L’église Saint Nicolas a été construite à l’époque de Jean de Courcy. Les lecteurs de ce blog se souviennent peut-être de cet intrépide Normand qui avait fondu sur l’Irlande du nord, il y a mille ans, comme l’éclair.
Elle a été bien souvent détruite et reconstruite depuis sa première construction, mais de nombreux détails témoignent de ce passé. Par exemple, ce pilier repris dans le mur : on voir bien que les arcs partaient de plus bas que sur les actuelles ouvertures.
Quand j’y suis allé, je ne me souviens plus si j’étais seul ou non, mais le service anglican venait de se terminer, des cafés et des biscuits étaient servis, et une dame s’est proposée de me faire visiter. Or, c’est ce dernier point qui me fait penser que j’étais peut-être accompagné d’une présence féminine. Quand je suis seul, j’ai plutôt tendance à faire peur, et on le laisse tranquille, on fait comme si je n’existais pas.
Ce que la bonne dame m’a montré avec empressement, c’est le vitrail où l’on distingue le père noël. Il est rare de voir une figure aussi païenne et mercantile se frayer un chemin parmi les figures saintes. Mais comme en anglais on appelle le père noël « Santa Claus », c’est-à-dire, saint Nicholas, les gens de Carrickfergus se sont dit pourquoi pas, lorsque l’Eglise fut rénovée la dernière fois. Il s’agit du personnage habillé en rouge, en bas à droite.
Elle m’a aussi montré cette fenêtre mais je ne sais plus pourquoi. Je ne peux qu’imaginer, ou me taire.
Enfin les seigneurs du coin, au XVIIIe siècle, dont j’ai oublié le nom. Peut-être les Donegal, ou les Chichester. Ils avaient eu un enfant mort-né, d’où la disposition des sculptures, avec le bébé au centre, en divin enfant. Après le père noël, les autorités ecclésiastiques ont voulu rappeler l’épisode de la crèche.
A Carrickfergus, près de Belfast, c’est noël tous les jours.
Quand tu es seul on te tient à distance, et quand tu es en couple on te sourit…
Cela t’incite à être seul?
Question, j’en conviens, indiscrète.
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Non, cher Cochonfucius, cela m’incite a la reflexion.
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Pour un six décembre d’autrefois…
Triple résurrection
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C’étaient trois écoliers qui glanaient sur la lande ;
Chez le maître boucher quand ils se sont logés,
Ce méchant artisan, les ayant égorgés,
En façon de terrine a préparé leur viande.
Jamais il n’a vendu de cette chair friande ;
Au bout de sept années, nul n’y avait touché.
Le grand Saint Nicolas s’en vient voir le boucher :
Refusant le jambon, c’est ce plat qu’il demande.
Il verse sur la chair trois gouttes d’eau bénite
Et trois grains de sel pur. Trois coeurs alors palpitent,
Trois corps reprennent forme et sortent du saloir.
J’ai soif, dit le premier, donnez-nous de la bière ;
Le deuxième ajouta : Remplissez bien nos verres,
Le troisième observa : J’ai dormi comme un loir.
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