Que nos motivations touristiques ne sont pas si nobles que nous le prétendons

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On visite un pays pour des raisons explicites qui sont à l’opposée, souvent, des motivations inconscientes qui nous y poussent.

Ce qui nous attire consciemment, ce sont des paysages, l’histoire, des rencontres humaines, des oeuvres culturelles éternelles, bref, du noble, du précieux, du profond.

Mais il se trouve que dans les faits, ces lieux qui nous attirent pour des raisons nobles, sont en plein boom économique. Inversement, les pays infiniment riches de beautés, de vertus, d’opportunités pour le voyageur, sont boudés inexplicablement lorsqu’ils font face à des difficultés économiques. La France doit être mise à part, car la France est la grande star du tourisme, l’indémodable reine d’Europe, l’incontournable et géniale enjôleuse du monde occidental. Non, parlons des pays normaux, plutôt.

L’Irlande a connu le Tigre celtique qui a donné de la prospérité au pays, et c’est en effet la cause inconsciente d’un déversement de visiteurs (dont votre serviteur) qui avaient en tête les paysages sauvages, les écrivains, Dirty Old Town, tout un pittoresque sympathique menacé par la croissance économique. Le Dublin que j’ai connu et que j’ai aimé, au tournant du siècle, était une ville busy, où le bling bling et la frime étouffaient l’aspect affable, philosophe, bonhomme, que la réputation annonçait. Les services gouvernementaux ont su développer un marketing touristique très intelligent, et ont joué entre les lignes. Au moment où la population pensait endettement, prise de risque financier, fortune foudroyante, les publicités vantaient un pays où il fait bon vivre, où l’on prend le temps de rigoler.

Brillants, les Irlandais.

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La même chose, à quelques nuances près, s’est passée avec l’Espagne.

Inversement, des pays autrement plus importants d’un point de vue objectivement touristique, comme l’Italie et la Grèce, ont plongé dans la même période, les années 1990-2000. Pourquoi les gens leur ont préféré l’Espagne ? Croissance économique et bon marketing furent les stimuli inconscients.

26 commentaires sur “Que nos motivations touristiques ne sont pas si nobles que nous le prétendons

  1. Histoire de faire avancer le schmilblick (ou simplement de papoter à l’heure de mon café matinal), je dirais :

    1) que l’Espagne est quand même loin d’être un pays mineur sur le plan touristique (j’ai écrit un guide vert sur la Castille et l’Estremadure et j’en ai encore les pupilles dilatées) : comparativement à la Grèce, c’est au moins aussi bien (sauf que les touristes ne vont pas forcément là où c’est beau, bcp préfèrent la plage, et c’est tant mieux car on se marche moins sur les pieds)

    2) dans la réussite économique d’un pays, Irlande ou Espagne par ex, s’entend aussi l’idée qu’il se passe quelque chose, qu’il y a un dynamisme, de l’énergie, un surcroît de vie, et cela aussi est à la fois noble et attirant.

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  2. Maudits commentaires. Il faut les enregistrer avant de les poster, j’imagine, ça évite de les réécrire.
    D’accord avec toi Mart, le dynamisme économique peut aussi être une motivation parmi les autres, ce qui est le cas avec le tourisme dans les Emirats, ou en Chine, par exemple. Mais pour l’Irlande, les gens y viennent en pensant terre sauvage, peuple isolé et différent des Anglais, pintes de bière noire, noire comme le ciel ombrageux, mais aussi verdure, jolies rousses, simplicité de manières, bonne santé… Loin de tigre celtique.

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  3. Je n’en pense rien, Mart, car je ne sais pas ce que veut dire cette expression appliquée aux femmes. Je devais la dire, quand j’étais comédien, dans Yvonne Princesse de Bourgogne, de Gombrowicz. J’essayais de mettre le ton adéquat, « une petite brune… piquante! » Le metteur en scène était satisfait mais peut-être que lui non plus ne savait pas ce que cela voulait dire.
    Sinon, non, je n’ai jamais touché de jolie rousse, si c’est ce que tu voulais savoir.

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  4. —– le revoila, le commentaire pas apparu ——-
    « Ce qui nous attire consciemment, ce sont des paysages, l’histoire, des rencontres humaines, des oeuvres culturelles éternelles, bref, du noble, du précieux, du profond. »

    Mais oui, c’est ça le tourisme. Etre allé dans un pays qui a paysages, histoire, … afin de pouvoir dire qu’on y est allé (et se le dire à soi-même aussi) et rehausser son prestige face aux autres (et face à soi-même aussi). Donc il faut aller dans les pays dont on parle parce qu’ils sont devenus importants. A quoi bon aller en Italie, en queue d’une procession de touristes qui dure depuis des siècles ? Ainsi la cote de la Chine est en hausse rapide (avec une légère récession due aux Jeux Olympiques, erreur marketing, à quoi bon aller aux jeux olympiques puisque tout le monde y va). On fait du tourisme pour s’enrichir de grâces sociales. Pour ressentir ça à l’état pur, il faut avoir contemplé la boutique d’un commerçant de Paris XVIIIe qui y a mis son souvenir de La Mecque. « El Hadj Mohammed Martin ».

