Depuis que je vis dans les montagnes des Cévennes, j’ai reçu plus de visites qu’en dix ans de vie en appartements et en maisons confortables. Lorsque j’avais l’eau chaude et l’électricité, très peu d’amis se déplaçaient pour venir me voir. L’Irlande, la Chine, le Royaume-Uni, tout ça ne les tentait guère, il semblerait. Ou alors c’était trop loin, trop cher. Ou alors c’était trop pluvieux, ou alors trop banal, je ne sais pas.
Comme je l’ai déjà dit, le mot de montagne, et celui de cabane, font souvent penser que je choisis la solitude et la retraite. Des amis m’écrivent en s’inquiétant un peu. Certains se demandent si je ne deviens pas fou. D’autres me disent : « alors, comment ça va dans ta vie d’ermite ? »
La vérité est que je suis très entouré. A cette minute, je suis en train de récupérer d’une dizaine de jours marqués par la présence d’amis brésiliens. Promenades, baignades, boustifailles, cueillettes, rien n’a manqué à notre bonheur de voyageurs.
La veille même de leur départ, j’apprenais par mon éditrice que Radio France internationale m’invitait à enregistrer un entretien pour l’émission « Si loin, si proche », diffusé le samedi. Je suis donc, ce dimanche, en passe d’aller à Montpellier, dormir chez mon cousin Emmanuel, et de sauter dans une voiture pour rejoindre la capitale, où je serai accueilli par ma jolie cousine Constance.
Comme vie ermitique, franchement, on fait mieux. Je n’ai jamais été aussi sociable que depuis que je fraye avec les sangliers, les serpents et les champignons.
La vie est ainsi faite, rechercher la solitude fait venir plein de visiteurs.
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C’est vrai, c’est comme l’amour et la grâce, c’est quand on ne les recherche pas que cela vous tombe dessus.
Mais où est passé ton commentaire, Cochonfucius, où tu parmais d’une île entre Taiwan et les Philippines ? Est-ce toi qui l’a effacé ?
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Non, je ne sais pas ce qui s’est passé…
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Ca s’est bien passé avec les Brésiliens? Tu avais un peu peur qu’ils ne soient déstabilisés par la rusticité de ton campement.
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ça s’est très bien passé Ben. Les femmes m’ont impressionné, elles se sont lavées à l’eau froide. Elles se sont même douchées ensemble, toutes les trois; mais je n’y étais pas convié.
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Quel dommage. Les femmes sont parfois d’un incroyable égoïsme.
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A qui le dis-tu, mon bon Ben. Avec tout ce qu’on fait pour elles…
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