Je vous écris depuis la bibliothèque municipale de Saratoga, une petite bourgade de la Silicon Valley, au sud de San Francisco. On imagine les Américains indifférents aux livres, tournés exclusivement vers les nouvelles technologies, et pourtant leurs bibliothèques sont des havres pour les amoureux du livre et de la presse.
On imagine aussi les Américains individualistes et ultra libéraux, et pourtant leurs bibliothèques ont demandé beaucoup d’argent public, et les habitants semblent en faire bon usage. Les salles sont grandes, il y en a beaucoup, et de nombreux habitants viennent y lire, faire des recherches, passer le temps. C’est très étrange.
Saratoga, c’est l’équivalent d’une petite ville rurale du Beaujolais, adossée à des monts et centrée autour du raisin. Une toute petite ville de 30 000 âmes, dont on peut imaginer que la plupart des actifs travaillent soit dans le vin, soit dans les entreprises informatiques de la Silicon Valley. C’est une des villes les plus riches (par tête de pipe) et les plus diplômées du monde. C’est aussi l’une des plus chères.
Je suis frappé par ces bibliothèques construites dans les années 2010, spacieuses, connectées à internet en libre accès, pleines de revues de gauche et de publications de haute tenue. Tout cela ne correspond pas avec l’image de nation fast food qu’on se fait des Américains. La bibliothèque de Saratoga est immense, un parking s’étend devant elle pour accueillir les habitants qui ne se déplacent pas à pied? C’est parce qu’il y avait un parking que je m’y suis arrêté, alors que je revenais, en voiture, d’une promenade en montagne.
Depuis que j’ai découvert la Public Library de Santa Monica (à Los Angeles, donc), je ne rate plus une occasion de me rendre dans une de ces institutions. J’y goûte une paix certaine, et j’ai l’impression de me rapprocher d’une certaine Amérique, plus sociale, moins intéressée par l’argent, et en même temps profitant de l’argent presque infini qui coule dans l’économie locale.
Je me souviens de notre rencontre à Vitry-sur-Seine, c’était également dans une fort agréable bibliothèque municipale.
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Très Cher, ce midi,j’entendais un propos de nos gentils de l’hexagone qui se désolait qu’il n’y ait que bien peu de librairies dans la cité de Paris; paraît même qu’une librairie bien en vue se soit abandonner….dans quelque chose de rectangulaire..
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