Après plusieurs jours de bus et de métro à LA, j’ai craqué : j’ai loué une voiture pour deux ou trois jours. Il me fallait partir de Santa Monica, retrouver une actrice/cinéaste à Hollywood, aller chez Robert dans la lointaine banlieue, faire des choses qui nécessitaient de parcourir des dizaines de kilomètres.
L’agence de location n’avait plus de voiture « premier prix ». Pour le même prix, ils m’ont donné un énorme véhicule blanc, une Dodge qui me donnait un air de gitan richissime.
Je me suis installé et, voyant la boîte à vitesse, je suis retourné à la boutique pour demander une petite formation expresse. Ce fut rapide, en effet. Faire coulisser la manette à D (pour Drive) quand on veut conduire, à R (pour Rear) pour la marche arrière, et N (pour Neutral) pour le point mort. Quand on a terminé, il suffit de recoulisser la manette en haut, à la lettre P (pour Parking) qui fonctionne comme un frein à main.
J’ai alors conduit sur les grandes avenue de Los Angeles, puis sur la magnifique route côtière, et enfin sur les autoroutes à cinq voies, et je dois avouer que c’est un plaisir sans nuance de conduire en Californie.
Sunset Boulevard, Pacific Palisades, Pacific Coast Highway, Malibu Canyon Road, Mullholand Drive, conduire ici, c’est évoluer dans la mythologie de notre culture populaire.
Surtout, conduire ici est infiniment plus doux, plus simple, plus aisé et plus confortable que prendre le bus. Pour aller de Thousand Oaks au Musée d’art moderne, il fallait étudier les systèmes de transports en commun, prendre son mal en patience et être prêt à passer cinq heures dans les bus. Pour faire une route équivalente en voiture, il suffit de regarder l’initnéraire sur Google map, et, quasiment, de laisser la voiture conduire toute seule.
Et on se laisse porter dans des paysages sublimes, des déserts, des montagnes, des canyons, des vallées. Et soudain, l’océan étincelant.
En ville, les rues sont longues, elles sont reconnaissables et nommées de manière très rationnelle. Je suis arrivé à l’heure au café de Hollywood où j’avais mon rendez-vous, alors que je ne connaissais cette ville que depuis trois ou quatre jours.
Si je pouvais dire une chose qui explique pourquoi le transport américain s’est construit autour de la voiture individuelle, je dirais ceci : il est plus facile de se perdre à Nîmes, au Vigan ou à Saint-Basile-de Putois, qu’à Los Angeles.
Même mon village de Saint-Denis comporte quelques quartiers labyrinthiques.
Mais c’est ce qui fait tout le charme de notre urbanisme vieillot !
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Et ne pas oublier de ne se servir que du pied droit pour freiner ou accélérer.. 😉
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…si tu reviens jamais danser chez Temporel,(à Québec c’est la rue avec l’auberge de jeunesse juste à côté, moi j’habite à tois portes)…un jour ou l´autre,pense à ceux qui tous ont laissé leurs noms gravés, auprès du tiens…sur le vieux comptoir tu pourrass si le cœur t´en dit boire un verre…si tu reviens jamais danser chez Temporel, un jour ou l´autre,pense aux bonheurs qui sont passés là simplement…
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Lire Amérique de Jean Baudrillard pour compléter ces impressions de Californie. Son idée d’Utopie réalisée me parait juste.
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Oui, Baudrillard écrit bien sur l’Amérique, c’est vrai. D’ailleurs les universitaires américains que j’ai lus sur le sujet détestent ce livre de Baudrillard. Voir en particulier Chris Bongie, un Canadien postcolonialiste, qui en dit le plus grand mal ; ce qui prouve, peut-être, que Baudrillard a touché plus juste qu’il ne l’avait imaginé lui-même.
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