Il y a quatre ans, pour la coupe du monde 2018, j’avais regardé les matchs en Oman, en Tunisie et en France. La finale, c’est ici en Cévennes que je l’ai vue, en famille et sur une terrasse de café.
Cette année, les villes françaises boycottent le mondial et en plus il fait froid, alors on se regroupe entre amis dans des salons privés et on se fait des gueuletons en lançant des injures à l’arbitre.
Pour moi, ce mondial 2022 sera marqué par la présence bienveillante de Philippe. Un vieux copain de la famille qui a décidé de s’installer ici et qui nous accueille dans sa maison, à la montagne, pour regarder les matchs de la France.
Philippe a la générosité des gens bien dans leur peau. Ils savent qui ils sont, ce qu’ils veulent et ce qu’ils peuvent. Il est toujours gentil et toujours à l’écoute. Il a des poules et nous offre des oeufs plus souvent qu’à notre tour. Il nous donne des coups de main précieux, c’est grâce à lui si je suis capable d’installer des appliques dans notre appartement, et de fixer des chevilles à expansion. L’été venu, il nous offre des tomates et d’autres légumes de son potager. Cet homme est un véritable ange gardien dans notre vie cévenole. Et comme il est un ami d’enfance de mon frère aîné, sa présence fonctionne aussi comme une fontaine de Jouvence car je demeure en leur présence le petit Guillaume agité de St Just Chaleyssin, et non le quinquagénaire bougon revenu de toutes les guerres perdues.
Cet après-midi, pour conjurer le sort, j’ai parié de l’argent en faveur de l’adversaire de la France. Jusqu’à présent, il n’y a que le Tunisie qui m’a rapporté des sous. Vive la Tunisie, elle m’a fait gagner 9 euros grâce à sa victoire contre les Bleus. Il va sans dire que j’espère vivement perdre tout l’argent parié sur l’Argentine.