    Ca me fait penser à des gens qui me sont chers et qui n’arrêtent pas de s’égarer dans ce domaine (tout en s’en tirant très bien dans d’autres), les grands chefs du pouvoir chinois. Dans les milieux progressistes des pays riches, la grâce sociale suprême en ce moment, c’est être allé au Tibet et témoigner de l’oppression, de la sinisation, de [mettez ici le nom d’un crime d’Etat de votre choix] dont on a été le témoin. Il faudrait des voyages organisés massifs, avec tournée des monastères et témoignages émouvants des religieux persécutés, visite des ruines de temples dévastés, réception dans un village dont la gracieuse architecture est déshonorée par un immeuble administratif Han plaqué de carreaux de faïence blancs. Et d’autres encore. Ils avaient si bien su faire entre 1960 et 1980 (lisez « Quand la Chine s’éveillera » du bienheureux Peyrefitte, fleur épanouie du tourisme enrichissant). L’inondation touristique rapporterait des montagnes d’or, rendrait heureux des foules d’Occidentaux, et détruirait l’âme du pays bien plus efficacement que toutes les tentatives actuelles.

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  5. En fait non, je ne voulais rien savoir… c’était juste pour le plaisir d’utiliser cette expression désuette dont je n’ai moi non plus jamais très bien compris le sens.
    Je trouvais que ça faisait touristique.

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  6. Pour revenir sur mon premier commentaire, que tu as mal interprété je crois, je voulais dire
    1) tu as raison, bien sûr, on se raconte des tas de mensonges pour enrober de noblesse ce qui ne l’est pas forcément, comme le choix de nos destinations touristiques
    2) il n’en reste pas moins qu’un pays en forte croissance économique est attirant car a priori plus créatif : quand il y a de l’argent, on entreprend, on construit, on réaménage, on dépense, on repeint, on fait la fête, on se sent mieux dans ses baskets, etc.

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  7. Ce que tu dis Mart correspond bien à l’Espagne, car ce qui attire les gens d’Europe du nord en Espagne, c’est le soleil, les plages, le cul et la fête. Malheureusement pour les Espagnols, d’ailleurs, qui voient leurs côtes se déterriorer, et qui ne parviennent pas à faire prendre le tourisme de masse dans les terres, ce qui équilibrerait les flux et rendrait pérenne l’industrie. (En l’état, un coup de moins bien dans l’économie, une nouvelle destination ensoleillée à la mode et tout s’écroule). Dans ce cas, le dynamisme économique est un plus et apporte encore plus de fête, de culs et de fun.
    Pour l’Irlande c’est différent. La fête qu’on imagine est une fête hivernale, au chaud dans des pubs suintants. Irlande = authenticité, en quelque sorte. Le dynamisme économique, au mieux, ne dérange pas le visiteur. Au pire, elle fait perdre aux Irlandais cette lenteur légendaire, cette bonhomie qui fait leur charme.

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  8. J’ai l’impression que tu es victime de tes préjugés. Plus d’argent ne veut pas forcément dire plus de vulgarité, ça peut aussi vouloir dire plus de culture, plus de beauté, de délicatesse, de générosité. La prospérité matérielle n’est pas synonyme de fesse, de plage et de bling bling. Faire des beaux musées, ça coûte cher. Restaurer des monuments historiques, aussi. Etre vulgaire, on peut aussi l’être en étant pauvre.

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  9. Le préjugé dont je suis victime, c’est celui-ci (je me cite, qu’on me pardonne, c’est pour éviter de faire croire que j’ai dit autre chose , qui serait moins bête que ce que j’ai actuellement dit) : « ce qui attire les gens d’Europe du nord en Espagne, c’est le soleil, les plages, le cul et la fête ».
    Je le pense toujours, même si je sais que certains d’entre eux, comme mes camarades thésards, ou des écrivains hollandais comme Cees Nooteboom, s’intéressent à la culture du pays.
    Peut-on trouver un terrain d’entente autour de l’idée que l’immense majorité des gens du nord de l’Europe ont de l’Espagne une image attirante pour le soleil, le cul, la fête et la vie moins chère ? Que pour eux, les monuments restaurés et les musées, c’est plutôt lié à l’Italie et à la France ?

