Faut-il publier chez L’Harmattan ?

Depuis que j’ai annoncé la parution de mon livre, en novembre 2021, j’ai reçu plusieurs questions de personnes en quête d’éditeur me demandant si les éditions de L’Harmattan proposaient une édition à compte d’auteur ou d’éditeur. Je comprends mieux pourquoi on me demande cela en lisant cet article du Monde selon lequel L’Harmattan profiterait des auteurs, ne leur verserait pas leurs droits d’auteur et les ferait même payer pour éditer leurs livres.

Je voudrais apporter ici mon modeste témoignage sur quelques points précis qui font polémique. Je n’ai pas fait d’enquête, cela est simplement mon vécu, et je rebondis ainsi sur les critiques avancées dans l’article du Monde que j’ai mentionné ci-dessus, et écrites dans la fiche Wikipedia de l’éditeur. Chemin faisant, je voudrais enfin répondre aux préjugés que je nourrissais moi-même à l’endroit de L’harmattan.

Sélection d’ouvrages. J’ai envoyé mon manuscrit par email en version électronique, je n’ai pas donc rien payé en termes d’impression. J’habitais en Oman et la pandémie mondiale autorisait de passer par des fichiers dématérialisés pour présenter les textes aux éditeurs. Comme je n’ai reçu de réponse positive que de L’Harmattan, j’ai signé avec cet éditeur. Je ne sais pas comment mon manuscrit a été sélectionné, mais je sais qu’il a été accueilli dans une collection spécialisée dans les livres de voyage, existant depuis 2010, et ne publiant qu’un ou deux livres par an, donc ce n’était pas incohérent.

On dit souvent que cet éditeur « publie tout et n’importe quoi », auquel cas je suggère de faire une expérience : envoyer un manuscrit sans queue ni tête, mal écrit et sans forme, et voyons ce qu’il en adviendra.

Cofinancement des frais de publication. Le contrat d’éditeur stipule en effet que l’auteur devra acheter, une fois le livre fabriqué, édité et publié, trente exemplaires du livre au prix réduit de 30 %. Cela m’a un peu surpris et même refroidi car c’est la première fois qu’un éditeur me demandait cela. J’ai finalement accepté et voici les coûts réels engendrés : 378 euros pour l’achat de mes trente livres, en plus des cinq exemplaires d’auteurs offerts. Je me retrouve donc avec 35 exemplaires de mon livre, que je paie une fois publiés. Comme son prix s’élève à 19 euros et que je l’ai payé 13 euros, il me faut vendre 20 livres pour me rembourser entièrement.

Je le répète pour mettre cela en perspective de ce qui est dit par les détracteurs. On lit que des auteurs se plaignent d’avoir dépensé des milliers d’euros pour voir leur livre publié. Ce n’est pas mon cas. Il me suffit aujourd’hui de vendre 20 livres et cette publication ne m’aura pas coûté un centime.

On peut refuser cela, je le comprends très bien. J’ai moi-même publié cinq ouvrages avant celui-ci sans rien dépenser, et certains éditeurs m’ont même payé pour le manuscrit.

Lire sur ce sujet « Comment j’ai publié mon premier livre »

La Précarité du sage, 24 novembre 2023

D’autres éditeurs m’ont versé des droits d’auteurs quand je vendais suffisamment. J’ai aussi publié plusieurs dizaines d’articles, de chapitres et de textes courts dans des revues sans avoir jamais participé aux frais. C’est donc une pratique rare que je ne recommande pas, mais il faut l’appréhender sans mentir : dans mon cas cette dépense s’est élevée à moins de 400 euros, et je déciderai si je veux vendre les livres que j’ai reçus ou si je choisis d’en faire cadeau à celles et ceux qui sont intéressés par ce récit. Selon la qualité du livre et de l’éditeur, c’est en définitive une dépense que je juge raisonnable.

