Le sage précaire, orphelin, a intégré la chambre de son père, le temps que sa situation se décante. Il dort dans le lit de son père. N’ayant pas grand chose à se mettre, il enfile des vêtements de son père.
Parfois je sors de la chambre et j’aperçois mon reflet dans le miroir du couloir : « tiens, papa ! », me dis-je.
Je pousse le vice jusqu’à adopter le même rythme de vie que mon vieux : de longues siestes, des émissions de télé routinières, de petites promenades autour des lacs de Villefontaine.
Bien sûr, n’ayant pas 70 ans, je suis bien obligé de me sortir de cette léthargie pour aller travailler. Le sage précaire aimerait tendre vers l’inactivité heureuse, mais en attendant son hypothétique retraite, il mouille sa chemise, et le début l’année nouvelle fut plein de reportages, d’écriture, de recherche et d’enseignement.
Cela étant dit, dès que possible je mets mon hyperactivité entre parenthèse et reprends le rythme du retraité que je ne suis pas. Je ralentis la marche et redeviens mon propre père. Je m’assois volontiers dans le fauteuil que ma sœur – ce génie aux mains douces – a retapé et placé près de la fenêtre de sa chambre.
Comme mon père, je lis près de la fenêtre pour la lumière, et ouvre ou ferme la porte en fonction du degré d’intimité que je requiers.
Comme lui, je ne dis plus « j’écris », mais « je fais de l’ordinateur ».
Je me souviens du temps où partit mon grand-père ;
De ses dictons, soudain, je fus dépositaire.
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Très cher, dans les affaires de mon père je me suis aussi comme toi complut, d’autant plus que j’avais été loin de ses yeux pendant plusieurs temps, mais ne tardes pas trop, laisse-lui la liberté de son âme, qu’il quitte le refuge familial que tu me sembles avoir squatter pour le temps que ta peine se résorbe. Les autres membres de ta famille vivent leur deuil différemment et si tu squattes trop longtemps le lieux ils t’en voudront de n’avoir pas respecter leurs espace personnel.La mort n’est qu’un passage vers une vie meilleur, ton père sera à jamais dans ta vie de tout les jours, que tu le cites quotidiennement ou annuellement toi
seul aura la marque qu’il t’aura laisser personnellement; les pères sont des gens à
part…
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