Au moment où j’écrivais ces lignes, une amie brésilienne revenait de la parade, organisée dans le centre-ville, par les soins de la mairie, et qui avait pour but de rendre la fête familiale et intégrée à l’ensemble de la population.
L’un des enjeux de la Saint Patrick, en Irlande du nord, est de ne pas la voir confisquée par les catholiques, alors que ces derniers, les jeunes en tout cas, tendent à lui faire prendre une dimension de revendication territoriale.
Dans les esprits, on note – et la presse locale relaie ce sentiment – qu’il y a finalement deux fêtes en Irlande du nord, la saint-Patrick pour les catholiques, le 12 juillet pour les protestants. C’est cette division que le gouvernement et le discours de la bien pensance essaie de contester, en faisant de la Saint Patrick quelque chose de plus rassembleur pour tout le monde.
Or, la parade du centre-ville s’avère très décevante et très peu fédérative. L’amie brésilienne est contente de l’avoir vue, mais il est évident, à l’entendre que cela n’a pas la puissance des événements qui prennent place dans le quartier des Holylands.
Rien que l’appellation « Saint Truc » ou « Saint Machin » sonne plutôt mal à des oreilles protestantes. Faudrait changer ça en « Patrick le Vert » ou je ne sais quoi.
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Oui, c’est vrai, les protestants n’ont pas le même rapport aux saints, qu’ils se méfient de tous les intercesseurs entre l’individu et le Christ.
Les journaux se font l’écho, cependant, d’une participation en hausse de la population protestante à la parade du centre-ville.
Le Belfast Telegraph, d’ailleurs, a fait sa « une » avec une fille maquillée et déguisée aux couleurs… jaune et bleue! Construction journalistique pour essayer de faire croire que la Saint-Patrick est une fête non sectaire, irlandaise au sens large, non républicaine.
Cependant, tous les protestants que j’ai rencontrés le lendemain de la Saint-Patrick, à qui j’ai parlé, n’ont rien célébré du tout.
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