Le travail d’édition. La personne en charge de mon manuscrit ne m’a pas fait de suggestions d’éditeur, elle ne m’a pas conseillé sur le style ni sur le contenu de mon livre. En revanche, elle s’est penchée sur la correction du texte en utilisant des outils informatiques onéreux pour un auteur, type Antidote. S’il y a trop de fautes, elle renvoie le manuscrit à l’auteur pour qu’il revoie sa copie. Cela semble signifier qu’a minima cet éditeur ne publie pas « tout et n’importe quoi », et qu’il ne faut pas compter sur lui pour relire et corriger votre manuscrit.

J’en profite pour remercier ici tous ceux qui on donné de leur temps pour relire mon texte, le corriger et l’améliorer par leurs conseils judicieux. Que vous soyez écrivain reconnu, ingénieur à la retraite, ingénieur.e en activité, professeur admiré ou ami au grand coeur (et souvent vous cochez plusieurs de ces cases), soyez ici remercié et attendez-vous à recevoir très bientôt un exemplaire de Birkat al Mouz dédicacé.

La personne en charge m’a aussi conseillé sur la mise en page et elle a finalisé le manuscrit pour en faire un texte imprimable sur un document intermédiaire. Elle m’a enfin laissé lire les épreuves sur un document PDF pour que je puisse procéder aux dernières corrections (non pas directement sur le document mais en lui indiquant le lieu exact des corrections pour qu’elle les fasse elle-même). Ce travail-là ne se fait pas dans une édition à compte d’auteur.

La couverture. J’ai proposé une photo pour la couverture et ce sont les graphistes de l’éditeur qui ont jugé si la qualité de l’image était suffisamment bonne. De même, il y a eu des échanges entre la personne en charge du manuscrit, le service graphisme et moi-même, pour que la couverture soit satisfaisante.

La promotion, le marketing et la diffusion. Une fois que le livre est publié et annoncé sur le site de L’Harmattan, une dernière personne apparaît dans votre parcours pour vous aider à faire connaître votre ouvrage. Elle s’occupe de la promotion et vous pouvez lui demander d’envoyer des exemplaires en « service de presse » à des journalistes ou des influenceurs qui, on l’espère, feront un compte rendu de lecture et donneront envie à d’autres de vous lire.

Dans ce service de marketing, on vous propose de réaliser une vidéo de présentation qui pourra être diffusée sur les réseaux sociaux et autres sites, en plus du site de l’éditeur. Cette vidéo est réalisée avec le matériel et le personnel de l’éditeur sans frais pour l’auteur. Je ne l’ai pas encore faite, ni même pris contact avec le service en question, donc je ne peux rien dire de plus concernant cette vidéo, mais à l’époque de YouTube et d’Instagram, c’est un service appréciable.

Il y a enfin la possibilité d’organiser une « soirée » signature dans les locaux situés au centre de Paris, où l’on peut inviter quelques dizaines de personnes. Cela non plus, je ne l’ai pas encore fait, mais c’est un service que tous les éditeurs ne sont pas capables de rendre à leurs auteurs.

En définitive, je pense que le bilan général est plutôt positif. En ce qui me concerne, et pour être honnête, j’ai été agréablement surpris car je m’attendais à être traité sans égard dans une immense usine à gaz. J’ai au contraire eu la sensation d’être accueilli poliment dans une entreprise bénéficiaire qui a le sens du profit, et qui me donne des outils pour faire exister et rendre accessible un livre intéressant, attachant et peut-être même utile à certains égards. Je n’ignore pas que L’Harmattan est moins prestigieux que beaucoup d’éditeurs. Je n’ignore pas que pour un certain esprit snob très vivant chez les amateurs de livres, un petit éditeur éphémère vaudra toujours mieux que cette vieille boîte controversée. Cependant, mon expérience me pousse à déclarer qu’il n’y a aucune honte à publier là.

Vous ne ferez pas carrière grâce à L’Harmattan, mais votre carrière ne souffrira pas d’avoir publié chez L’Harmattan.