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  10. Guitounet, je ne veux pas être sarcastique mais n’était-ce pas toi qui nous taxait d’élitisme anti-touristes ? On disait, La majorité veut sea sex and sun, et tu répondais Bande de snobs, le touriste est un noble voyageur comme les autres ?

    Quoi qu’il en soit, et néanmoins, il faut les comprendre, dans le Nord : il fait froid, il pleut, y’a besoin de se refaire un moral au soleil de la Grèce ou de l’Espagne. Car la Grèce, elle aussi, et malgré une économie raplapla, attire des hordes de Nordiques avinés en quête de baise et de coups de soleil.

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  11. Martichou, Gui ne disait peut-être pas que le touriste était un noble voyageur comme les autres, mais plutôt me semble-t-il que les nobles voyageurs étaient des touristes comme les autres. Qu’ainsi ceux qui voudraient se faire accroire que leur motivation serait la culture ne feraient que se méprendre sur leur véritable motivation, que derriere la culture, il y aurait le cul, le pognon et je ne sais quoi. Ou que la culture ne serait qu’une manière de refouler la première syllabe de son nom. Et que dans le sex-appeal d’une destination touristique entrerait pour une part la séduction du fric.
    En même temps, le cul, ça fait peur, ça peut peut-être attirer des jeunes, mais pas les familles bataves qui transhument dans leurs caravanes pleines de patates pour les frites (les bataves évitent au maximum d’acheter sur place, paraît-il) vers les campings ibères.

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  12. 1- Ce que je disais, c’est que nous étions tous touristes, que ce soit pour aller se faire bronzer, faire des rando en montagne, visiter des musées, ou découvrir le pays de James Joyce. Il ne faut pas opposer voyageur et touriste, sinon on ne peut plus penser efficacement les questions des déplacements.

    2-La Grèce, justement Mart, n’attire plus autant, c’est le point de mon billet. C’était la grosse mode dans les années 80, je crois, et maintenant, plus personne n’y va. Un signe, qui ne trompe pas : quand je suis allé à Istanbul, le mois dernier, mon premier désir était d’aller à Athènes, puis dans les Balkans. Aucun vol direct depuis l’Irlande (Dublin et Belfast). En revanche pour l’Espagne, il y en a à foison, et pour Istanbul, un ou deux par jour depuis Dublin.

    Je dis, c’est le raplaplapla de l’économie qui, bizarrement, est la cause de cette désaffection.

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  13. Ebolavir (com du 26 mars, 05h54) ce que vous dites est très vrai, mais je ne peux pas tenir cette raison de prestige social comme la plus importante dans les motivations touristiques. Autour de moi, ceux qui vont en Espagne, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, c’est vraiment poussés par un désir de voir du pays, de s’amuser, de découvrir des choses. Le côté « j’y suis allé », aujourd’hui ça ne compte plus autant qu’avant lorsque voyager était moins facile.
    Votre idée de tourisme de masse tibétain me plaît beaucoup. Je l’intègre dans mon projet pharaonique de tourisme franco-chinois dont j’ai parlé sur mon autre blog.

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  14. « ceux qui voudraient se faire accroire que leur motivation serait la culture ne feraient que se méprendre sur leur véritable motivation, que derriere la culture, il y aurait le cul, le pognon et je ne sais quoi. »
    Je précise encore si on me le permet, Ben. Derrière nos motivation culturelles, ce n’est pas qu’il y a le cul. Je veux dire que derrière les motivations sexuelles, culturelles ou autre, il y a un phénomène dont on ignore qu’il nous détermine : la croissance économique du pays.
    La culture, la fête, le soleil, tout cela était supérieurement le lieu de la Grèce, et c’est l’Espagne qui rafle la mise pendant toute la période des vols low costs. La Grèce, c’était plutôt l’époque « carte Interrail », autostop et car eurolines.

    Et bref, je reste émerveillé du succès touristique de l’Irlande, dans les années 90-2000, à comparer avec des pays magnifiques comme la Suède, l’Allemagne la Pologne, la république tchèque, etc.

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  15. Je m’inscrit en faux, Guiton. Ce qui est passé de mode, en Grèce, c’est le voyage routard avec sac à dos et camping sauvage sur la plage. En revanche, le tourisme de masse low cost se porte comme un charme. Je ne sais pas ce qui s’est passé avec la liaison aérienne Irlande-Grèce, mais va donc faire un tour à Kos ou à Ios, et tu verras des troupeaux de jeunes Anglais en train de vomir leurs tripes sur le sable, des quantités astronomiques de jeunes Scandinaves s’envoyer en l’air, ivres mortes elles aussi, avec tout ce qui bouge, et des colonnes interminables d’Allemands faisant la queue pour tester le parachute ascentionnel. D’ailleurs, il est devenu impossible de marcher sur les plages tellement elles glissent à cause de l’ambre solaire.

