étais diplômé de philosophie quand je me suis éloigné géographiquement de la communauté nationale, je la réintègre docteur ès lettres. J’avais émigré car je n’avais plus de place à Lyon, je remigre car j’ai un endroit où vivre dans une sous-préfecture d’Occitanie.
Le sage précaire est parti de France en 1998, dans une incertitude telle qu’il annonçait : « Je pars en Irlande : si je tiens plus de trois mois à l’étranger, ce sera un grand succès. » Cette déclaration, c’était le début de la sagesse.
J’ai quitté mon pays unilingue, j’y retourne polyglotte. Je rêvais de donjuanisme, j’ai trouvé le bonheur dans la monogamie. J’étais athée, je me retrouve pratiquant. Je ne possédais rien, je suis maintenant l’heureux propriétaire d’un petit appartement et d’une parcelle de terrain en montagne.
Combien de temps vais-je rester en France ? Qui le sait ? Si ma patrie n’a pas besoin de mes services, je serai peut-être obligé de repartir sur les routes pour offrir ma force de travail à d’autres. Pour l’heure, je respire enfin le doux air sec des Cévennes méridionales et je suis content.
et le capitalisme dans tout ça ?
En tout cas, si tu n’as pas perdu tes amis, c’est l’essentiel n’est-ce pas ?
Mais j’attends de te revoir si métamorphosé…
D’ailleurs, ne devrais-tu pas ouvrir un nouveau blog intitulé : « les métamorphoses du sage » ?
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Tu as bien raison, le plus important dans tout ça est de conserver ses amis. Sur ce plan-là, Dieu merci, il n’y a pas de changement dans ma vie.
Le capitalisme dans tout ça ? Eh bien devenant propriétaire, je suis maintenant détenteur d’un capital, et sans exploiter personne je suis malgré tout un capitaliste. A la différence de la grande majorité de l’humanité qui ne possède rien d’autre que sa force de travail, je suis bel et bien un privilégié.
Cela étant dit, le sage n’a pas quitté sa précarité, loin de là, il s’en faut de beaucoup. Si un jour je me trouve dans une situation plus sûre, je changerai le titre de ce blog.
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