47 commentaires sur “Faut-il publier chez L’Harmattan ?

  1. L’harmattan est un éditeur issu de la gauche chrétienne d’après guerre, bénévole et qui publie (publiait ? ) avant tout des textes d’auteurs africains francophones. Dans ces conditions, pas étonnant que ca fasse l’objet d’un certain snobisme aujourd’hui, comme Karthalla d’ailleurs. Mais c’est vrai qu’ils ont aussi publié pas mal de merde aussi. J’ai chez moi plusieurs exemples me semble-t-il… Mais ca n’enlève rien à l’importance et à la valeur d’un editeur qui essaye de suppléer à l’inexistence d’édition africaine. Concernant ta publication, je pense qu’elle profite d’un lien au « Tiers-Monde » même s’il est faux, tant les éditeurs parisiens sont devenus complètement bouchés à tout ce qui viendrait d’ailleurs sans rentrer dans les cases du bankable fut-il illisible.

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    1. Merci pour ton commentaire Ben, plus personne ne commente les blogs depuis quelques années. Ça fait plaisir de te trouver là. Oui c’est vrai que L’Harmattan est toujours très lié à l’Afrique, ce qui me le rend attachant. Je n’avais pas remarqué que mon livre avait pu être appréhendé comme ayant un lien avec le tiers-monde, mais j’accepte cela avec plaisir.

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    1. Oui, je vous conseille d’essayer et de leur envoyer votre manuscrit.
      En effet, j’ai encore un argument à faire valoir en faveur de L’Harmattan : après qu’une lectrice a attiré mon attention sur quelques coquilles qui s’étaient glissées dans mon texte, j’ai demandé s’il était possible de procéder à une réimpression avec un certain nombre de corrections. Cette demande a été acceptée très rapidement et j’en ai profité pour réajuster l’ensemble de mon livre avec une petite centaine de retouches. Rien de perceptible pour le lecteur lambda mais il est important de soigner les détails, car le diable s’y niche.
      En l’occurrence, j’ai envoyé à la personne en charge de la fabrication du livre une liste de corrections à faire. Des indications très précises, à la page et à la ligne près. Et cette employée de L’Harmattan a effectué les changement sur le document à imprimer, non sans me demander d’approuver le résultat final.
      J’appelle cela un bon service d’éditeur, en tout cas un service qui ne m’a pas été toujours possible d’obtenir des autres éditeurs.

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  2. Bonjour.
    Votre témoignage objectif remet les pendules à l’heure, et montre, s’il en était besoin, qu’il faut nuancer.
    La preuve en serait ma rocambolesque expérience avec un éditeur (un « vrai », à compte d’éditeur, sans aucune obligation d’achat par l’auteur) certes pas in « grand-grand » mais tout de même connu nationalement des libraires et plutôt bien considéré.
    Résultat : un fichier imprimé qui n’était pas le bon, un titre erroné en couverture mais le bon titre en page de garde (oui oui, je vous jure) ce qui fait que, comme c’est la maquette avec le bon titre qui avait été référencée (très en amont) pour ISBN et bêta données auprès des plateformes de diffusion/distribution, le titre finalement posé sur la couverture (mauvais titre, donc, dont je ne saurai jamais à qui je le dois !!!) a été considéré dans ces catalogues et plateformes comme inexistant, indisponible, voire « épuisé » (normal, puisque ce n’était pas celui communiqué à ces organismes de référencement).

    Dans ces conditions, et sans aucune proposition de réimpression de la couverture (sauf pour un second tirage, qui aurait tenu du miracle vu qu’on ne pouvait déjà pas se procurer le premier !!!) je me suis refusée à acheter des exemplaires de ce roman qui ne m’aura donc rien coûté (mis à part la honte, auprès de mes lecteurs). N’étant pas de nature procédurière, j’ai laissé tomber.
    Cette expérience ne m’a donc rien coûté (sauf une immense honte et l’impression de flouer financièrement mes lecteurs) mais elle montre qu’on n’est pas à l’abri de « curieuses surprises » même avec un éditeur classique.