    Benni-ouï-ouï, si les nobles voyageurs sont des touristes comme les autres, alors les touristes comme les autres sont aussi des nobles voyageurs, ou alors la première proposition n’est pas vraie.

    Re-Guiton : je ne nie pas le sex appeal de l’economic success, mais je maintiens que ce n’est qu’un critère parmi de nombreux autres. Un critère à la mode, peut-être, encore que je pense que cette mode est déjà passée à cause de la crise et que le succès n’a déjà plus autant de succès que dans les années 90.

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  16. Juste un chiffre (mais bien sûr, les chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut, donc prenons ceci avec recul). Sur les pays européens, la Grèce attire 3,5% des touristes internationaux en 2006.
    La France arrive première avec 17,2%, puis l’Espagne avec 12,7%, l’Italie avec 8,9%.
    Déjà, je trouve que c’est un gouffre qui sépare l’Espagne et l’Italie, compte tenu de ce qu’a à offrir l’Italie, mais la Grèce, qui est un petit pays il est vrai, est au même niveau touristique que la Pologne (3,4%), et en dessous de l’Autriche (4,4%), la Turquie (4,1%), et l’Ukraine (4,1%).
    C’est peu pour un pays qui combine soleil, Méditerranée, plages sexy, îles de rêves, et naissance de la philo, origine de la civilisation européenne. Sans parler de la tradition touristique de ce pays, qui a une vraie habitude d’accueil.

    Je suis prêt à parier que ce pourcentage a baissé de beaucoup depuis les années 80, lorsque le nombre de pays accessibles étaient moins nombreux, et l’Espagne n’était pas autant à la mode qu’aujourd’hui.

    Enfin, tu dis : « je ne nie pas le sex appeal de l’economic success, mais je maintiens que ce n’est qu’un critère parmi de nombreux autres ». A mon avis, ce n’est même pas un critère du tout, mais un truc qui nous détermine à notre insu. Les critères sont justement autres (beauté, culture, soleil, prestige, repos, etc.)

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  17. Ce qui est curieux, si on compare tes chiffres avec ta théorie, c’est qu’il y a 4 % de touristes qui vont en Autriche, au-dessus de la Turquie, et 4,1 % en Ukraine! Alors là, l’Ukraine, pour le soleil, la fête et les boîtes, ça doit être quelque chose. Et question essor économique, prestige de la croissance, j’en sais rien. Moi, ça m’évoquerait plutôt une vaste friche post-industrielle sous la neige et la boue. Le tourisme en Ukraine, ça doit être cool. La vodka doit pas être chère, les Ukrainiennes non plus.

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  18. Mais vas-y mon bon Ben, confronte les chiffres et ma théorie, non mais vas-y.
    Moi je n’ai jamais dit que les gens voulaient nécessairement du soleil et des plages, sinon il n’y aurait pas eu la mode de l’Irlande. Or je parle de cette mode de l’Irlande comme un truc intéressant à étudier, puisqu’il n’y a ni soleil, ni plage de baignade (sauf pour des gens comme moi et pour des romantiques à tendance nervalienne).
    Mais oui, ce serait intéressant d’étudier le tourisme en Ukraine. A mon avis, il s’agit d’un tourisme localisé, principalement constitué de Russes, de Polonais et de travailleurs migrants.
    Car les chiffres du tourisme ne concernent pas que les vacanciers, on ne le dit pas assez.

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  19. Tu veux dire que tu nous mène en bateaux ? L’Espagne, si tu comptes comme touristes tous les migrants clandestins, c’est sûr que ça dépote infiniment plus que la Grèce !

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  20. L’avantage de la théorie de ce billet, c’est qu’elle est vérifiable. L’Espagne et l’Irlande qui constituaient les grandes destinations à succès des années 90, 2000, sont aujourd’hui des pays en crise financière, bancaire et donc sociale. Cette crise, a priori, sera durable, et marque un temps d’arrêt dans la croissance économique qui leur était coutumière avant 2008.

    Pourtant, les publicités dans la presse britannique sont légions pour motiver les troupes à utiliser les avions de Ryanair pour l’Espagne. Image d’une belle nana en maillot de bain, prix imbattables, listes de noms de ville accessibles. Le soleil brille toujours en Espagne, et la mer n’a pas changé.

    Donc, observons les chiffres du tourisme sur plusieurs années, et comparons ces chiffres avec ceux des années précédentes, et avec ceux de pays émergents sur le même marché, tels que l’Egypte, le Maroc, la Turquie.

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