    Ce que vous dites de votre expérience montre qu’avec tout type d’éditeur, il faut relativiser : avec le mien je suis sans doute tombée au mauvais moment (covid) avec la mauvaise personne, et sans doute d’autres circonstances que j’ignore qui ont créé cette rocambolesque aventure (dont je n’ai pas tout dit car ce n’est pas ici le propos) tout comme avec L’Harmattan certains n’ont peut-être pas suffisamment lu le contrat avant de signer (je crois savoir que tout y est bien détaillé, y compris les engagements de l’auteur. On sait où on va). Par ailleurs, j’ai deux titres de L’Harmattan dans ma bibliothèque : la mise en page y est parfaite, les paragraphes bien distincts, c’est qualitatif, ce qui est de moins en moins le cas chez bien des éditeurs (et que dire de l’auto-édition et de ses textes quasiment « au kilomètre » !…).

    Les rapports humains entre auteur et éditeur ont aussi leur importance, et il me semble avoir perçu, dans divers commentaires furieux contre L’Harmattan, que les esprits chagrins qui vouent cet éditeur aux Gémonies ne sont pas non plus les plus modestes quant à leurs propres écrits. Partant, tout est bon pour critiquer l’éditeur…

    J’aime beaucoup votre phrase de conclusion.
    Bien cordialement

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  3. Oups, veuillez m’excuser pour des redites dans mon texte envoyé à l’instant, que j’ai écrit tout en parlant à quelqu’un, et mal relu !!! J’ai voulu éditer, mais il n’y a pas cette fonction (ou je ne l’ai pas vue).

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  4. Bonjour Guillaume,
    J’ai lu avec intérêt votre post sur l’Harmattan ainsi que les échanges ci-dessus.
    J’ai une proposition de ladite maison d’édition pour mon premier roman, je serais heureux de savoir ce que vous pensez d’elle sur le long terme. Pourriez-vous me contacter?
    Avec mes vifs remerciements, Laurent

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      1. Je ne sais pas si j’aurai le temps ou la présence d’esprit de vous appeler, cher Monsieur, mais dans le doute, n’hésitez pas à poser votre ou vos question(s) ici en commentaire. Cet espace de communication est pratique et s’il y avait des questions dont la réponse n’est pas déjà apportée par le blog lui-même, alors ce serait utile de les poser ici pour l’édification de tout le monde.

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  5. Je pense à une dernière chose. J’ai demandé s’il était possible d’envisager des modifications au contrat, qui est tout de même assez mal fichu sur certains aspects (coquilles, erreurs de renvois entre paragraphes…). Je ne m’illusionne pas, je suppose que c’est à prendre ou à laisser?

    Le côté « vous êtes un numéro parmi d’autres » est un peu surprenant.

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    1. Ça, c’est sûr que vous n’êtes qu’un numéro parmi d’autres, mais pas seulement chez L’harmattan. Dans l’écriture, comme dans toute entreprise, il ne faut compter que sur soi-même.
      Pour ce qui est des modifications au contrat, je n’en sais rien. De mon côté j’étais satisfait de ce qu’on me proposait, mais sait-on jamais ? Je ne vois pas pourquoi ce serait impossible de convaincre l’éditeur de modifier des choses. À mon avis il n’est pas fermé à la négociation.

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    1. Oui votre commentaire n’apparaît pas dans mon service administratif. Il arrive que mon site mette des commentaires en attente d’approbation mais ce n’est pas le cas pour cette fois. C’est pénible de devoir réécrire des choses, mais si vous le faites, vous serez apprécié et récompensé au centuple par la Sagesse précaire.

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  6. Essai en 2 fois.

    Ils viennent de me répondre, ils sont ouverts à la négociation sur le contrat, ce que je trouve positif et très rassurant.

    Je m’inquiétais du retirage, car mon contrat prévoit un premier tirage à 100 exemplaires seulement. Ils me rassurent en disant que le retirage se fait dès qu’il y a une commande. Me confirmez-vous ne pas avoir eu de souci à ce niveau? Ils me précisent que le livre sera donc toujours disponible, est-ce bien ce que vous constatez depuis 2 ans?

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    1. Il n’y a jamais eu de souci quant aux tirages. Au contraire d’autres éditeurs plus prestigieux. Prenez mon livre le plus important, La Pluralité des mondes, publié aux presses de Sorbonne Université : il n’est plus disponible depuis un an. Depuis que le stock a été vendu, il semble difficile de le voir réimprimé, ce qui me fend le coeur. Au moins ce livre modeste et personnel publié chez L’Harmattan n’est jamais en rupture de stock, c’est un avantage quand on pense que nos écrits peuvent être valables sur le long terme.

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  7. Vous racontez dans un autre billet la mésaventure qui vous est arrivée avec une libraire qui semblait ne pas prendre au sérieux une publication chez l’Harmattan. Avez-vous retrouvé ailleurs ce comportement ou est-ce rarissime? Je vous pose la question car, si l’Harmattan ne publie bien sûr pas tout et n’importe quoi, ils sont en revanche moins sélectifs que d’autres ME, ce qu’ils revendiquent par ailleurs : « donner sa chance à beaucoup d’auteurs ». Je souhaite savoir si cela ne dessert pas trop?
    Enfin, avez-vous une vision de l’état des stocks?

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    1. C’est le point noir de cette expérience. Le manque de respect de la part de certains médiateurs comme les libraires, les festivals et autres. Mais comme je connais plusieurs chercheurs de qualité qui ont publié là, je sais que cela ne dessert pas dans mon domaine. Cela n’apporte pas beaucoup de prestige, voilà tout.

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      1. Un grand merci pour ce retour.

        Savez-vous comment l’Harmattan est perçu pour la littérature générale (romans, essais) via notamment leur filiale Les Impliqués Editeur?

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      2. Je ne connais pas cette filiale. Pour la littérature de fiction, j’ai la sensation que la dimension paratextuelle est plus importante que pour la littérature factuelle (non fictionnelle). Ce n’est peut-être que pour moi, mais je ne publierais pas de fiction chez L’Harmattan car je n’ai jamais aimé une fiction publiée là. En revanche j’ai aimé chez eux des livres qui se trouvaient, comme mon livre Birkat al Mouz, à la frontière de la littérature et de l’essai en science sociale.
        Pour être plus précis : je voulais bien publier chez L’Harmattan car je prétendais que des choses intéressantes et importantes se trouvaient dans mon texte, en lien avec l’islam et le Proche-Orient, je pensais qu’il fallait que ces choses soient publiées et que par ci par là des individus concernés ne seront pas rebutés par la réputation de l’éditeur.

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  8. Merci Guillaume.

    Afin de me faire un avis, je suis allé rue des Écoles acheter 2 de leurs livres de fiction, parus aux Impliqués Editeur donc.

    C’est une véritable catastrophe… Aucune ME sérieuse n’aurait publié ce que j’ai lu.

    Je n’ai donc pas donné suite à leur proposition.

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    1. Vous avez bien raison Laurent. Il faut se respecter. Un roman, c’est fragile, il faut l’entourer d’attentions délicates, car sa lecture est poussée par un investissement libidinal particulier. Mon livre au contraire se lit comme un essai personnel dont on a des exemples chez L’Harmattan. Même l’aspect littéraire de mon texte, l’histoire d’amour que je raconte par exemple, peut se lire comme un moyen d’approfondir, de rendre plus concrètes mes réflexions sur l’islam et mes observations géographiques. De ce fait je ne regrette pas d’avoir publié Birkat-al-Mouz chez L’Harmattan, mais vous avez eu la bonne démarche : s’informer, aller voir, essayer, et surtout, surtout, faire preuve de patience.

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  9. bonjour,

    Est-il difficile de préparer le fichier? faut-il y passer des jours ?
    A-t-on un compte qui donne les ventes au quotidien ?
    Merci pour votre réponse

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      1. Je parle du manuscrit à préparer pour l’harmattan, c’est simple ou compliqué ? deux jours, une semaine… pour le faire ?
        Merci

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      2. Bonjour, je viens de recevoir une proposition de contrat des Impliqués Editeur suite au dépôt d’un manuscrit chez L’Harmattan (Les Impliqués Editeur est une maison d’édition secondaire de l’Harmattan). Ayant déjà publié chez d’autres éditeurs j’ai été surpris par la demande d’achat de livres par l’auteur, le gros travail de pré presse obligatoire (pas de faute d’orthographe, ce qui est impossible sur un manuscrit de 400 000 signes), la faiblesse de la rémunération: 6% du prix de vente HORS TVA à partir du 1000eme exemplaire et enfin, mais c’est mon goût personnel, des couvertures particulièrement tartes.
        Je ne donnerai pas suite, j’estime qu’une publication chez cette maison d’édition obscure risque d’avoir un effet négatif pour la suite de mon travail.
        Bravo pour ce blog bien utile!

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  10. Toujours intéressant, ce fil. J’y reviens juste pour reparler de l’achat obligé de 30 exemplaires (avec remise), achat qui offusque beaucoup de gens et je ne vois pas pourquoi : si vous voulez vendre votre livre dans des salons ou autour de vous, il vous faudra bien en acheter des exemplaires, car il n’y a que les salons d’éditeurs où les exemplaires soient apportés par l’éditeur à titre gratuit. Pour la grande majorité, les salons sont des salons d’auteurs, où l’auteur vient avec ses exemplaires qu’il a commandé à l’éditeur, et payé. Au final, s’il fait 5 ou 6 salons dans l’année, il aura sûrement besoin de plus de ces 30 exemplaires (voire plus). Donc ces 30 exemplaires obligés, il les achèterait de toute façon, et peut-être pas avec une remise aussi intéressante que celle de départ.
    Quant à l’accueil des libraires, oui là il faut se préparer à un sourire assez hautain…

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    1. Merci Marie. Je n’ai aucune idée concernant la durée de la cession des droits. Je me souviens avoir contacté les éditions Cartouche, dirigées par Emmanuel Pierrat, lorsque mon livre publié chez eux avait été vendu de tout son stock. La secrétaire m’avait signifié qu’ils ne procédaient pas à des rééditions, sauf cas exceptionnels qu’elle me décrivit. Si je voulais voir mon livre réédité, il fallait que je le fasse moi-même ou que je trouve un autre éditeur. La récupération de mes droits, pour le coup, ne m’aurait pas coûté beaucoup d’argent, mais je ne me souviens plus de la somme car, dans tous les cas, j’ai laissé tomber ce projet de réédition.

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  11. Merci pour cette réponse Guillaume. En fait, je ne parlais pas d’une récupération prématurée des droits et de ce qu’il en coûterait financièrement, mais du délai d’exploitation des droits « intellectuels » (même si en France il n’y a pas de « propriété intellectuelle », sauf si plagiat évident),
    Ce que je voulais dire, c’est qu’il me semble avoir compris que chez L’Harmattan, on cède « à vie » à l’éditeur le droit d’exploiter le texte, dans quelque domaine médiatique que ce soit (alors qu’en général, ce délai tourne autour de 3 à 5 ans).
    Si tel est le cas, alors c’est un gros souci, car à partir du moment où un livre a « fini sa vie » tel qu’exploité par l’éditeur premier, on peut vouloir en retoucher le texte, en faire autre chose, vouloir en confier la réédition à un autre éditeur (d’autant qu’en effet, L’Harmattan réédite peu), l’exploiter via d’autres media, ou le récupérer pour plein d’autres raisons. C’est cette récupération intellectuelle dont j’ai entendu dire qu’elle était très problématique chez cet éditeur, puisqu’elle n’est pas (ou ne serait pas, c’est à vérifier) encadrée par ce délai standard des 3 à 5 ans pratiqué par la plupart des éditeurs.
    Mais tout cela serait à vérifier, et si je devais éditer chez eux, c’est LA question que je poserais en premier.

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    1. Intéressant. Il est toujours possible de retoucher le texte. Moi j’ai corrigé des coquilles et repris des phrases alors que le Birkat al Mouz était déjà paru. Car ils ne fonctionnent plus en stock mais en publication à la demande.
      Pour les exploitations secondaires, en effet, c’est un problème.

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    2. En effet, Marie, vous avez raison : j’ai quatre ouvrages parus chez l’Harmattan et sa filiale belge Académia et les droits sont concédés à vie…y compris pour les descendants !
      Mon nouvel ouvrage soumis a déclenché une réponse positive de la part des « impliqués éditeur » mais… je ne vois aucun commentaire positif en rapport avec cette autre filiale qui ne semble pas connue de ce côté de la francophonie. Je suis donc dubitatif..

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  12. Bonjour

    Je suis actuellement en train d’examiner le contrat de publication et il y a un point qui nécessite une clarification importante .je voudrais savoir si les droits d’auteur sur un ouvrage seront cédés à l’éditeur ou abandonnés en totalité? Merci

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  13. Nouvelle humiliation due à cet éditeur. À Montpellier, nous passons par hasard devant la librairie Géosphère, qui s’autoproclame spécialiste du voyage. Nous entrons. Ma femme se dirige vers une étagère où les livres sont rangés par pays. Elle voit que pour Oman, il n’y a qu’un guide touristique et un reportage des années 1950 traduit de l’anglais. Elle dit donc à la libraire : « Vous n’avez pas le livre de mon mari sur Oman ! » Elle en fait la pub et la libraire a l’air intéressée. Elle dit qu’elle va aller voir ce livre sur internet et me demande chez qui il est publié. Je dis « L’Harmattan ». Changement de visage.
    Quand ma femme retourne voir la libraire pour lui montrer une photo de la couverture, la libraire dit : « J’en ai parlé avec ma collègue, et en effet nous ne travaillons pas avec L’Harmattan, sauf pour les commandes de lecteurs. Désolée. »
    Une librairie spécialisée dans le récit de voyage.

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  14. Bonjour, j ai écrit un recueil de poèmes qui traite de l ouverture aux autres, de tolérance et d’espoir . Je suis Franco Algérienne et ai voyagé à travers le monde ce qui m a apporté une vision très humaniste des Terriens. Savez vous si votre éditeur publie de la poésie.
    Je vous remercie par avance pour votre réponse.
    Salutations,
    Julia

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    1. Il y a l’éditeur ESPERLUETE specialisé dans la poésie, vous trouverez les coordonnées sur le net : https://www.bing.com/ck/a?!&&p=6858f5c76d8647f6JmltdHM9MTcxMTMyNDgwMCZpZ3VpZD0wZDNmNDY3Ny1kMjliLTY2NGMtMGI1Zi01MjMyZDNmNzY3MTkmaW5zaWQ9NTQ1Mw&ptn=3&ver=2&hsh=3&fclid=0d3f4677-d29b-664c-0b5f-5232d3f76719&u=a1aHR0cDovL2VzcGVybHVldGUuYmUvaW5kZXgucGhwL3F1aS1zb21tZXMtbm91cy9jb250YWN0cw&ntb=1

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  15. Bonjour, concernant L’Harmattan, faut-il rappeler que la maison d’édition a hébergé en son sein quelques personnalités et pas des moindres !

    Je pense à la romancière Maryse Condé, décédée il y a quelques semaines et dont on a rendu un fervent hommage…et un NOBEL de Littérature : Wole Soyinka !!

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